Société

27e  journée nationale de la liberté de la presse au Burkina Faso : Les organisations professionnelles des médias appellent à « ne pas briser le rempart »

La 27e journée nationale de la liberté de la presse a été commémorée le 21 octobre 2024. Pour l’occasion, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ) a convié les professionnels des médias afin de dépeindre la situation alarmante de la presse burkinabè. Sous le thème « Ne brisons pas le rempart, alerte sur la mise à mort du journalisme », cette journée commémorative a été l’occasion d’interpeller tous les acteurs de la chaîne à la mobilisation dans l’espoir de remonter la pente.

Au Burkina Faso, la presse vit des jours sombres, marqués par l’hostilité des soutiens et du gouvernement en place, la mauvaise gestion des médias par les patrons de presse, et le manque de professionnalisme de la part des journalistes. Telle est la situation dépeinte au cours de la cérémonie de commémoration de cette 27e journée nationale de la liberté de la presse. C’est aussi ce qu’illustre la note du Burkina Faso concernant l’état de la liberté de la presse, qui est de 1,96 sur 4 pour l’année 2023.

Malgré vents et marées, la liberté de la presse burkinabè est toujours d’actualité et doit le rester, selon Guezouma Sanogo, président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ).

« On peut toujours parler de liberté de presse parce que les lois sont là, même si elles ont été fortement modifiées ces derniers temps. (…) Les conditions se sont fortement dégradées pour ce qui est de l’exercice du métier de journaliste. Mais, il y a encore un minimum et nous allons nous accrocher à ce minimum et continuer les plaidoyers en espérant que les autorités vont nous écouter et prendre en compte nos préoccupations », a soutenu le président du comité de pilotage du CNP/NZ.

Guezouma Sanogo, président du comité de pilotage du CNP/NZ-©Faso7

Une lecture de l’éditorial intitulé « Ne brisons pas le rempart » du journaliste d’investigation Norbert Zongo a été faite au cours de la cérémonie.

« C’est logique et juste que l’opinion publique réclame plus de rigueur à sa presse. Mais n’est-il pas plus juste que cette opinion cherche à comprendre mieux avant de juger et condamner ? », se questionnait Norbert Zongo dans un édito rendu public le 31 août 1993. Et pourtant, cet édito publié il y a plus de 31 ans est plus que jamais d’actualité dans un contexte marqué par la « mise à mort du journalisme au Burkina Faso ».

Une situation qui risque de ne pas s’améliorer 

Le rapport 2023 sur l’état de la liberté de la presse au Burkina Faso, présenté le 3 mai dernier aux journalistes à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, a été officiellement remis aux partenaires. Cette note pas très reluisante de l’état de la liberté de la presse pointe du doigt tous les acteurs de la chaîne, en commençant par les professionnels des médias, les patrons de presse, le gouvernement et leurs différents soutiens, les partenaires, les organisations professionnelles des médias (OPM) et même les citoyens.

Dr Cyriaque Paré, directeur de publication du média Lefaso.net-©Faso7

À ce propos, le docteur Cyriaque Paré, directeur de publication du média en ligne Lefaso.net, est catégorique. L’état de la liberté de la presse risque de s’empirer en ce qui concerne l’année 2024 au regard de la situation. « L’évolution du secteur des médias au cours des mois qui ont précédé ne montre en rien une amélioration de la situation. Donc, je ne pense pas que la note pourrait changer et est-ce qu’il ne faut même pas s’attendre à pire ? », a-t-il alerté.

Dans l’espoir de remonter la pente et de revivre les beaux jours de la presse burkinabè, Guezouma Sanogo lance un appel à l’endroit « des autorités, des citoyens, des journalistes, des défenseurs des droits humains et de tous ceux que vous pouvez imaginer pour dire qu’il faut sauver la presse burkinabè qui est en difficulté ».

Il convient de noter qu’à l’occasion de la commémoration de la 27e journée nationale de la liberté de la presse, plusieurs activités ont été organisées, dont le prix Marie Soleil de la meilleure journaliste burkinabè et un tournoi de football.

Bamboado Edwige OUOBA

Faso7

L’article 27e  journée nationale de la liberté de la presse au Burkina Faso : Les organisations professionnelles des médias appellent à « ne pas briser le rempart » est apparu en premier sur Faso7.

Comments

comments

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page