Au cours de la traditionnelle montée des couleurs à la présidence du Faso ce lundi 4 novembre 2024, le président du Faso, capitaine Ibrahim Traoré, a adressé un message à la Nation. Un message dans lequel il est revenu sur certains défis que le Burkina doit affronter, en plus de l’insécurité : la lutte contre la réduction du train de vie de l’Etat, la corruption, le patriotisme, etc.
Faire une révolution, c’est faire face à beaucoup de défis ; et les défis, tous les jours il y en a. Dieu merci, on arrive à les relever. C’est le cas de ces dernières semaines qui ont été riches en événements. Sur le champ de bataille, la pression est montée durant ce mois d’octobre.
Les actions ont été couronnées par plusieurs succès et nous allons continuer à accentuer les opérations jusqu’à anéantir ces barbares venus pour troubler notre quiétude.
Le SIAO et le Tour du Faso se sont achevés hier. Nous rendons grâce à Dieu, car il n’y a pas eu d’incidents majeurs. Juste quelques chutes au niveau du Tour du Faso ; mais le ministre m’a rassuré que ce sont des blessures légères qui ont été prises en charge.
Au niveau du SIAO aussi, il y a eu malheureusement un petit incident dû à l’explosion d’une bouteille de gaz qui a fait quelques blessés, eux aussi pris en charge.
On ne peut donc que rendre grâce à Dieu pour la tenue de ces deux événements qui viennent témoigner encore de la résilience du peuple burkinabè, et mettent à nu les mensonges de ces médias qui tentent de faire passer un narratif selon lequel le Burkina est à feu et à sang.
Les coureurs ont pu parcourir le pays, en long et en large, sans incident. C’est le lieu de rendre hommage aux différentes Forces de défense et de sécurité et à nos vaillants VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) qui ont tout mis en œuvre pour que ces événements se déroulent sans problème.
Au cours des deux dernières semaines, il y a eu assez d’événements ici à la Présidence du Faso. Il y a notamment un certain nombre de responsables des différents départements ministériels que j’ai reçus personnellement pour essayer de rediriger l’action gouvernementale, en cherchant à rationaliser les dépenses de fonctionnement.
Nous nous sommes rendus compte que le fonctionnement prend tellement de place dans notre budget que nous étions obligés de lire ces milliers de pages du projet de budget de l’Etat. Ce n’est pas pour le plaisir des yeux ; mais nous étions obligés de les lire, de faire venir chaque responsable et d’essayer de rationaliser pour que le budget serve à faire des investissements socio-économiques structurants de base au profit de nos masses populaires.
Tous ceux qui sont passés ici, qui ont participé à l’exercice, ont reconnu que nous avons assez de dépenses dans le fonctionnement ; et nous allons continuer, dans ce sens, à minimiser les dépenses de fonctionnement de l’administration publique pour pouvoir investir mieux au profit de nos populations.
Ceux qui ont compris le message, je pense que c’est le cas pour la plupart, je les invite à redoubler d’efforts, à faire en sorte que nous puissions minimiser les dépenses de fonctionnement. Tout ce qui peut être économisé doit être économisé et investi au profit de nos populations.
L’eau potable n’est pas une garantie pour tout le monde ici au Burkina Faso. Nous sommes aujourd’hui en train de lutter aussi pour la souveraineté alimentaire. Il y a tellement de défis qu’il faille économiser au maximum pour pouvoir relever ces défis-là.
Malheureusement, dans ce contexte, nous nous rendons compte qu’il y a encore des brebis galeuses qui essaient de jouer avec le temps peut-être ; mais nous avons passé deux années à sensibiliser. Je pense qu’à un moment donné, le peuple même trouvait que nous sensibilisons trop et qu’il fallait passer à l’action. Et depuis un certain moment, nous avons décidé de passer à l’action.
Je tiens à vous informer que malheureusement, au cours de ces derniers temps, à la suite d’une dénonciation par une plainte, nous avons découvert un réseau de malfrats malheureusement, au sein du ministère de l’Action humanitaire. Ce ministère qui était censé agir au profit des plus démunis, c’est dans ce ministère que des gens se sont permis de détourner de l’argent, des milliards en 2024. Ils ont détourné plusieurs milliards.
La police a fait un excellent travail d’enquête qui nous a permis de découvrir beaucoup de biens, de véhicules de luxe, un bon nombre de choses qui ont été saisies. Et l’affaire a été transférée à un tribunal. C’est pour dire que si nous ne mettons pas du sérieux dans le contrôle, il y aura toujours ce genre de personnes qui croient que tout est permis.
Détourner des milliards, surtout au ministère de l’Action humanitaire dans ce contexte, c’est inadmissible. Il y a des agents du CONASUR qui ont été pris dans cette affaire, qui sont en prison actuellement. Des centaines de millions détournés, des vivres qui devaient aller au profit des plus démunis, au profit de ces personnes déplacées internes.
Et c’est dans ce ministère que des gens ont détourné cet argent et ces vivres. Et je suis persuadé que ça existe un peu partout. Nous poursuivons l’enquête.
Souvent, il y a des arrestations que vous ne pouvez pas comprendre ; mais nous savons pourquoi nous les faisons.
Il y a encore beaucoup de personnes qui essaient de détourner les deniers publics. Nous n’allons pas avoir de la pitié pour ces individus-là.
C’est l’occasion d’interpeller la Commission de règlement des dysfonctionnements qui a été mise en place. Il y a beaucoup de dénonciations qui arrivent au niveau de la présidence. Il faut se mettre au travail sérieusement, et nous permettre de dénicher tous ces voleurs qui se cachent dans l’administration publique.
Nous ne pouvons pas tolérer cela en ces instants de lutte contre le terrorisme, où des gens se sacrifient sur le terrain, et d’autres sont à l’arrière, se permettent de voler des milliards pour se mettre dans le luxe. C’est difficile à cerner, cette situation. En plus de tout ça, il y a des Burkinabè qui manquent de patriotisme.
Nous avons tous suivi les efforts qui ont été faits pour acquérir un nouvel avion. Et j’étais obligé de recevoir la semaine passée deux mécaniciens de la compagnie, qui, dès l’arrivée de l’avion le 2 du mois dernier, déposaient une demande de démission le 3. L’un dépose sa demande de démission le 3 pour prise d’effet le 4, et l’autre fait de même pour une prise d’effet le 31 octobre.
Et pour cause, ils demandent une augmentation de salaire de plus de 2 millions. C’est du sabotage. Et je pense que c’est un manque de patriotisme grave.
Le conseil d’administration a essayé, vaille que vaille, de les raisonner. Il est même allé faire des concessions, jusqu’à 400 000 francs de plus sur leur salaire. Ils ont refusé catégoriquement ; ils ont refusé de travailler.
Pendant qu’on sait bien que l’avion, pour chaque vol, a besoin que l’on vérifie un certain nombre de choses, pour qu’il puisse se relancer. Mais ils ont refusé de travailler, pendant que le nouvel avion venait d’arriver. Ça c’est du sabotage pur et simple.
Un avion qui arrive le 2, et le 3 vous décidez de ne pas travailler. Nous étions obligés de les recevoir, et de leur faire comprendre qu’ils vont travailler de gré ou de force. On ne demande pas à quelqu’un ; nous n’allons pas négocier encore.
Ils vont travailler, et c’est ce qui est en train de se faire. A l’Armée de l’air, il y a des mécaniciens qui ne touchent pas ce qu’ils touchent comme salaire ; mais qui se sacrifient, jour et nuit, pour que les appareils volent afin de soutenir les forces combattantes. Ils n’ont jamais réclamé un franc de plus.
Ce sont ces genres d’esprit que nous sommes en train de combattre. C’est pourquoi j’ai dit que faire une révolution, ce sont des défis. Et tous les jours, il y a des défis.
Et il en sera ainsi ! Tous ceux qui vont essayer de saboter, nous prendrons les mesures qu’il faut. De gré ou de force, ils vont faire ce qu’ils doivent faire pour la patrie. Nous n’allons plus tolérer un certain nombre de choses.
L’heure de la sensibilisation est passée. Il faut que tout le monde se mette au travail au profit de nos masses populaires. Les Burkinabè ont assez souffert et continuent de souffrir.
Il faut qu’à un moment donné cela cesse. Les masses populaires ont aussi le droit de connaître un peu de joie de vivre et de savourer ce qui appartient au Burkina Faso, nos richesses. Il n’y a pas de raison que cela appartienne juste à un groupuscule qui se permet de dilapider l’argent public.
Je vous invite à passer le message dans les différentes administrations, dans les différents départements. Et à continuer à faire les dénonciations pour que nous puissions agir de manière efficace. Merci à tous.
Je souhaite que cette fin d’année soit un moment d’intenses boulots parce que c’est le moment des bilans, de faire les rétrospectives et de voir ce qui a marché au cours de l’année 2024 pour qu’on puisse se projeter de manière assez rigoureuse en 2025 pour relever les défis qui vont se présenter à nous.
Merci et bonne chance à tous !
Bonne suite de mois de novembre !
S.E. le Capitaine Ibrahim TRAORE
Président du Faso, Chef de l’Etat
Comments
comments