Près de 54 hectares. C’est l’estimation de la superficie du cimetière de Tabtenga, selon le consortium de quatre associations qui a décidé, ce dimanche 2024, de mener une action de salubrité au sein dudit cimetière afin de le débarrasser des herbes qui y ont poussé durant la saison des pluies. Ces herbes, le plus souvent très hautes, ne permettent pas facilement d’identifier aisément les personnes au sein du cimetière. Une situation qui n’assure pas non seulement la quiétude des personnes qui viennent pour des enterrements, mais aussi celles des tombes.
Sortis nombreux, les membres des quatre associations, notamment l’association Songtaaba beogo ninrayiga, l’association des jeunes Dynamiques pour le progrès de la notion, L’association la Chine populaire et l’association Delwende pour le Développement, a rendu propre, ce lieu de repos pour les morts. Munis d’instruments de nettoyage tels que des machettes et des dabas, ces jeunes se sont attaqués aux herbes qui rendent même difficile l’identification des tombes.
« Nous avons pris l’initiative de faire ce travail aujourd’hui, parce que lorsque vous rentrez dans le cimetière, les herbes sont touffues. Vous avez l’impression qu’il n’y a pas d’espace pour enterrer quelqu’un », a confié Daouda Guinko, président de l’association Songtaaba beogo ninrayiga.
En plus du problème d’espace que créé les herbes dans le cimetière, il y a aussi celui de la délinquance. A en croire les initiateurs de cette journée de salubrité, le cimetière de Tabtenga est très souvent témoin des faits de délinquance.
« Il y a beaucoup de délinquance au cimetière. Il y a ceux qui vendent les doses. Il y a ceux qui rentrent et qui enlèvent les grilles des tombes. Ce sont les herbes qui peuvent contribuer à ça », a soutenu Abdoul Guelilou Zango, secrétaire général de l’association Delwende pour le Développement.
Malgré le fait que le cimetière soit clôturé, cela n’empêche pas certaines personnes de s’y introduire, non pas pour enterrer des morts, mais pour « déranger des morts ». Les plafonds, les portes et les vitres de certaines maisonnettes construites sur des tombes sont retirés. Même les épigraphes ne sont pas épargnées.
Pour Abdoul Guelilou Zango, tout cela est lié au fait que les herbes prennent par moment une hauteur très importante si bien qu’il est difficile d’avoir une vue sur l’ensemble du cimetière.
Pour celui dont l’association aide gracieusement à creuser les tombes au cimetière de Tabtenga, la solution finale contre les herbes sera de pomper les herbes avec des produits afin d’empêcher qu’elles repoussent.
En attendant d’avoir les moyens pour parvenir à cette solution finale, les jeunes des quatre associations sont déterminés à toujours rendre le cimetière propre. Pour eux, ils sont dans la vision du Président du Faso.
« Depuis l’arrivée de notre président, le Capitaine Ibrahim Traoré, nous pensons que le message qu’il donne, c’est ce que nous sommes en train de pratiquer. C’est non payant. Nous faisons ça en guise de notre contribution patriotique au développement de notre cher pays, le Burkina Faso », a soutenu Boukary Guinko.
Les femmes étaient aussi présentes à cette journée de salubrité. Pour elles, l’acte de rendre propre le cimetière est très symbolique. « C’est important de nettoyer le cimetière. Ceux qui nous ont devancés ne savaient pas qu’ils allaient être couchés ici aujourd’hui. Nous nettoyons pour que lorsque nous serons ici demain, sûrement d’autres personnes viendront nettoyer. On ne peut pas être propre dehors et négliger ceux qui sont ici », a expliqué Zalia Yoda.
Le cimetière de Tabtenga est l’un des plus anciens cimetières de la capitale. Il dispose toujours d’espace. Pour régler définitivement le problème d’insécurité lié à la présence des herbes, les quatre associations appellent à l’aide des bonnes volontés pour les permettre d’acquérir des produits qui vont définitivement empêcher les herbes de repousser.
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