Burkina/ Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière : Les participants recommandent l’accélération de la mise à disposition des populations des documents d’identité
Débutés le 7 novembre 2024, les travaux du cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière du Burkina ont officiellement pris fin ce 8 novembre. Ils étaient placés sous le thème « Efficacité des initiatives de financement de l’inclusion financière au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ». Deux jours durant, les participants ont été édifiés à travers des communications portant sur la situation de l’inclusion financière au Burkina Faso et les initiatives qui peuvent être prises pour améliorer le taux d’inclusion financière qui se situe à 36%. Ils ont aussi fait un ensemble de recommandations allant dans ce sens.
Le cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière du Burkina, a permis aux participants à travers diverses communications, d’en savoir davantage sur la situation de l’inclusion financière, les interventions des acteurs en faveur de l’inclusion financière des populations et leur accès aux services financiers de base.
Ils ont également pu prendre connaissance des initiatives développées dans plusieurs pays du monde, et qui ont permis d’accroître le taux d’inclusion financière. Il en ressort que les initiatives les plus efficaces et réussies, reposent sur la technologie mobile, des partenariats public-privé, la conception de services financiers abordables et des ciblages de la population vulnérable. Le réseau des caisses populaires qui rapproche les services financiers des populations des zones reculées, est cité comme exemple d’initiative réussi d’inclusion financière.
Les participants ont aussi échangé sur le taux de bancarisation qui reste faible malgré l’augmentation de l’usage du mobile money, et de la nécessité d’une meilleure collaboration entre acteurs. Ils n’ont pas manqué de relever le coût élevé d’accès aux services financiers et l’insuffisance de l’éducation financière comme des freins à l’inclusion. Les acteurs de l’inclusion financière invite les autorités gouvernementales, à renforcer la collaboration entre les FDS et les autres acteurs, pour la sécurisation des infrastructures numériques dans les zones sensibles.
Au terme des échanges, des recommandations ont été faites dans le but de faire progresser le taux actuel d’inclusion financière qui est de 36%. Il s’agit d’intensifier la sensibilisation et la communication sur l’inclusion financière, d’accélérer la mise à disposition des populations des documents d’identité pour une meilleure identification des utilisateurs de services financiers numériques, de renforcer la concertation entre les acteurs de l’inclusion financière et de rétablir les infrastructures des réseaux de téléphonie mobile qui ont été vandalisées par les terroristes afin de faciliter la digitalisation des services financiers, a fait savoir Lin Hien, secrétaire technique pour la promotion de l’inclusion financière.
En retour, les acteurs de l’inclusion financière ont pris la résolution de développer des produits et services financiers accessibles à tous. Ils se sont également engagés à accélérer la dématérialisation des procédures en matière de finance inclusive et à prendre part activement à l’animation du dispositif de suivi et d’évaluation des interventions en matière d’inclusion financière.
Pour Seydou Diallo, représentant du ministre de l’économie, des finances et de la prospective, l’inclusion financière en plus d’être un levier économique, permet à chaque citoyen, en milieu urbain ou rural, de bénéficier de services financiers adaptés et accessibles, créant ainsi un socle solide pour la croissance économique et l’amélioration des conditions de vie.
« Vos réflexions nous appellent à des actions concertées, à la fois pour simplifier l’accès aux services financiers, réduire les coûts pour les utilisateurs, et développer des solutions innovantes et accessibles. Il est essentiel que les initiatives en faveur de l’inclusion financière soient profondément adaptées aux réalités locales et qu’elles répondent aux besoins spécifiques des populations et des entreprises », a-t-il laissé entendre.
Seydou Diallo a aussi fait part de l’engagement du ministre Aboubakar Nacanabo, à travailler à la mise en œuvre des recommandations et résolutions prises au cours de la rencontre. Il a même ajouté que les conclusions du cadre national de concertation, alimenteront les travaux de relecture de la Stratégie nationale de la finance inclusive du Burkina.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net