L’association Yam wékré pour l’épanouissement de la femme (AYWEF) a présenté les résultats du projet de documentation des cas de violences basées sur le genre (VBG) subies par les femmes déplacées internes et plaidoyer pour la prise en charge holistique des survivantes, ce jeudi 14 novembre 2024, au Centre national Cardinal Paul Zoungrana.
Après huit mois de mise en œuvre, il ressort des résultats obtenus dans la région du centre-Nord et celle de l’Est, que 114 cas de VBG ont été documentés, dont 58 cas de VBG dans la région du centre-Nord et 56 dans la région de l’Est. Sur les victimes des violences basées sur le genre, 99 ont cité les membres des groupes armés terroristes comme étant les présumés auteurs. Les 15 autres ont indexé les membres de leurs familles et de la communauté hôte comme auteurs de ces VBG, indique le rapport.
L’objectif du projet, selon Joséphine Kiemdé, coordinatrice de l’AYWEF, est d’améliorer le respect des droits des femmes et des filles déplacées internes face à la vulnérabilité des informations sur les violences et la promotion de la prise en charge holistique des victimes. Plus loin, elle a fait savoir que cela vise à faire un plaidoyer et à lever le voile sur l’impact de la crise sécuritaire sur les femmes, notamment la recrudescence des VBG.
Par ailleurs, Joséphine Kiemdé a laissé entendre que les types de violence documentés pour le projet sont les violences sexuelles, économiques, physiques, culturelles, morales ainsi que la violence psychologique. « Ce rapport démontre que les attaques et l’insécurité ont des conséquences dévastatrices sur les femmes et les jeunes filles déplacées internes et entraînent non seulement une recrudescence des VBG, mais aussi le risque d’instauration d’une certaine culture de l’impunité des auteurs présumés de ces VBG. A titre illustratif, au cours de la mise en œuvre du projet, seulement trois cas de violence sexuelle ont pu faire l’objet de recours juridictionnel, et ce, malgré les efforts de AYWEF. L’expérience de AYWEF confirme l’urgence d’une prise de conscience collective et une action coordonnée visant l’identification et la prise en charge holistique des survivantes », s’est-elle exprimée.
Remerciant l’ONG FREEDOM HOUSE pour son accompagnement technique et financier ainsi que le ministère en charge de la solidarité, les membres de l’association ont formulé des recommandations afin de faciliter la sensibilisation et le plaidoyer pour la prise en charge des victimes de VBG. A l’endroit des partenaires, il s’agit de renouveler le projet pour accroître le budget de prise en charge des victimes.
Autres recommandations, l’association a appelé à ce que les survivantes et les populations hôtes bénéficient d’une formation professionnelle ; et que la prise en charge soit étendue aux autres besoins afin d’accroître la résilience des survivantes de VBG et des populations hôtes. À l’endroit de l’État, il est demandé de renforcer les mesures de prévention et de protection des femmes et filles déplacées internes contre les VBG.
Lazard KOLA
Faso7
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