Dans l’optique de faire face à la concurrence déloyale due à l’importation massive de fils et de pagnes tissés, la Filature du Sahel (FILSAH) a lancé une campagne de communication intensive allant de novembre 2024 à avril 2025. Au cours d’une conférence de presse animée par le directeur général adjoint de la FILSAH Salif Konaté, accompagné de ses proches collaborateurs, les hommes de médias ont pu s’enquérir des grands axes de ladite campagne. C’était au sein de l’entreprise en présence des principaux acteurs de la filière.
Ce point de presse, à en croire le directeur général adjoint de FILSAH, Salif Konaté, vise à faire connaître la marque FILSAH au consommateur final et à véhiculer le message qui dit que le vrai Faso Dan Fani est celui produit au Burkina Faso, avec du fil produit au Burkina Faso, à base de coton cultivé au Burkina. Il ajoute qu’il faut savoir qu’il y a du faux Faso Dan Fani, tissé avec du fil importé.
Il reconnaît que la volonté et la fierté des Burkinabè de porter le Faso Dan Fani est manifeste depuis quelques années. Cependant, il regrette que par manque d’informations, nombreux sont ces consommateurs qui se font berner en achetant des pagnes tissés avec du fil importé. « Face à cette menace, l’entreprise s’est dotée d’une stratégie de communication pour interpeller les autorités et tous les acteurs de la filière et rappeler que FILSAH est une entreprise burkinabè qui transforme le coton local en produit de haute qualité. Ce qui contribue à soutenir l’économie nationale et à créer de la valeur ajoutée » a-t-il déclaré.
En conséquence déplore-t-il, l’entreprise connaît une baisse des ventes, l’arrêt des machines et la diminution du personnel, ce qui menace l’économie locale et toute la chaîne de valeur de la filière coton. Face à cela, il indique que l’autorité a pris récemment des décisions pour soutenir la filière qui traversait des moments de turbulences. Parmi ces décisions, précise-t-il, l’interdiction de l’importation du fil de tissage et du pagne tissé.
Le DGA de FILSAH a tenu à rappeler que son entreprise a œuvré à accroître sa capacité de production de fil écru, allant de 5 000 tonnes à 10 000 tonnes par an.
Chose qui a été possible, dit-il, grâce à l’acquisition d’équipements ultra modernes à haut rendement et en renforçant son effectif. Ces efforts consentis par l’entreprise visent, selon lui à assurer la disponibilité du fil de coton, produit avec du coton burkinabé, sur le marché national. Cela poursuit-il, malgré le contexte difficile marqué par la concurrence déloyale des fils et des pagnes tissés importés. « Aujourd’hui, nous avons plus de 3 000 000 000 de fils stockés dans nos entrepôts. C’est dire que cette importation de fils frauduleuse impacte beaucoup nos activités », a déploré Salif Konaté. Il précise que cette période de communication intensive n’est qu’une partie, sinon d’autres actions se poursuivront au-delà de la campagne. A noter qu’à la suite de la conférence de presse, les professionnels de l’information ont fait une immersion pour découvrir le fonctionnement de la FILSAH.
Djaryigo Diarra
Lefaso.net
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