Le 10 octobre 2024, le journaliste Adnan Sidibé du média Fasocheck a été sacré meilleur fact-checker d’Afrique, lors de l’African Fact Summit. Ce prix, récompensant son engagement en faveur d’une information vérifiée, a été l’occasion pour lui de partager sa vision du fact-checking.
Pour Adnan Sidibé, cette distinction est avant tout une reconnaissance de la qualité du travail de Fasocheck.
« Ce prix représente une reconnaissance de mes pairs du continent pour la qualité et l’importance de notre travail quotidien de vérification des faits à Fasocheck. C’est un encouragement à redoubler d’ardeur dans l’édification d’une opinion africaine éclairée sur les grandes questions d’intérêt public », confie t-il.
En rappel, Adnan Sidibé a récemment attiré l’attention pour avoir incité le PNUD à corriger des statistiques erronées concernant le changement climatique et les inégalités de genre. Après un examen minutieux, le PNUD a admis ne pas avoir de source originale pour ces chiffres et a pris la décision de les retirer. Pour le lauréat, cette démarche est essentielle dans la promotion de la responsabilité publique.
« Cette vérification de faits souligne que personne n’est à l’abri de la propagation d’informations non vérifiées. Même les institutions les plus respectées peuvent, sans intention malveillante, diffuser des informations inexactes », laisse t-il entendre.
En évoquant son intérêt pour cette vérification, Sidibé explique que le fact-checking a pour objectif principal de fournir aux citoyens, une compréhension approfondie et nuancée. Il ne se limite pas à un simple « Vrai ou Faux ». Le lien entre changement climatique et inégalités de genre, des enjeux majeurs, a motivé Fasocheck à combler les lacunes d’information sur ce sujet, selon lui.
Le contexte sécuritaire difficile au Burkina Faso pose des défis particuliers pour Adnan Sidibé et son équipe.
« La crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso met à mal les fondements éthiques et déontologiques du journalisme », souligne-t-il, tout en affirmant que cela ne détourne pas Fasocheck de sa mission contre la désinformation. Pour pallier les obstacles liés à l’accès aux sources, ils misent sur l’OSINT (Open Source Intelligence), méthode permettant de continuer à fournir des informations fiables et pertinentes, malgré les contraintes.
Pour l’avenir, Adnan Sidibé souhaite partager son expérience et ses compétences avec la nouvelle génération de journalistes au Burkina Faso.
« Mon objectif est de continuer à me former et à améliorer mes compétences.(…) Je souhaiterais aussi partager mon expérience avec mes jeunes frères et sœurs journalistes et les accompagner dans la co-construction d’une société mieux informée au Burkina Faso et en Afrique », a-t-il indiqué.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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