Burkina Faso : Les magistrats et les greffiers portent désormais des toges en Faso Dan Fani
Désormais au Burkina Faso, les acteurs du monde judiciaire, exerceront leur profession avec le port du nouveau costume endogène d’audience entièrement tissé en Faso dan fani. Ce 18 novembre 2024, au cours de la cérémonie officielle instituant le port de ces toges, le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Joachimson Kyélem de Tambèla, a fait savoir que cette initiative se veut être le cadre de promotion de l’identité culturelle du Burkina Faso.
Les magistrats et le personnel du corps des greffiers. Ce sont là, les acteurs judiciaires qui officieront dorénavant dans leurs nouvelles toges faites en Faso dan fani. Au niveau du personnel du corps des greffiers que sont les greffiers en chef, les greffiers et les secrétaires des greffes et parquets, les toges sont caractérisées d’une broderie dorée, longue de huit centimètres et d’une toge sans simarre avec de grandes manches. À gauche de chaque toge, il est apposé le drapeau du Burkina Faso au-dessus duquel se trouve le glaive et la balance, symbole de la justice, a expliqué Béopoadi Sinini, Directeur de cabinet du ministère chargé de la Justice. Le costume des greffiers en chef se distingue par contre par l’épitoge et la toque, précise-t-il.
A chaque audience, qu’elles soient ordinaires ou solennelles, les magistrats des juridictions de premier degré seront vêtus d’une longue tunique noire accompagnée d’une toque de la même couleur. Des éclaircissements de Béopoadi Sinini, pour reconnaître le grade d’un magistrat, il suffira de se référer aux galons dorés inscrits sur les poignets de manche de sa tunique, dans l’ouverture du col, sur la toque et sur le bout étroit de l’épitoge.
De façon concrète, pour les magistrats de troisième grade, il sera marqué un galon et deux galons pour ceux du deuxième grade. Les magistrats de premier grade auront trois galons dorés sur le manche de leur tunique, contrairement à ceux du grade exceptionnel qui en auront quatre. En plus de refléter la fierté d’appartenir au peuple burkinabè, ces costumes d’audience confectionnés en Faso dan fani coûtent relativement moins cher que ceux importés, a confié Edasso Rodrigue Bayala, ministre chargé de la Justice.
« Les toges importées aujourd’hui, le plus bas niveau, coûtent 900 mille F CFA. Sinon, vous avez des toges de 2 millions, de 3 millions importées. Aujourd’hui, nous avons pu, grâce à l’ingéniosité de l’ensemble des acteurs, nous avons une toge à 150 000 F CFA à peu près. C’est 10 fois moins chère par rapport à ce que nous importons », a-t-il précisé.
Dans son discours lu par Edasso Rodrigue Bayala, ministre chargé de la Justice, le Premier ministre, a expliqué que le port des toges en Faso Dan FANI n’est rien d’autre que la dynamique de promouvoir l’identité culturelle du Burkina Faso. C’est aussi une manœuvre qui tend à renforcer l’économie du pays. À travers ces initiatives, ce sont plusieurs acteurs du coton qui seront valorisés en passant par les cotonculteurs, les tisseuses et les couturiers.
« Notre coton sera transformé sur place, créant une plus-value, nos tisseuses auront davantage de la matière, nos couturières et couturiers pourront augmenter leurs chiffres d’affaires, participant ainsi à la création de la richesse nationale sans laquelle il n’y a pas de développement possible. Au-delà de son authenticité, de sa qualité fort appréciable, le nouveau costume d’audience en FASO DAN FANI est obtenu à un prix cinq fois moins cher que ceux importés à coût de millions de devises qui sortent de notre pays », a notifié le Premier ministre.
Cheick Habib Désiré BAYILI
Faso7
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