Economie

Burkina : Des recettes en hausse de 2,4% et des dépenses en progression de 9,5% en fin septembre 2024 (Rapport)

La Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP) a rendu public son Rapport de suivi de l’économie et du développement d’octobre 2024. Il s’agit essentiellement des chiffres couvrant le mois de septembre 2024. Plusieurs données ressortent du rapport N°139.

L’activité économique nationale progresserait de 5,5% en 2024, indique le rapport. « Cette progression est imprimée par le secteur tertiaire avec une contribution de 3,0 points de pourcentage. Quant aux secteurs primaire et secondaire, leur contribution à la croissance du PIB est respectivement de 1,3 et 1,2 point de pourcentage », précise le document.

Dans cette édition d’octobre 2024, l’inflation s’affiche à 2,0% en 2024, sous les effets, notamment d’une bonne campagne agricole, de l’amélioration de la situation sécuritaire nationale, de la poursuite des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère, conjuguée à l’atténuation de l’inflation au niveau mondial. « En perspective, l’inflation se stabiliserait à 2,0% en 2025 », peut-on lire.

La production industrielle d’or se situe à 39,248 tonnes à fin septembre 2024 sur une prévision annuelle de 59,302 tonnes, soit un taux de réalisation de 66,2%. Comparativement à la même période en 2023, ce niveau de réalisation est en baisse de 7,6 points de pourcentage.

Selon le rapport, la production du mois de septembre 2024 est estimée à 4,1659 tonnes. Elle est en chute de 17,1% par rapport à celle réalisée au même mois un an plus tôt.

Denrées alimentaires

Les prix des principales denrées alimentaires connaissent de évolutions diverses en septembre 2024. En rythme mensuel, le prix au kg du niébé progresse de 11,6%. De légères progressions sont enregistrées pour le maïs blanc (+2,2%) et le mil-local (+0,6%). Pour le sorgho blanc, le prix reste stable.

Le prix moyen du sac de 50 kg de riz local est en hausse respectivement de 2,3% et celui importé de 0,8% par rapport au mois précédent. Le prix de la bouteille de 0,9 litre d’huile de palme importée demeure stable. Quant à celui du litre de coton graine, il baisse de 0,5% sur un mois. Le prix moyen du kg de sucre en morceaux et celui de sucre en poudre restent stables.

Recettes

Selon le rapport, à fin septembre 2024, les recettes mobilisées s’élèvent à 2 207,7 milliards de FCFA, en hausse de 9,4% (+190,2 milliards de FCFA) par rapport à fin septembre 2023. « Cet accroissement résulte de la hausse des recettes fiscales de 14,9% (+241,8 milliards de FCFA) et des autres recettes de 5,7% (+11,6 milliards) atténuée par une baisse des dons de 32,5% (-63,2 milliards de FCFA) », précise le document.

Les recettes fiscales se chiffrent à 1 862,1 milliards de FCFA, en progression de 241,8 milliards de FCFA par rapport à fin septembre 2023. Le rapport indique que cette progression résulte essentiellement d’une amélioration des recouvrements des impôts sur les biens et services (+130,8 milliards de FCFA), des impôts sur le commerce extérieur et les transactions internationales (+127,5 milliards de FCFA) et d’un recul des impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en capital (-18,6 milliards de FCFA).

Les autres recettes se situent à 214,4 milliards de FCFA, en hausse de 11,6 milliards en comparaison à fin septembre 2023. « Cette augmentation est portée principalement par l’amélioration du recouvrement des revenus de la propriété de 16,6 milliards de FCFA, des ventes de biens et services de 10,6 milliards de FCFA atténuée par une baisse des amendes, pénalités et confiscations de 10,3 milliards de FCFA », peut-on lire.

Quant aux dons, ils s’affichent à 131,2 milliards de FCFA, en repli de 63,2 milliards de FCFA par rapport à fin septembre 2023. Cette baisse des dons est imputable essentiellement à une contraction des dons reçus des organisations internationales (-60,9 milliards de FCFA).

Dépenses

Les dépenses s’établissent à 2 709,2 milliards de FCFA à fin septembre 2024, en progression de 9,5% (+235,2 milliards de FCFA) en comparaison à la même période en 2023. Cette hausse des dépenses est imputable aux charges qui augmentent de 13,6% (+223,2 milliards de FCFA) et dans une moindre mesure aux investissements qui progressent de 1,4% (+11,9 milliards de FCFA).

Concernant les charges, le rapport précise qu’elles progressent de 13,6% (+223,2 milliards de FCFA) pour s’établir à 1 863,5 milliards de FCFA à fin septembre 2024. Cette progression est portée essentiellement par l’augmentation des dons de 28,7% (+90,5 milliards de FCFA), de l’utilisation de biens et services de 54,9% (+78,5 milliards de FCFA), des rémunérations des salariés de 9,3% (+68,8 milliards de FCFA), des subventions de 36,7% (+28,6 milliards de FCF) et des intérêts de 6,8% (+15,1 milliards de FCFA). Les autres charges baissent, respectivement de 100,8% (-56,5 milliards de FCFA).

Quant aux acquisitions nettes d’actifs non financiers (investissements), elles s’élèvent à 845,6 milliards de FCFA dont 42,1% financées sur ressources extérieures, en légère hausse de 1,4% (+11,9 milliards de FCFA) par rapport à fin septembre 2023. La progression des investissements est imputable principalement à une augmentation des actifs fixes de 4,1% (+32,8 milliards de FCFA) atténuée par un repli des actifs non produits de 52,2% (-21,1 milliards de FCFA).

Commerce extérieur de biens

Les exportations totales de biens se chiffrent à 2 466,2 milliards de FCFA à fin septembre 2024, en hausse de 26,0% par rapport à la même période un an plus tôt. Quant aux importations de biens, elles ressortent à 2 795,6 milliards de FCFA, en progression de 6,2% par rapport à fin septembre 2023. Il en résulte un déficit de la balance commerciale de 329,2 milliards de FCFA.

Quant au financement aux agents économiques, le volume des crédits octroyés par le système bancaire se situe à 144,1 milliards de F CFA en septembre 2024, en baisse de 33,8% sur un mois et de 13,1% sur un an. Selon la nature du débiteur, la baisse du volume de crédits octroyés au cours du mois est principalement due à une forte régression des crédits accordés aux sociétés non financières publiques (-85,21%), aux autres sociétés non financières (-51,22%) et aux Institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM) (-51,14%).

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net

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