Soutenance de thèse en santé publique
Nestor Bationo obtient son doctorat unique avec mention très honorable
Ouagadougou, 29 nov. 2024(AIB)- L’impétrant Nestor Bationo a appelé hier jeudi, à prendre en compte également les savoirs et savoir-faire traditionnels pour répondre aux attentes des populations, souvent réticentes face aux méthodes hormonales de planification familiale, en raison de leurs effets secondaires. Le jury a estimé ses travaux recevables et l’a jugé digne du grade de docteur en santé publique, avec mention très honorable.
La soutenance de la thèse unique de doctorat Nestor Bationo a validé sa thèse unique de doctorat en santé publique le 28 novembre 2024 à l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Nestor Bationo a présenté un travail portant sur l’usage des méthodes naturelles ou traditionnelles par les femmes en milieu urbain, sous la direction du Pr titulaire Maxime Koiné Drabo.
Face à un jury scientifique présidé par Soura Abdramane, Pr titulaire en démographie, Nestor Bationo a défendu sa thèse devant un parterre d’universitaires et de chercheurs.
Le jury comprenait également Mme Bocoum Fadima Yaya, maître de recherche, le Pr titulaire Accray Zengbe Pétronille de l’Université Félix Houphouët-Boigny, et le Pr titulaire Ekouévi Koumavi Didier de l’Université de Lomé, au Togo.
Parents, amis et collègues de l’impétrant étaient nombreux à assister à cet événement marquant. La thèse unique de Nestor Bationo s’inscrit dans le domaine de la santé, autour de la thématique globale de la gestion des politiques et des systèmes.
Faire usage des méthodes endogènes en planification familiale
Selon le Pr Maxime K. Drabo, directeur de thèse, la recherche de Nestor Bationo a consisté à collecter et analyser des données dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, un sujet encore tabou dans plusieurs pays.
« Le travail n’a pas été facile, mais les résultats obtenus méritent largement la mention très honorable », a-t-il déclaré.
Le Pr Drabo a souligné que cette étude permettra d’améliorer les pratiques en matière de planification familiale en intégrant les savoirs et savoir-faire endogènes.
« La santé est au service des populations. Il est donc essentiel de prendre en compte les pratiques traditionnelles dans les systèmes de santé et les politiques publiques », a-t-il affirmé.
Il a également insisté sur l’importance d’explorer davantage les savoirs endogènes pour répondre aux attentes des populations, souvent réticentes face aux méthodes hormonales de planification familiale en raison de leurs effets secondaires.
Un arsenal de méthodes naturelles
Pour Nestor Bationo, la réussite de cette thèse marque l’aboutissement de trois années de travail acharné.
Il a exprimé sa gratitude envers son encadreur et l’ensemble du jury pour leur soutien.
« Nous avons étudié les méthodes de planification familiale dites non médicales, notamment les méthodes naturelles, traditionnelles et barrières. Ces techniques s’appuient sur la connaissance du cycle menstruel, comme le collier, le coït interrompu et l’allaitement maternel », a-t-il expliqué.
L’étude a également pris en compte les pratiques des tradipraticiens homologués par le ministère de la Santé, comme l’utilisation de cordelettes pour réguler la fertilité. Certaines femmes, y compris issues de milieux instruits, ont témoigné de l’efficacité de ces méthodes.
Pour le Dr Nestor Bationo, il est urgent d’intégrer ces pratiques dans les systèmes de santé sans pour autant délaisser les autres méthodes.
« Il faut adopter une approche inclusive qui valorise toutes les options de régulation de la fertilité », a-t-il conclu.
Agence d’information du Burkina
SRK/ata
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