UEMOA : Le président de la Commission a échangé avec les partenaires techniques et financiers sur l’état de leur coopération

Selon le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, ce cadre constitue l’une des instances politiques du mécanisme de concertation et de coordination entre les deux parties. Il offre une opportunité de dialogue de proximité sur les enjeux, les problématiques, les défis et les avancées du processus d’intégration que conduit l’UEMOA.

L’instance a permis à la commission de l’UEMOA de faire aux partenaires, une synthèse de la mise en œuvre des projets sur financements extérieurs. Ce décor général a été suivi de deux présentations sur les sous-thèmes : « Modèle économique de l’UEMOA et résilience » et « Perspectives d’approfondissement de l’intégration régionale face aux chocs exogènes ».

Mais avant, le Président de la Commission a fait un bref tour d’horizon sur la situation macro-économique et sécuritaire de l’Union. Un regard bien à propos, en ce que la rencontre de cette année coïncide avec le 30e anniversaire de l’UEMOA (10 janvier 1994-10 janvier 2024), placé sous le thème : « UEMOA, 30 ans : une expérience d’intégration résiliente face aux chocs exogènes ».

Dans ce regard global, le Président de la Commission, Abdoulaye Diop, a relevé que la situation sécuritaire dans l’espace communautaire demeure toujours préoccupante, malgré les efforts fournis par les États et l’ensemble de la communauté internationale. « La crise sécuritaire affecte l’activité économique, engendre de graves conséquences sociales et humaines avec de nombreuses populations déplacées et fragilise le tissu social et le système politique », a-t-il dépeint, une pensée de solidarité tournée vers les populations directement touchées par l’insécurité.

M. Diop a ensuite fait savoir que, la Commission de l’UEMOA poursuit ses actions d’accompagnement des États-membres dans le cadre de l’Accord-cadre de coopération en matières de sécurité et de renseignement et du Fonds régional de sécurité à travers l’amélioration des capacités d’alerte et de réponse des États-membres et le renforcement de leurs capacités d’intervention en matière de lutte contre le terrorisme et les autres criminalités.

Au plan macro-économique, on peut retenir que l’UEMOA prévoit de bonnes perspectives de croissance économique avec un taux qui devrait s’établir à 6, 2% en 2024 contre 5, 3% en 2023, sous l’hypothèse d’une bonne tenue de la production agricole et du démarrage de la production de pétrole au Sénégal ainsi que le début de l’exportation du brut au Niger. Des perspectives qui pourraient également être fragilisées par les perturbations sur le marché de l’énergie et des produits alimentaires provoquées par la guerre russo-ukrainienne, le durcissement sans précédent des conditions monétaires mondiales pour lutter contre une inflation persistante, la crise sécuritaire dans la zone du Sahel, les effets des changements climatiques ainsi que la situation socio-politique dans certains États-membres.

Les différentes communications et regards rétrospectifs permettent de conclure qu’en 30 ans, l’UEMOA a réalisé des chantiers importants et enregistré des progrès notables, parmi lesquels, la stabilisation du cadre macro-économique grâce au mécanisme de surveillance multilatérale des économies des États-membres ; l’institution du marché commun à travers la mise en place d’une union douanière et la libéralisation des prestations de services par la libre circulation et le droit d’établissement au sein de l’espace communautaire des ressortissants exerçant certaines professions libérales.

Malgré les insuffisances qui peuvent également être relevées dans ce parcours, et qui constituent des défis, l’UEMOA nourrit de grandes ambitions pour sa communauté. C’est dans ce sens que s’inscrivent ses nouvelles orientations ficelées autour de la « Vision 2040 » et son nouveau Plan stratégique 2025-2030 de la Commission dénommé « IMPACT 2030 ».

Etat de la coopération avec la communauté de partenaires techniques et financiers

La synthèse sur l’état de la coopération avec la communauté de partenaires techniques et financiers permet de mettre en exergue de nombreux acquis, de présenter des chantiers en cours et des perspectives. « Grâce au soutien, la Commission met en œuvre un certain nombre de projets et programmes à caractère régional d’un montant global estimé à 166 milliards FCFA dans plusieurs domaines, notamment les statistiques régionales avec un projet majeur financé par la Banque mondiale et qui porte sur l’harmonisation et l’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre ; le transport aérien en Afrique centrale et occidentale financé par la Banque africaine de développement ; l’aménagement du territoire avec trois programmes majeurs financés par l’Union européenne et la coopération suisse dans le domaine de la coopération transfrontalière et la décentralisation ; la formation professionnelle avec le projet régional pour la formation professionnelle dans l’espace UEMOA soutenu par la coopération suisse ; la facilitation des échanges avec un appui de la Banque mondiale dans le cadre du programme régional de facilitation des échanges en Afrique de l’ouest », introduit le commissaire en charge du département du marché régional et de la coopération, Pr Filiga Michel Sawadogo.

En ce qui concerne l’environnement et l’agriculture, il souligne le projet-phare d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’ouest, financé par la Banque mondiale ; le projet “polluants et produits dangereux “et dans le volet logement abordable avec le programme d’appui au financement du logement abordable dans l’espace UEMOA soutenu par la Banque mondiale.

Au niveau de la santé, on retient le projet d’appui à la réglementation pharmaceutique en Afrique de l’Ouest et Centrale financé par l’Agence française de développement et l’appui institutionnel à la Commission de l’UEMOA à travers la 3e phase du programme d’appui au renforcement de capacités institutionnelles de l’UEMOA.

À cela s’ajoutent les différents appuis de l’Union européenne à la région Afrique de l’Ouest aux titres de l’énergie, de la transition fiscale, de la préservation de la biodiversité, de l’écosystème forestier, de la sécurité alimentaire et des zones frontalières.

En plus de ces initiatives, il y a des projets pour lesquels, les partenaires ont renouvelé leur confiance à la Commission de l’UEMOA ou pour lesquels, des signatures sont en cours pour la conclusion de nouvelles conventions de financement.

Dans ce chapitre, on peut noter le projet d’amélioration à l’accès au service financier des couches vulnérables dans la zone de l’UEMOA (signature du protocole d’accord en cours) ; le projet de renforcement des filières musique et audiovisuel dans le cadre du marché régional de l’UEMOA ; le projet Talents africains à l’international qui est dans sa phase de développement ; le projet zone transfrontalière pacifique et résilience, fenêtre du Bénin-Burkina-Togo (dont les échanges sont en cours pour la signature de la convention…).

Par ailleurs, la Commission bénéficie du concours de plusieurs autres financements extérieurs à travers des accords de coopération et d’assistance technique dans divers domaines avec des partenaires comme la JICA (Japon), la CEA (Commission économique pour l’Afrique), la Société financière internationale, l’Agence française de développement, etc.

Selon le commissaire Filiga Michel Sawadogo, la Commission de l’UEMOA a engagé des réformes afin de renforcer sa performance dans la conduite des projets. Ce sont, entre autres, la rationalisation des procédures à travers des délégations de pouvoirs, la création d’une cellule de gestion des opérations financées sur ressources extérieures bâtie sur les acquis et l’expertise de la cellule de gestion du Fonds européen de développement.

Le président de la Commission de l’UEMOA a saisi le cadre pour saluer la régularité des rencontres techniques qui permettent d’avoir une démarche proactive, aussi bien dans l’anticipation des difficultés potentielles que dans la recherche de solutions aux contraintes identifiées dans la mise en œuvre des projets et programmes menés conjointement. Il a également réaffirmé la reconnaissance des hautes autorités de l’Union pour l’excellence des relations de partenariat et les différents appuis en faveur de l’intégration régionale.

O.L

Lefaso.net