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La CIF en réflexion pour pérenniser les acquis d’un projet de digitalisation des coopératives et mutuelles financières ouest-africaines

Lomé, capitale du Togo, abrite, depuis ce lundi 2 décembre 2024, l’atelier sur la capitalisation des connaissances sur le projet de Digitalisation des Coopératives et Mutuelles Financières en Afrique de l’Ouest (DigiCoop-WA) mis en œuvre par la Confédération des Institutions Financières d’Afrique de l’Ouest (CIF). Placée sous le thème : « Transformation digitale du Réseau CIF : quelle stratégie post projet DigiCoop-WA pour pérenniser les acquis et mieux servir les populations à la base ? », cette rencontre regroupe les six différentes faîtières membres du réseau basé à Ouagadougou.

Selon Mathieu SOGLONOU, Directeur Général de la CIF, le choix de Lomé pour abriter cet atelier n’est pas fortuit. « Le Togo est une terre de tradition où le développement à la base constitue une priorité pour les autorités au plus haut niveau. C’est donc à dessein que le Togo a été choisi pour abriter cette activité », a-t-il relevé.

« En organisant cet atelier, la CIF a le sentiment d’apporter sa modeste contribution à l’épanouissement de nos populations. En encourageant la réflexion pour parvenir à des solutions durables les premiers responsables de notre confédération attendent identifier les pistes de réflexions pour assurer la pérennité des acquis dudit projet au sein de ses réseaux membres », a déclaré le Président du Conseil d’Administration de la FUCEC-TOGO (l’une des faîtière membres), KOMBATE Pouguime, dans son mot de bienvenue.

Encourager une plus grande collaboration entre les institutions financières

Dans les détails, le projet a été mis en œuvre par la CIF à travers ses six réseaux membres que sont la Faîtière des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel du Bénin (FECECAM-BENIN), le Réseau des Caisses Populaires du Burkina (RCPB), l’Union des Caisses d’Epargne et de Crédit « NYESIGISO » du Mali, l’Union des Caisses Mutuelles d’Epargne et de Crédit du Mali « KAFO JIGINEW », la Faîtière des Unités Coopératives d’Epargne et de Crédit du Togo (FUCEC-TOGO), et l’Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et le Crédit Au Sénégal (UM-PAMECAS). Il a été co-financé par la Coopération suisse et la Confédération des Institutions Financières d’Afrique de l’Ouest.

« A travers cet appui, la Suisse renforce son soutien à l’Inclusion financière des populations en occurrence rurale dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA). La tenue de cet atelier de partage de connaissance revêt donc une grande importance à plus d’un titre. En effet, après bientôt 2 ans de mise en œuvre de l‘appui suisse à la dynamique de transformation digitale au sein de la CIF, il est nécessaire de faire le point des résultats obtenus au niveau des différentes coopératives financières et apprécier l’impact sur les populations, notamment celles du monde rural et agricole, et d’échanger sur les nouveaux défis de l’inclusion financière auxquels la CIF voudra faire face dans le cadre des plans de développement de ses institutions financières membres », a fait savoir Abel GOUBA, représentant du Bureau de coopération suisse et agence consulaire au Burkina Faso.


« Les conclusions de ces réflexions intéressent la Suisse et pourraient alimenter ses actions futures pour plus de services financiers à un plus grand nombre de personnes, notamment les agricultures et éleveurs en Afrique de l’ouest. Ces actions futures pourront encourager une plus grande collaboration entre les institutions financières et nos bureaux de coopération au Bénin, Mali, Niger, Burkina Faso, en vue des soutiens éventuels à des groupes bénéficiaires de nos programmes de coopération. Enfin, un autre point d’attention pourrait concerner la protection des clients, notamment la prévention de divers risques qui découlent de la digitalisation des produits financiers », a-t-il ajouté.

Défis

« Avec la révolution numérique, il était important pour nous de trouver les voies et moyens nécessaires pour que le téléphone portable devienne un moyen, un canal de distribution de services financiers. C’est à ce titre que la transformation digitale pour nous est un enjeu important parce qu’il nous faut désormais permettre à nos clients d’avoir accès à l’épargne, au crédit, à l’assurance, au transfert, au paiement et à l’éducation financière depuis leur salon, leur chambre à coucher, leur voiture , etc. C’est un enjeu important pour nous parce qu’il nous faut le faire pour tenir continuellement nos membres/clients », a aussi indiqué M. SOGLONOU.

En termes de défis, le responsable évoque le défi d’instruction. « Les populations que nous servons ne sont pas instruites devant la nomenclature réglementée par nos Etats, à savoir parler le français. Ce qui nous a amené à concevoir des capsules d’éducation financière en français et traduites dans les langues nationales les plus parlées dans chaque pays membre. Ces différentes capsules produites sur différentes thématiques à savoir : qu’est-ce que l’épargne, la planification et la budgétisation, comment augmenter son épargne, la dette, l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, pour ne citer que ceux-là sont diffusées à travers divers canaux surtout digitaux (groupes WhatsApp, YouTube, écran de télé dans les halls des entités , les médias). Nous avons été capables d’expliquer aux jeunes femmes, aux jeunes filles, que les groupes WhatsApp ne sont pas faits nécessairement pour regarder des films, et des blagues. Nous avons été capables de transformer les groupes WhatsApp, des groupements, des femmes, des jeunes filles, en des foras d’instruction, d’éducation financière, qui aujourd’hui leur permettent de savoir que quand j’ai mon argent, je dois l’épargner, je dois assurer la sécurité », a-t-il aussi ajouté.

Ainsi donc, indique la CIF, l’objectif de 240.000 nouvelles personnes utilisant les services financiers numériques visé dans le cadre de ce projet a été dépassé, franchissant la barre des 150%. D’ailleurs, environ 125 Milliards de FCFA ont été collectés dans le cadre de ce projet.

Distinction des meilleurs acteurs du projet

Notons que le premier jour de l’atelier a été consacré au bilan, à l’évaluation et à l’impact du projet. La 2e journée sera marquée par un partage d’expériences vécues sous le projet DigiCoop-WA, alors que la 3e journée offrira le cadre d’explorer les perspectives, avec la distinction des meilleurs acteurs du projet.

Prennent également part à cet atelier, des représentants des partenaires au développement et des organisations internationales qui ont accompagné la CIF et ses réseaux membres pour une meilleure inclusion financière en Afrique de l’Ouest à travers le projet DigiCoop-WA.

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