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La journaliste burkinabè Mariam Ouédraogo remporte le Prix RSF du journalisme d’investigation africain-Mohamed Maïga

La journaliste burkinabè Mariam Ouédraogo remporte le Prix RSF du journalisme d’investigation africain-Mohamed Maïga

Ouagadougou, 3 déc. 2024(AIB)-La journaliste burkinabè Mariam Ouédraogo (Sidwaya) a reçu mardi à Washington,  le 32e Prix du journalisme d’investigation africain-Mohamed Maïga, du nom du regretté journaliste malien qui avait mis sa plume au service de la Révolution sankariste jusqu’à son décès le 1er janvier 1984 à Ouagadougou, dans des circonstances non encore élucidées.

« C’est avec un immense plaisir et un grand honneur que j’accepte ce trophée. J’espère incarner les valeurs de Mohamed Maïga et poursuivre son combat en donnant de la voix aux sans-voix et en amplifiant les cris de détresse des femmes meurtries par le terrorisme », a déclaré avec émotion lors de la remise de son prix, Mariam Ouédraogo.

«Ce prix, en plus d’honorer la mémoire de Mohamed Maïga, encourage les journalistes africains à poursuivre un travail d’investigation rigoureux sur des enjeux essentiels pour le continent », a-telle ajouté.

Elle a rendu un vibrant hommage « à toutes les femmes et filles utilisées comme armes de guerre dans les conflits au Sahel et ailleurs dans le monde. »

Dans la guerre qui secoue le Burkina Faso depuis une dizaine d’années, Mariam Ouédraogo a mis en lumière dans plusieurs reportages, les femmes maltraitées et violées par les terroristes puis rejetées par leurs proches avec les bébés de leurs bourreaux.

Le prix, décerné par l’Association Mohamed Maïga en collaboration avec Reporters sans frontières (RSF), récompense « le travail exemplaire d’un journaliste d’investigation africain, œuvrant sur des thématiques chères à Mohamed Maïga, notamment les droits humains, l’environnement, l’éducation et le droit à l’information. »

Reporter au quotidien d’État burkinabè Sidwaya, Mariam Ouédraogo a remporté ce prestigieux trophée lors de la 32e édition des Prix RSF.

Seule femme nominée dans cette catégorie, elle a surpassé des journalistes de renom tels que David Dembélé (Mali), Stephen Nartey (Ghana), Noël Konan (Côte d’Ivoire) et Bakare Majeed (Nigeria). Sa distinction couronne l’ensemble de ses enquêtes sur les violences sexuelles liées au terrorisme.

Connue pour son engagement envers les personnes vulnérables, notamment celles affectées par la crise sécuritaire, Mariam Ouédraogo met en lumière les souffrances des femmes, des enfants et des communautés marginalisées.

Avec cette distinction, Mariam Ouédraogo totalise désormais 21 prix nationaux et internationaux.

En 2023, elle était devenue l’une des rares Africaines à recevoir le prestigieux Knight International Journalism Award aux États-Unis, présenté par le Centre international pour les journalistes (ICFJ).

Ce prix reconnaît un journalisme exceptionnel ayant un impact significatif. En 2022, elle avait également été la première femme africaine à remporter le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre.

Au Burkina Faso, Mariam Ouédraogo a obtenu le Prix anti-corruption du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) en 2019, ainsi que le Prix Galian de la meilleure enquête en 2020.

En 2023, elle a remporté, pour la troisième fois consécutive, le Prix Marie-Soleil-Frère de la meilleure journaliste burkinabè.

La 32e édition des Prix RSF pour la liberté de la presse comprend cinq distinctions majeures : le Prix du courage, le Prix de l’impact, le Prix de l’indépendance, le Prix de la photo Lucas Dolega – SAIF et, depuis 2023, le Prix du journalisme d’investigation africain – Mohamed Maïga.

Dix-huit journalistes et groupes de journalistes, deux médias et cinq photojournalistes issus de 22 pays ont été mis à l’honneur cette année pour leur contribution exceptionnelle à la défense de la liberté de la presse.

Les travaux du jury ont été dirigés par Pierre Haski, président de RSF et chroniqueur français.

Parmi les membres figuraient des personnalités reconnues comme Rana Ayyub, journaliste indienne au Washington Post, Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, Mazen Darwish, avocat syrien et défenseur de la liberté d’expression, ou encore Frederik Obermaier (DER SPIEGEL) et Patrick Chauvel, reporter de guerre renommé.

Karine Pierre, lauréate 2023 du Prix Photo Lucas Dolega, et Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique de RSF, ont également contribué aux délibérations pour cette nouvelle catégorie dédiée au journalisme d’investigation africain.

Agence d’information du Burkina

ATA/as

 

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