Dans le but de favoriser une collecte efficace des droits d’auteurs dans un contexte d’évolution fulgurante du numérique, le Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA) a mis en place des solutions numériques. Elles ont été présentées, ce 7 décembre 2024, lors de la 6ᵉ Rentrée du droit d’auteur (RDA) organisée dans la ville de Kaya.
La toute première solution numérique du BBDA est sa plate-forme dénommée «G-Music». Elle permet essentiellement aux collecteurs des droits de percevoir les redevances des œuvres musicales qui ont été utilisées dans les espaces publics. Bien qu’étant toujours dans une phase d’expérimentation grandeur nature à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, le BBDA a notifié que c’est à travers des balises implémentées dans les lieux publics que ces collecteurs arrivent à obtenir ces informations. Les informations transmises sont celles qui concernent l’identité de l’artiste, l’œuvre qui a été utilisée ainsi que le style musical. La durée et la fréquence d’utilisation sont également relevées par ces balises.
La deuxième solution numérique présentée a été l’application mobile « B-Geoloc ». À propos de son utilité, les collecteurs pourront localiser les utilisateurs afin de faciliter la collecte des redevances. La troisième solution proposée est la plate-forme d’adhésion et de déclaration en ligne. À partir de l’adresse https://bbda.bf/, les auteurs peuvent désormais adhérer à la structure et déclarer les œuvres sans se déplacer.
Le Directeur du Fonds d’appui à la presse privée (FAPP), Zita Daniel Bonzi, était l’un des conférenciers à cette 6ᵉ rentrée du droit d’auteur. Il a mené sa communication autour du thème, « Médias et protection des œuvres littéraires et artistiques ». Le premier point abordé a été celui de la responsabilité des médias. La perception des droits au niveau des radiodiffusions et télévision constitue l’une de ses responsabilités et qui n’est guère reluisante, selon lui. Sur une prévision annuelle des redevances qui était de 130 millions F CFA en 2023, ce ne sont que 65 millions F CFA qui ont été prélevés cette même année.
Les médias doivent aussi lutter contre la contrefaçon et la piraterie en s’abstenant d’utiliser toutes œuvres obtenues par des « moyens illicites ». Dans le même temps, ils doivent être en mesure d’établir des moyens de détection des œuvres illégales. Le conférencier a souligné que les médias ont l’obligation de mentionner l’auteur de l’œuvre qui sera mis en exergue. Cela relève du respect des droits moraux de l’auteur.
« L’idée, c’était de rappeler à ces médias ce qu’ils peuvent faire pour mieux protéger, mieux accompagner les organismes qui sont chargés de la gestion collective, dont le BBDA. Et on se dit que s’il y a une très bonne synergie entre les médias, les créateurs et les organismes de gestion de droit, il est certain qu’on pourra mieux protéger, mieux promouvoir les œuvres littéraires et artistiques », a-t-il précisé.
À l’issue des trois jours d’échanges, Patindeda Patric LEGA, Directeur général du BBDA a confié que toutes ces communications ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. « Ces différentes communications ont fait l’objet d’échanges à l’issue desquels des recommandations ont été formulées à l’endroit des organismes de gestions collectives. Je puis vous assurer qu’avec l’aide des autorités de notre département, je ne ménagerai aucun effort dans leur mise en œuvre et leur suivi, afin de transfigurer la gestion collective des droits au Burkina Faso », s’est-il exprimé.
Cheick Habib Désiré BAYILI
Faso7
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