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Lutte contre la corruption : Le REN-LAC appelle à une protection renforcée des lanceurs d’alerte

Dans le cadre de la 19ᵉ édition des Journées nationales du refus de la corruption (JNRC), le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé, ce mardi 10 décembre 2024, à Ouagadougou, un panel consacré à la protection des lanceurs d’alerte. Placée sous le thème : « Protégeons les lanceurs d’alertes pour une lutte efficace contre la corruption et les crimes économiques », cette rencontre a mis en lumière le rôle central de ces acteurs dans la promotion de la transparence et la défense de l’intérêt général.

La lutte contre la corruption ne peut être pleinement efficace sans la contribution des lanceurs d’alerte, « ces citoyens courageux » qui prennent le risque de dénoncer les pratiques illégales menaçant l’intérêt général. Pourtant, leur sécurité reste un défi majeur, freinant souvent leur volonté d’agir.

Pour ouvrir les discussions, une communication inaugurale a été présentée par le magistrat Diakalya Traoré, expert au sein du REN-LAC, sur le thème : « Place des lanceurs d’alertes dans la lutte contre la corruption ». Dans son intervention, il a insisté sur l’importance des lanceurs d’alerte, qui jouent « un rôle crucial » en révélant des pratiques nuisibles ou contraires à l’intérêt public. Cependant, il a également souligné leur vulnérabilité, souvent exposés à des représailles pour leurs actions.

Appuyant son argumentation sur la convention n° 158 de l’Organisation internationale du travail (OIT), il a rappelé que « lorsqu’un travailleur dénonce des faits illégaux ou illicites dans le cadre de l’entreprise, l’employeur ne doit pas le sanctionner », car l’objectif de l’alerte est de défendre l’intérêt collectif.

Pour illustrer son propos, Diakalya Traoré a évoqué l’exemple des producteurs d’eaux préemballées. « L’employé peut savoir que l’eau n’est pas potable pour avoir été infestée, mais ce dernier va craindre d’être licencié pour avoir porté l’information aux autorités judiciaires. Les employés font souvent ce genre de révélations après avoir été licenciés », a-t-il expliqué. Cette peur des représailles limite la dénonciation des comportements répréhensibles, rendant difficile l’instauration d’un environnement de travail transparent et éthique.

Diverses perspectives ont enrichi les échanges au cours du panel. Julie Rose Ouédraogo, conseillère technique au Ministère chargé de la Justice a insisté sur la nécessité d’un cadre juridique robuste pour protéger ces citoyens engagés. « Les lanceurs d’Arlette font partie de la population, donc c’était tout à fait normal que le ministère s’approprie des textes sur la protection des droits humains pour proposer à l’adoption », a-t-elle affirmé.

Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC, a pour sa part évoqué les obstacles pratiques rencontrés dans la lutte contre la corruption. « Les gens ne sont pas rassurés, même de l’anonymat que nous leur assurons », a-t-il confié. D’après ses propos, bénéficier d’une protection, même minimale, est toujours préférable à l’absence totale de couverture.

Les contributions de ces intervenants ont permis de souligner la complémentarité des acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption et la nécessité de renforcer les mécanismes de protection des lanceurs d’alerte.

Eléonore Savadogo (stagiaire)

Faso7

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