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Burkina Faso/Politique : les chantiers du premier ministre Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo

Conformément aux dispositions de la constitution, notamment en son article 63, le premier ministre Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, qui a été nommé le 7 décembre 2024, a fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée législative de transition hier 27 décembre. Une déclaration suivie d’un débat et sanctionnée par un vote d’approbation à l’unanimité des 71 députés, entérinant ainsi sa nomination au poste de chef du gouvernement.

Devant la représentation nationale, il s’est engagé à poursuivre le combat pour la reconquête de l’intégrité du territoire national, 30% du territoire étant encore sous le contrôle des groupes terroristes, répondre à la crise humanitaire en apporter un soutien plus intense aux Personnes déplacées internes, lutte contre la corruption et œuvrer à la cohésion sociale.

Au total, huit (8) chantiers qui vont structurer l’action du gouvernement dont il a la charge de conduire.

1-Lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité territoriale

Mon Gouvernement continuera de renforcer la montée de nos forces combattantes et leur

puissance de feux sur le théâtre des opérations tout en optimisant le dispositif de renseignement

afin de leur permettre d’intensifier les opérations de reconquête et de sécurisation du du territoire

national. Dans ce sens, le Gouvernement développera une industrie de Défense capable d’assurer

une autonomisation de notre pays en matière de logistiques et d’équipements militaires.

Dans la dynamique de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Burkina Faso,

de concert avec les pays frères du Mali et du Niger, travaillera à opérationnaliser davantage la

force conjointe afin d’accentuer les opérations dans l’espace AES.

Pour ce qui est de la sécurité intérieure, le Gouvernement veillera à l’acquisition d’équipements

spécifiques pour la surveillance du territoire et à la construction d’infrastructures modernes afin

d’améliorer le maillage sécuritaire.

La dynamique de coopération policière régionale, enclenchée au sein de la Confédération se

poursuivra, mais aussi avec d’autres organisations internationales.

Je voudrais souligner que la lutte contre le terrorisme que nous menons se fait dans le respect

strict des droits humains et du droit international humanitaire.

2- Répondre à la crise humanitaire

La crise sécuritaire que traverse notre pays a engendré une situation humanitaire sans précédent,

marquée, jadis, par des déplacements massifs de populations. Cette crise a exacerbé la

vulnérabilité des citoyens, affectant aussi bien les Populations Déplacées Internes (PDI) que les

communautés d’accueil.

Les efforts du Gouvernement, de l’ensemble de ses partenaires, et la bravoure des combattants

ont permis le retour de plus d’un million de personnes déplacées internes.

Dans ce sens, mon Gouvernement renforcera son soutien au retour et à la réinstallation des PDI

dans leurs localités d’origine, en apportant un appui en logements, en vivres et en moyens de

reconstruction. Il renforcera également, le soutien aux PDI et à leurs hôtes pour la réalisation

d’activités génératrices de revenus, à travers la mise en place de microprojets ainsi que

l’accompagnement en matériels de production, de transformation et de conservation.

Nous avons été édifiés par la récente affaire du détournement de ressources en bande organisée

dans la chaîne de l’action humanitaire et nous prendrons les mesures idoines pour une gestion

rigoureuse et bien suivie des ressources destinées à ces personnes éprouvées.

D’ores et déjà, je voudrais vous rassurer que des instructions fermes ont été données au

gouvernement à travers les inspections techniques pour diligenter un contrôle dans tous les

Départements ministériels afin de s’assurer de la bonne utilisation des ressources.

3- Assurer la souveraineté alimentaire

L’insécurité alimentaire frappe encore des milliers de Burkinabè. Au cours des dix dernières

années, le nombre de personnes qui ne disposent pas du minimum pour vivre dignement, a été

multiplié par 45, passant de l’ordre de 44 mille à plus de deux millions.

Nos importations de produits alimentaires ont plus que triplé au cours des deux dernières

décennies et les dépenses alimentaires représentent un des plus gros postes de dépense des

ménages.

Il nous faut réduire, dans les brefs délais, la dépendance de notre pays vis-à-vis du reste du monde en matière d’alimentation.

Pour ce faire, dans le secteur agro-sylvo-pastoral, je veillerai particulièrement à la consolidation

des acquis de l’offensive agropastorale et halieutique qui a déjà permis de faire un taux

d’accroissement de 18% de la production agricole entre 2023 et 2024.

Nous allons maintenir nos efforts pour la couverture totale de nos besoins alimentaires.

J’accorderai un accent particulier aux chantiers des aménagements hydro-agricoles, de la

mécanisation agricole, de l’accès aux intrants et au crédit ainsi que de la valorisation de nos

productions agropastorales, halieutiques et fauniques.

Pour soutenir ces ambitions, je travaillerai entre autres :

au renforcement des capacités de l’Office National des Barrages et des Aménagements

Hydro-agricoles (ONBAH) ;

au renforcement des capacités de la Société d’Exploitation des Phosphates du Burkina

Faso (SEPB) et de la Société Burkinabè des Intrants et Matériels

Agropastoraux(SOBIMAP) pour répondre à l’engagement du Chef de l’Etat de mettre sur

le marché au moins 500 000 tonnes d’engrais minéraux et organiques par an ;

au renforcement de la production des intrants zootechniques, vétérinaires et

halieutiques ;

à l’amélioration de la couverture sanitaire des ressources animales et halieutiques ;

à la mise en valeur et la sécurisation des zones pastorales ;

à l’accroissement des efforts de mobilisation des eaux de surface et des eaux

souterraines à travers la construction de nouveaux barrages et la réhabilitation de barrages

dégradés ainsi que la réalisation des forages à gros débit pour l’irrigation ;

L’initiative de la reprise des unités de production d’aliments bétails (FASO GUULGO) et de

valorisation des produits laitiers (FASO KOSAM), contribuera à booster le secteur de l’élevage

et ses produits dérivés 4. Promouvoir la bonne gouvernance et lutter contre la corruption

4- Promouvoir la bonne gouvernance et lutter contre la corruption

La mauvaise gouvernance administrative, économique et politique est source de crises. Elle

instaure la corruption, engendre des dysfonctionnements administratifs, favorise l’incivisme,

élargie les inégalités et les injustices.

Dans cette quête de bonne gouvernance, la promotion d’une justice crédible, indépendante et

accessible à tous – le renforcement de l’autorité de l’Etat par la lutte contre l’incivisme, la

corruption et les pratiques illicites – l’intensification des réformes, seront des objectifs majeurs du

Gouvernement.

Le Gouvernement intensifiera les actions de contrôles et d’investigations ainsi que la répression

de la corruption. Il poursuivra l’opérationnalisation de la Commission de régulation des

dysfonctionnements et ses démembrements dans l’administration, tout en réactivant les Conseils

de discipline dont le dynamisme sera pris en compte dans l’évaluation des ministres, tout comme

l’état de mise en œuvre des recommandations des organes de contrôle.

Mon Gouvernement s’ engage à une tolérance zéro, pour toute forme de corruption qui sera

dénoncée et avérée !

Aussi, pour ce qui est de la mobilisation des ressources, les efforts engagés visant l’amélioration

de la productivité du rendement de la fiscalité ont déjà permis de porter le ratio recettes fiscales

sur PIB de 15,7% en 2021 à 19,3% en 2024. La dynamique sera poursuivie à travers l’optimisation

de la mobilisation des ressources par le renforcement de la digitalisation du cadastre, appuyée par

la refonte globale des textes régissant le foncier.

De même, un accent particulier sera mis sur l’assèchement des sources d’approvisionnement des

terroristes en ressources de tout genre et la lutte contre le blanchiment des capitaux. En vue

d’assainir le marché intérieur et de renforcer le civisme fiscal, mon Gouvernement intensifiera la

lutte contre la fraude, le faux et la concurrence déloyale.

Du reste le ton a déjà été donné par Son Excellence Monsieur le Président du Faso lors des

arbitrages budgétaires, et nous poursuivront dans cette lancée.

A ce titre, il s’agira d’intensifier les opérations de contrôle de présence des agents de l’Etat à leur

poste, de déployer l’application « Circuit intégré des missions (CIM) » dans toute l’administration

publique, de poursuivre le contingentement des acquisitions de véhicules par l’administration

publique et le rationnement des activités délocalisées, d’organiser des opérations de contrôle des

baux publics associées à la politique d’acquisition d’immeubles en vue de réduire les charges

locatives de bâtiments et d’offrir à terme de meilleures conditions de travail aux agents publics.

Par ailleurs, la dynamique de développement du tissu industriel enclenchée en 2023 sera

maintenue et renforcée à travers la relance effective des unités industrielles telles que la MINOFA

et SN-SOSUCO à Banfora et BRAFASO dans la Commune de Komsilga, la poursuite des travaux

de la société TEXFORCES, ainsi que le démarrage des constructions des industries nouvellement

créées comme FASO RAILS.

Grâce aux instruments de financement de notre souveraineté économique mis en place à l’image

de l’Agence de Promotion de l’Entreprenariat Communautaire (APEC), du Fonds Burkinabè de

Développement Economique et Social, de la Caisse des dépôts et d’investissements, le

Gouvernement maintiendra les efforts de création de nouvelles unités industrielles, de prises de

participation de l’Etat dans les entreprises stratégiques, d’octroi de prêts participatifs à des

entreprises en difficulté et de crédits d’investissements aux petites, moyennes et grandes

entreprises. La gamme des appuis aux unités industrielles portera en outre sur la protection du marché national.


Dans le registre du développement local et de l’aménagement du territoire, le Gouvernement tirera

les leçons des difficultés rencontrées sur le terrain, en impliquant davantage les populations à la

base dans la prise en main de leur développement. Pour ce faire, des initiatives de développement

communautaire seront promues.

Mon Gouvernement s’engage à rendre opérationnels les Comités de Veille et de Développement

(COVED), afin d’accompagner les dynamiques de développement au niveau local.

Concrètement, dans le domaine de l’aménagement du territoire, le Gouvernement élaborera en

2025 la Stratégie nationale de résilience et de stabilisation des territoires.

Il mettra en place la police de l’aménagement et de développement durable du territoire afin de

renforcer le respect des instruments de planification et de l’exploitation du territoire.

Enfin, il renforcera l’opérationnalisation de l’agropole de Samandéni et du technopôle

pharmaceutique de Kokologho.

Notre secteur minier se positionne aujourd’hui comme le pilier de notre économie. La relecture

du code minier vise à accroitre les retombées du secteur en faveur de notre pays. Mon

Gouvernement s’attèlera à opérationnaliser les innovations introduites. Il faut noter qu’en 2024 le

Gouvernement à acquis deux mines à savoir les mines de WAGHNION et de BOUNGOU,

renforçant ainsi sa présence dans le secteur minier.

Par ailleurs, il attachera une grande importance à la conduite des actions suivantes :

la réalisation de la cartographie des sites miniers artisanaux en vue d’un meilleur

encadrement du secteur ;

la poursuite de la collecte de l’or issu de l’exploitation minière artisanale et semi-mécanisée par la Société Nationale des Substances Précieuses (SONASP) en vue de

la constitution d’une importante réserve nationale d’or ;

le développement de sociétés minières nationales portées par des acteurs publics et

privés nationaux ;

le renforcement de la lutte contre la fraude, le blanchiment des capitaux et le financement

du terrorisme dans le secteur aurifère ;

l’opérationnalisation des sites semi-mécanisés par la Société de Participation Minière du

Burkina (SOPAMIB) et les promoteurs de droits burkinabè ;

la réhabilitation des mines en fin d’exploitation, abandonnées ou orphelines.

Le secteur de l’énergie reste une priorité majeure. Le potentiel solaire est insuffisamment exploité

et le déficit en matière d’investissement dans le secteur est important.

Les enjeux et les défis sont énormes, faisant de la problématique de l’énergie, une question

fondamentale que nous allons traiter avec détermination. Il nous faut diversifier nos sources

d’énergie, oser lancer des projets d’envergure à travers une politique nationale ambitieuse de

maîtrise de l’énergie.

Mon Gouvernement travaillera à l’accroissement de l’offre d’électricité par le renforcement des

capacités internes de production électrique. Cela passe par la construction de centrales thermiques, électriques et solaires, la poursuite du processus de développement du programme

électronucléaire pour augmenter substantiellement l’offre énergétique.

En matière d’infrastructures routières, je ferai en sorte d’accélérer la mise en œuvre de projets

routiers pour le désenclavement des différentes villes du pays. A cet effet, plusieurs routes seront

bitumées ou réhabilitées, notamment les axes stratégiques pour la reconquête du territoire.

Pour ce qui concerne les pistes rurales, le programme pour 2025 est d’aménager 1000 kilomètres.

Mon Gouvernement procèdera également à la réhabilitation des voies et des ouvrages de

franchissement endommagés du fait des inondations dans les différentes localités.

Dans le sous-secteur du transport aérien, mon Gouvernement travaillera à :

moderniser et à renforcer l’aéroport de Bobo-Dioulasso ;

finaliser les travaux de l’aéroport de Donsin ;

renforcer la flotte de la compagnie Air Burkina.

Mon Gouvernement fera de la communication, de la culture, des arts et du tourisme de

véritables leviers de promotion des valeurs cardinales de référence, qui participent au

rayonnement socio-économique de notre pays. Il s’agira pour nous de poursuivre et de renforcer

la mobilisation des ressources culturelles endogènes, d’accompagner la créativité de nos artistes,

d’améliorer l’accès des populations à une information saine, en vue de consolider leur résilience

et leur confiance à l’Etat-Nation. Le Gouvernement renforcera les programmes d’appui aux

industries créatives, culturelles et touristiques. Nous allons également poursuivre la construction

et le développement des sites touristiques tels que ceux inscrits au patrimoine mondial de

l’UNESCO, le mémorial Thomas SANKARA, le musée national.

Pour consolider les différents acquis en matière d’administration du territoire, les efforts du

Gouvernement iront dans le sens d’un meilleur encadrement juridique des libertés publiques et

religieuses et l’adoption de la loi relative au Conseil National des Communautés. Au-delà de

l’institution de la journée dédiée aux coutumes et aux traditions, le Gouvernement travaillera à

l’adoption de la loi portant statut de la chefferie traditionnelle et coutumière pour mieux renforcer

sa contribution à la cohésion sociale.

5- Créer un cadre de vie décent et soucieux de l’environnement

Notre ambition de donner aux Burkinabè et de léguer aux générations futures un cadre de vie

décent reposera sur la promotion des logements sociaux collectifs.

En vue de l’amélioration de l’accès au logement décent, l’ambition de mon Gouvernement est de

construire 50 000 logements d’ici à 2029, avec une priorité accordée aux habitats en hauteur dans

un esprit de densification urbaine. Ce programme se réalisera sur toute l’étendue du territoire

national notamment dans 61 localités. Outre Ouagadougou et Bobo Dioulasso, le programme

concernera 11 chefs-lieux de région, 21 chefs-lieux de provinces et communes urbaines, 25

communes rurales ainsi que deux localités frontalières que sont Cinkansé et Dakola.

Mon Gouvernement mettra en œuvre des projets immobiliers d’envergure, notamment la

réalisation d’un complexe intégré de la transition, constitué d’un immeuble à usage mixte de sept

(7) niveaux, d’un marché moderne dit « marché de la transition », d’une cité de la renaissance de

300 logements à Bassinko et d’une ville nouvelle à Saaba.

Par d’ailleurs, l’apurement du passif issu de la promotion immobilière inadéquate, sera poursuivi.

La première phase débutée en 2024 fera l’objet d’une évaluation afin d’apporter les ajustements

nécessaires et d’entamer la seconde phase du traitement des préoccupations des populations

impactées.

Dans le domaine de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, et dans l’optique de

réduire les effets des changements climatiques sur le quotidien des populations, mon

Gouvernement s’engage à :

poursuivre la mise en œuvre du Plan d’actions pour l’Apurement des forêts, l’Accès

à l’eau et à l’Assainissement et l’Aménagement paysager » dénommé « Opération 4A » ;

adopter et mettre en œuvre l’initiative « La bataille de l’eau » dans le but de couvrir

durablement les besoins en eau des populations sur tout le territoire national et soutenir la

réinstallation et le relèvement des PDI dans leur localité d’origine ;

accroitre et valoriser durablement les ressources forestières et fauniques à travers la

poursuite de la mise en œuvre de l’initiative « Bataille pour le renforcement de la

couverture végétale » ;

éradiquer éradiquer progressivement le péril plastique.

6- Faire du capital humain et de l’emploi, des leviers du développement

La population de notre pays a triplé en quarante ans, passant d’environ huit millions en 1984 à

vingt-quatre millions en 2024. Le taux de croissance démographique est d’environ 3% l’an. La

frange la plus jeune représente 52% et le taux d’alphabétisation est de 29,7%.

Les conséquences socio-économiques d’une telle tendance sont catastrophiques, si la création de

richesse n’est pas en adéquation avec une telle pression démographique.

Cette situation nous interpelle car autant les variables démographiques et la dynamique de la

population peuvent impulser la réalisation des objectifs de développement, autant elles ont un

impact sur les besoins sociaux à satisfaire en termes de logement, d’éducation et de santé.

La formation académique se révèle inadaptée aux besoins du marché de l’emploi. Nous allons

changer de paradigme pour former plutôt des créateurs de richesses.

Dans le domaine de la santé, mon Gouvernement travaillera à assurer un plus grand accès des

populations à des soins de santé de qualité et adaptés, quelle que soit leur zone de résidence, en

renforçant l’offre de soins, les prestations des soins et services et la gouvernance de l’ensemble

du système de santé.

Ainsi, l’offre de soins portera entre autres sur :

l’accélération de la transformation des CSPS des chefs-lieux des communes en

centres médicaux ;

la finalisation d’ici à la fin 2025, des grands chantiers de construction et

d’équipement de nouveaux centres spécialisés et de nouveaux hôpitaux ;

la réalisation de la transplantation rénale à court terme comme soin d’excellence et

à coût abordable ;

l’accélération de la transformation digitale du secteur de la santé en 2025.

En matière de prestations de soins et services, mon Gouvernement accordera une attention

particulière aux groupes vulnérables à travers :

le maintien des mesures de réduction des coûts des prestations et de gratuité des

soins pour les femmes enceintes, les enfants de zéro à cinq ans, les personnes âgées et les

Personnes vivant avec le VIH ;

la valorisation de la médecine traditionnelle et le renforcement des services intégrés

qui allient médecine moderne et traditionnelle dans les centres de santé ;

la prévention par l’offre de nouveaux antigènes dont le nouveau vaccin contre le

paludisme.

En droite ligne de la souveraineté sanitaire, nous nous attèlerons prioritairement à accélérer

l’opérationnalisation de la Société FASO-PHARMA pour la production locale des médicaments

essentiels génériques et autres produits de santé.

Dans le domaine de l’éducation, mon Gouvernement s’attellera au renforcement de l’accès et

de la qualité de l’éducation, en lien avec la vision de développement endogène prônée par son

Excellence Monsieur le Président du Faso.

En ce qui concerne l’enseignement de base, il s’agira de mettre un accent particulier sur

l’intégration des valeurs socioculturelles républicaines dans l’éducation à travers la prise en

compte de nos savoirs et savoir-faire endogènes.

Le Gouvernement accordera une attention particulière :

à la promotion de la cantine endogène qui sera bientôt encadrée par une loi ,

à l’introduction des Technologies de l’Information et de la Communication

(TIC) au préscolaire et au primaire,

à la digitalisation des outils et des pratiques pédagogiques ainsi qu’à

l’opérationnalisation des passerelles entre l’éducation non formelle et l’éducation

formelle.


7- Œuvrer à la cohésion sociale

S’agissant de la cohésion sociale, mon Gouvernement s’engage à œuvrer à une vraie réconciliation

des Burkinabè, celle des cœurs, des communautés les unes avec les autres à travers des

concertations et des approches de promotion des valeurs endogènes consensuelles.

Par ailleurs, nous allons renforcer l’implication des autorités coutumières et religieuses en vue

de l’implémentation de mécanismes endogènes de promotion de la cohésion sociale. Dans cette

optique mon gouvernement va travailler à rendre opérationnelle le Conseil national des

Communautés qui sera un précieux outil de renforcement de la cohésion sociale.

Je saisis l’occasion pour saluer l’engagement actif à nos côtés de nos dépositaires traditionnels et

des notabilités religieuses dans cette quête d’harmonie sociale

8- Consolider le rayonnement diplomatique du Burkina Faso sur la scène internationale

La diplomatie constitue pour nous un axe majeur, surtout qu’elle s’exerce de nos jours dans un

monde de plus en plus fragmenté et multipolaire, mais en même temps interdépendant. Une série

de changements majeurs, voire révolutionnaires, sont observables sur la scène mondiale.

L’humanité vit aussi, malheureusement, une période marquée par le terrorisme avec ses multiples

facettes dont l’influence et les effets néfastes dépassent souvent les capacités des États pris

individuellement. Aucun pays ne peut vivre en autarcie.

Dans un tel contexte, nous devons faire en sorte que l’action diplomatique profite à notre pays et

aux Burkinabè.

Depuis son accession à l’indépendance, notre pays a de tout temps bénéficié des appuis des

partenaires pour la conduite de ses politiques. Toutefois, à y voir de prêt, l’aide que nous recevions

n’était pas toujours respectueuse de notre souveraineté.

C’est pourquoi mon Gouvernement poursuivra l’élan entamé de la diversification des partenaires

et des partenariats, dans le respect mutuel. Aussi, je m’engage à œuvrer au raffermissement de

nos relations avec les partenaires respectueux de notre souveraineté et disposés à nouer des

relations bilatérales mutuellement fructueuses.

S’agissant de l’AES, mon Gouvernement s’engage sans réserve à jouer sa partition pour en faire

un instrument d’intégration économique et des peuples, un outil de libération,

d’autodétermination et donc d’indépendance réelle et de progrès.

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