DPG : Les réponses du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo aux députés
Ouagadougou, 29 déc. 2024(AIB)-Voici l’intégralité des réponses apportées par le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, lors de sa Déclaration de Politique générale (DPG), le vendredi 27 décembre 2024 aux députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT).
Quel est le taux d’occupation actuel du territoire national ?Le taux actuel, qui fait l’objet d’évaluations périodiques par l’agence de renseignement, est, à ce stade, de l’ordre de 70,59 %. Toutefois, des efforts sont déployés sur le terrain, en termes de moyens humains et matériels, pour accentuer cette tendance. C’est une évaluation dynamique et, comme vous le constatez, depuis un certain temps, on assiste à une intensification des opérations militaires sur le terrain.Ce qu’il faut également souligner, c’est que cela se fait à travers des phases précises. Parce qu’il faut bien sûr reconquérir, ensuite consolider avant d’envisager le retour des populations déplacées internes. Donc, c’est une dynamique qui va se poursuivre et s’intensifier et c’est l’occasion, une fois de plus, d’en appeler au soutien indéfectible de tous les citoyens burkinabè.Comme le Chef de l’État l’a dit, la plus grande récompense pour nos combattants, quand ils reviennent du front, c’est l’exaltation et la fierté qu’ils voient dans les yeux des populations qu’ils rencontrent. Je pense que c’est déjà le cas et c’est un appel à maintenir cette dynamique afin que nos forces combattantes aient toujours le moral haut pour conduire, de façon héroïque, cette dynamique de reconquête de notre territoire, afin de réaffirmer notre souveraineté totale et surtout notre dignité.Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour sécuriser les zones à forte production agricole, en l’occurrence, le Sourou et le lac Dem ?Les mesures prises par le gouvernement pour sécuriser les zones de production sont notamment la constitution et le déploiement d’unités de sécurisation dans les zones reconquises. Il y a quelques années, une zone comme Bagré était à deux doigts d’être coupée à cause des incursions terroristes, mais des efforts ont été faits et des unités ont été déployées. C’est cette vision qui est toujours en cours. Toutes les zones de forte production, que nous travaillons à reconquérir, feront également l’objet de déploiement d’unités afin de les sécuriser pour que les producteurs puissent travailler et produire dans la quiétude.Quelles sont les mesures de sécurité prises pour maintenir les populations retournées dans leurs localités ?Les mesures suivantes ont été prises pour sécuriser les populations déplacées internes retournées : la constitution et le déploiement d’unités de sécurisation des zones récupérées, le déploiement des Forces de sécurité intérieure et des Volontaires pour la défense de la patrie, le déploiement de l’administration et des services sociaux de base et surtout de la réalisation des micro-projets et la facilitation de la fixation À ce niveau également, il faut rappeler que la sécurité doit être une co-construction ; ce qui signifie que dans ces zones où les populations ont réintégré leurs localités d’origine, elles-mêmes doivent être actrices de cette sécurité.Il faut changer de comportement et de réflexe. Parce qu’il est de notoriété que dans nos villages, il est pratiquement impossible pour un étranger d’entrer sans être identifié. Il faut donc une collaboration étroite et les populations elles-mêmes doivent activer la veille afin d’accompagner nos Forces de défense et de sécurité en renseignement. C’est ce qui va permettre de renforcer davantage le climat de quiétude dans ces zones reconquises où les populations sont retournées.Quelles sont les mesures prises pour accompagner les forces de sécurité intérieure, en matériel roulant et en matériel de défense ?Sous l’impulsion du Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, de gros efforts sont consentis pour l’équipement des forces de défense et de sécurité en général et des forces de sécurité intérieure en particulier. De plus, les contributions patriotiques des populations ont permis de renforcer constamment cet effort d’équipement suivant un plan précis. Cela se constate sur le terrain. Dans l’histoire de notre pays, nos Forces de sécurité intérieure n’ont jamais été aussi bien équipées. Aujourd’hui, quand vous voyez une unité de GUMI en mouvement, ils sont autant équipés que les unités militaires. Les efforts d’équipement concernent toutes les forces afin que chacune d’elles puisse apporter sa précieuse contribution aux opérations de reconquête du territoire.Quelle place accordez-vous au projet de construction de l’hôpital d’instruction des armées et de l’école de l’armée de l’air ?L’hôpital militaire est un projet d’un grand intérêt national. Présentement, sa construction est suspendue et les ressources sont réorientées vers le renforcement du plateau technique de l’hôpital militaire hôpital militaire « Capitaine Halassane Coulibaly » du camp militaire « Général de Sangoulé Lamizana » pour les besoins urgents concernant la prise en charge des blessés en opération. Ce qui ne signifie pas que le projet est abandonné ou oublié. C’est une question de priorisation des investissements. Parce qu’on estime plus urgent de relever les capacités de ce plateau technique pour que les blessés en opérations qui y sont évacués puissent avoir une prise en charge optimale. Ce qui permet d’augmenter les chances de sauver leur vie.Concernant l’école de l’armée de l’Air, elle a été créée en 2004. La formation des militaires du rang et des sous-officiers techniciens a débuté la même année. La formation des officiers pilotes et techniciens est en perspective.Quelle est la structure chargée de l’immatriculation des retraités militaires, la CNAMU ou la CAMA ?Conformément à la loi instituant la Caisse d’assurance maladie des armées (CAMA), elle ne prend en compte que les militaires en activité. Par conséquent, les militaires retraités sont pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) et des instructions ont été données dans ce sens.En lieu et place de la confédération de l’AES, certains proposeraient une armée de l’AES. Que pensez-vous de cette opinion ?C’est une opinion pertinente ! Mais l’AES étant présentement une confédération, il ne peut y avoir qu’une force conjointe et celle-ci est en cours d’opérationnalisation. Il faut aussi indiquer que cette confédération est toujours en cours de structuration. Il ne faut pas oublier qu’au départ, l’AES était une alliance de défense. Mais la vision éclairée des trois chefs d’État a permis de passer à une autre étape en intégrant d’autres volets que sont la diplomatie et le développement avec la création de la confédération. Ce sont des étapes progressives et le souhait, c’est que la dynamique se poursuive pour une intégration totale et harmonieuse.Le droit à l’alimentation sera-t-il constitutionnalisé parmi tant d’autres ?Le droit à l’alimentation fait partie des droits économiques, sociaux et culturels qui sont garantis dans la constitution du Burkina Faso. Bien que le Burkina Faso ait ratifié des instruments internationaux qui prévoient le droit à l’alimentation, tels que le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la déclaration universelle des droits de l’homme, la constitution du Burkina ne prévoit pas de dispositions spécifiques consacrées au droit à l’alimentation.La constitutionnalisation du droit à l’alimentation consiste à l’intégrer dans la constitution afin de garantir à tous les citoyens l’accès à une alimentation adéquate, suffisante et équilibrée. La constitutionnalisation du droit à l’alimentation engage l’État à mettre en place des politiques publiques pour assurer l’accès à l’alimentation, faute de quoi les citoyens sont en droit d’ester en justice contre l’État.Au regard de la mise en œuvre progressive des droits économiques, sociaux et culturels, l’opportunité de la constitutionnalisation du droit à l’alimentation va s’apprécier en fonction des efforts consentis par le gouvernement, à travers les initiatives présidentielles et l’offensive agro-pastorale. A ce niveau, on est dans la bonne dynamique, parce que quand on aura assuré cette autosuffisance alimentaire et qu’on produira suffisamment pour nourrir tous les Burkinabè, rien ne pourra empêcher qu’on franchisse le cap vers la constitutionnalisation de ce droit. De la suggestion concernant la relecture de la loi 04 de 2015 sur la prévention et la répression de la corruption au Burkina Faso Le gouvernement est conscient des difficultés liées à la prévention et à la répression de la corruption au Burkina Faso. Pour les résorber, des textes complémentaires à la loi 04 de 2015 ont été pris, notamment le décret sur les récompenses des dénonciations avérées. L’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat (ASCE) a effectivement transmis le texte au ministère de la Justice pour relecture. Le processus est déjà lancé et suit son cours.En tout état de cause, le gouvernement reste convaincu qu’en plus des textes relatifs à la lutte contre la corruption, chaque citoyen a un rôle à jouer.Comment avoir une meilleure planification en ce qui concerne les projets de loi pour faciliter le travail parlementaire ?Les relations entre le gouvernement et le parlement sont des relations de collaboration parfaite empreintes de concertation. Il faut indiquer que la loi est toujours le résultat d’une co-construction.Dans ce sens, le gouvernement, qui est représenté au niveau de la conférence des présidents par le ministre chargé des relations avec les institutions, en l’occurrence le ministre de la Justice ; et c’est cette instance qui examine et adopte l’ordre du jour de l’Assemblée législative de transition. Une meilleure planification pourrait être faite à ce niveau, en ce qui concerne les projets de loi que le gouvernement viendrait à soumettre pour adoption. Si la question concerne le rythme de l’arrivée des projets de loi à l’ALT, je pense que c’est un rythme conforme à la dynamique et surtout aux changements que nous voulons apporter à notre pays. C’est pourquoi, conseil des ministres après conseil des ministres, il y a des projets de loi qui sont adoptés. Il convient de saluer cette disponibilité constante, la contribution significative de l’ALT chaque fois qu’un projet de loi arrive ; surtout que la loi qui est adoptée en définitive est toujours le fruit d’un travail commun de co-construction.Comment les réformes annoncées dans le secteur de la justice prennent-elles en compte les enjeux de sécurité ?Les réformes du code de procédure pénale adoptées ce 26 décembre en Conseil des ministres prévoient, au regard des enjeux de la sécurité, la protection des victimes et des témoins, des procédures simplifiées et rapides pour le jugement des affaires graves, notamment criminelles, avec l’institution d’une chambre criminelle au niveau des tribunaux de grande instance, le caractère désormais facultatif de l’information en matière criminelle, le relèvement des peines envisagées dans le code pénal pour les infractions graves, notamment les infractions terroristes et celles contre la sûreté de l’État, pour dissuader et assurer une meilleure répression des éventuels auteurs de tels actes.Pour faire face aux défis sécuritaires, le gouvernement a entrepris de renforcer les capacités des institutions judiciaires en améliorant les infrastructures et en augmentant les ressources humaines. Des juges et des personnels judiciaires sont formés pour mieux gérer les affaires liées à la sécurité, comme les infractions terroristes et les crimes organisés. La garde de sécurité pénitentiaire est désormais pleinement impliquée dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des autres forces combattantes, avec des unités opérationnelles.Des réformes législatives ont été adoptées pour répondre aux nouveaux enjeux liés à l’insécurité. C’est le cas, par exemple, des lois antiterroristes qui ont été renforcées pour permettre une meilleure répression des actes terroristes et la gestion des suspects, dans le respect les droits fondamentaux.Comment les réformes annoncées dans le secteur de la justice permettront-elles un meilleur accès à la justice et d’avoir une justice plus adaptée ?Les réformes annoncées dans le secteur de la justice permettront un meilleur accès à la justice en ce sens que la modification de la loi portant organisation judiciaire permettra de réduire les distances. Parce que l’avant-projet de loi institue un tribunal de travail dans le ressort de chaque tribunal de grande instance, une chambre criminelle dans chaque tribunal de grande instance, la possibilité pour chaque juridiction de tenir des audiences hors de son ressort, la création de juridictions de proximité qui pourront connaître de certaines affaires simples à l’exception des affaires à matière administrative et pénale. La Constitution ayant prévu des modes traditionnels de règlement des différends, son opérationnalisation en cours permettra d’avoir une justice plus adaptée au contexte du Burkina Faso.Il est également à noter des initiatives de digitalisation du secteur de la justice permettant ainsi aux justiciables d’accéder aux actes et procédures judiciaires sans se déplacer. D’autres initiatives sont prévues, telles que l’opérationnalisation des chaînes pénales, administratives et commerciales.Quel est le positionnement du Burkina Faso sur les conflits majeurs au Moyen-Orient et en Europe de l’Est ?Les principes directeurs qui guident le Burkina Faso dans l’examen des conflits internationaux sont ceux de la promotion du dialogue, de la recherche constante de la paix, du non-alignement et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.Ainsi, la position de notre gouvernement se fonde sur le respect de la Charte des Nations Unies et des conventions internationales pertinentes afin de préserver la paix et la sécurité dans le monde. Qu’il s’agisse du Moyen-Orient, des conflits en Europe de l’Est ou ailleurs, nous appelons au règlement pacifique des conflits, parce que nous estimons que toutes les guerres sont porteuses de drames humains.Quelle sera votre stratégie pour tirer le meilleur parti de la coopération internationale, tout en préservant l’intérêt national et notre souveraineté ?Nous devons faire en sorte que notre action diplomatique profite avant tout à notre pays. Il s’agira pour nous de mener une coopération fondée sur le respect mutuel et le développement endogène, en comptant sur nous-mêmes et sur notre diaspora. La motivation des partenaires et leur attitude est toujours fonction également du sérieux que nous nous donnons et donnons à nos programmes et aux résultats et aux résultats auxquels nous parvenons. Aussi, il s’agira pour le gouvernement de conduire une action diplomatique décomplexée au service des intérêts vitaux du Burkina Faso, notamment la sécurisation du territoire, les intérêts stratégiques visant à promouvoir le développement économique et social avec, comme principe directeur, l’alignement de ces actions aux priorités nationales. Plus précisément, le gouvernement mettra en cohérence les besoins réels des populations avec les opportunités offertes par une coopération diversifiée.Dans cette coopération internationale, nous devons davantage nous préoccuper de ce que nous faisons plutôt que de ce que les autres veulent faire. Parce que les défis pour nous aujourd’hui ne consistent pas à ressasser le passé ou à relire l’histoire. En tant qu’autorité politique, notre mission est d’assumer des choix de rupture, qui vont asseoir et consolider de façon durable notre souveraineté et surtout assurer le rayonnement de notre pays à l’international.À quand la relecture de la loi 003 du 13 janvier 2017 portant statut de la Fonction publique territoriale ?Dans le souci de corriger les insuffisances de cette loi et de ses textes d’application, le ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité a entamé le processus de relecture dudit texte. Les travaux ont permis d’élaborer un avant-projet de loi portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique territoriale. En plus de cet avant-projet, le comité a proposé 21 projets de textes d’application ainsi que les rapports en Conseil des ministres et les fiches synthétiques de ces projets de textes.La prochaine étape reste la validation de l’avant-projet de loi et sa transmission au COTEVAL pour avis. À l’issue de cette étape, l’avant-projet de loi sera transmis au Conseil des ministres avant d’être soumis à l’ALT.Quelles sont les mesures envisagées pour réduire les coûts liés à la communication électronique et à l’Internet à court et moyen termes ?Le gouvernement s’est engagé à améliorer la qualité des services et des tarifs des services de communication électronique avec l’ensemble des acteurs, lors des conclaves et des assises en 2024. À court terme, l’autorité de régulation mettra en œuvre les dispositions réglementaires permettant d’encadrer les prix des services des opérateurs dominants. Le ministère en charge des Communications électroniques, également en concertation avec les ministères compétents et les différents acteurs, travaille à dégager des pistes pour réduire les coûts de production des services. À moyen terme, les investissements importants en vue pour améliorer la qualité, la couverture et l’actualisation du cadre juridique pour renforcer les capacités de l’ARCEP permettront d’améliorer les offres de services.Comment s’y prendre pour une administration électronique telle qu’annoncée dans la déclaration de politique générale, quand on sait que les difficultés du fonctionnement du RESINA sont quasi quotidiennes ?Depuis trois ans, le gouvernement s’est engagé dans la réhabilitation et la modernisation du RESINA, qui reste un pilier important pour le développement de notre administration électronique. De nombreux investissements de près de trois milliards de FCFA, pour renforcer les dispositifs énergétiques, remplacer les équipements vétustes et rétablir la connectivité dans plusieurs chefs-lieux de régions ont déjà permis d’améliorer le fonctionnement du réseau. Mais les investissements doivent se poursuivre pour garantir la fluidité des échanges. Par ailleurs, un audit global a été commandité et les conclusions déjà disponibles permettront, en 2025, d’intensifier ces actions de réhabilitation de cet important instrument et son extension à plus de structures de l’administration publique.Comment le gouvernement prévoit-il d’assurer l’entretien et la réhabilitation des routes, d’ouvrages dégradés du fait de l’insécurité et du climat ?En ce qui concerne l’entretien ou la réhabilitation des routes et ouvrages impactés par les inondations, il y a essentiellement deux mesures. La première, il s’agit du rétablissement de manière urgente du trafic à travers la mise en place des ouvrages provisoires et le traitement des risques de coupure à travers la brigade d’intervention d’urgence du ministère des Infrastructures et du Désenclavement. En deuxième position, il y a la programmation de construction des ouvrages définitifs à travers les programmes d’entretien courant ou périodique, ainsi que les travaux d’urgence. Pour les ouvrages impactés par l’insécurité, en collaboration avec le ministère en charge de la Défense, des actions de rétablissement sont également opérées.Quel projet d’infrastructures le gouvernement considère-t-il comme prioritaire ?Le gouvernement considère actuellement, surtout dans le cadre des opérations de reconquête, que la réhabilitation des routes et des ouvrages endommagés constitue une priorité, ainsi que le bitumage des axes routiers stratégiques pour la reconquête du territoire. Une priorité est également accordée aux projets communautaires, notamment ceux routiers et ferroviaires, qui participent activement au développement des économies locales, notamment dans la zone AES. À ce niveau, il convient de saluer la clairvoyance du Chef de l’État, Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré qui a instruit la mise en place de ces brigades. Parce qu’aujourd’hui, à l’analyse, sur un réseau classé de près de 15 000 km de linéaires, à peine un tiers est bitumé, et quand on fait l’état des lieux de ce tiers, on se rendra compte qu’une bonne partie a besoin de réhabilitation. Quand on considère, selon les évaluations, qu’un kilomètre de route bitumée, notamment en béton bitumineux, varie entre 500 millions et un milliard FCFA, chacun peut faire le calcul. Il est clair que si nous restons dans cette trajectoire, avec les mêmes méthodes, nous ne pourrons pas résoudre le problème de désenclavement de nos villes et de zones de production. La mise en place de ces brigades permettra à l’État d’avoir un bras armé, bien équipé, avec les compétences nécessaires pour mener de façon souveraine les projets routiers, qui peuvent aller jusqu’au bitumage et surtout répondre de façon diligente à certaines urgences, notamment pour ce qui concerne les zones reconquises.Comment promouvoir un enseignement supérieur de qualité par la création d’un laboratoire de référence, alors que l’encadrement des jeunes qui doivent soutenir et se faire recruter comme enseignant-chercheurs pose problème ?Il faut noter qu’il faut une adéquation entre le nombre d’enseignants-chercheurs, d’enseignants hospitalo-universitaires et de chercheurs qualifiés de rang A et celui des étudiants à encadrer. Actuellement, le ratio est faible au regard de la forte croissance de la population estudiantine et le gouvernement consent des efforts importants dans le recrutement du personnel encadreur et nous notons avec satisfaction l’inscription de plus en plus croissante de ce personnel dans les différentes listes d’aptitudes du CAMES. Aussi, nous restons confiants quant à l’amélioration des indicateurs liés à l’encadrement efficace des apprenants. En outre, nous avons entrepris un assainissement de la gouvernance académique pour un meilleur respect des obligations de chaque acteur, y compris celles des enseignants. Le laboratoire de recherche de référence permettra de disposer d’un plateau technique de pointe pour un encadrement de qualité des étudiants.Vous avez indiqué dans votre discours que des offres de formation, des universités seront en fonction des potentialités économiques des régions. Or, à ce jour, plusieurs universités abritent presque les mêmes filières. Est-ce qu’il y a une perspective de fermeture de filières dans certaines universités ?Le dispositif actuel du système de l’enseignement supérieur montre clairement qu’il existe de nombreux chevauchements en termes de filières de formation entre les différentes institutions d’enseignement supérieur et de recherche. Malheureusement, cela n’est pas en adéquation avec les ressources humaines et financières disponibles, conséquence d’une absence de synergie. Par ailleurs, avec la vision actuelle du gouvernement, qui est de promouvoir un développement socio-économique endogène, nous avons opté de spécialiser les structures de formation dans les différentes régions ; ce qui implique qu’il existera des filières communes entre les instituts et des filières spécifiques tenant compte des potentialités des régions. Ainsi après évaluation des différentes contraintes et opportunités et dans une logique d’optimisation des ressources, certaines filières peuvent être arrêtées dans certaines régions au profit de la création d’autres filières, le tout devant prendre en compte le référentiel sur les filières prioritaires de formation, qui s’arriment parfaitement à la carte universitaire.Le constat qui se dégage et dont j’ai fait état dans la déclaration de politique générale, c’est qu’il nous faut réformer en profondeur les offres d’enseignement supérieur. Pour un pays comme le Burkina Faso, il est clair que si nous continuons de former chaque année des dizaines de milliers de littéraires, des milliers de philosophes, de sociologues pour ne citer que ces matières, je pourrais rallonger la liste (ce n’est pas pour dire que la philosophie n’est pas importante, que la sociologie n’est pas importante, ou que la littérature n’est pas importante), mais il est clair que les proportions dans lesquelles, aujourd’hui, nos étudiants sont formés dans ces filières posent problème. Ce qui signifie qu’il faut une université aujourd’hui qui mette à la disposition du Burkina Faso des ingénieurs et surtout des porteurs de solutions. C’est cela la vision aujourd’hui, ce sont les orientations du Chef de l’État, et nous allons y travailler en collaboration avec l’ensemble des acteurs, parce que les étudiants eux-mêmes sont conscients aujourd’hui que ce qui leur est offert à l’université, la plupart du temps, ils y sont juste parce qu’ils ont eu le Bac. Beaucoup ont été orientés dans des filières qu’ils n’ont pas choisies, ils n’ont pas de véritable perspective dans les filières où ils sont formés, ou, à tout le moins, la seule perspective, c’est un concours de la fonction publique pour intégrer l’administration publique. Je pense que c’est une vision réductrice de l’université et nous devons travailler à changer les choses.Comment le gouvernement compte-t-il intégrer la médecine traditionnelle dans le système de santé ?Le Centre national de recherches scientifiques et technologiques a mis au point et produit des médicaments traditionnels à base de plantes, au nombre de six, contre la drépanocytose, des antimicrobiens, anti-inflammatoires et des antihypertenseurs. Ces médicaments sont intégrés dans le système de santé du Burkina Faso et même à l’étranger. Le FACA a obtenu son autorisation de mise sur le marché en mars 2024 en Côte d’Ivoire. La production de phytomédicaments sera renforcée avec la mise en place de Faso Pharma, l’opérationnalisation du centre de médecine traditionnelle et des soins intégrés et l’opérationnalisation des services d’interface des CHR de Tenkodogo et de Ouahigouya.Qu’est-ce qui est envisagé concrètement pour accroître la formation professionnelle ou la formation qualifiante et la création d’emplois pour les jeunes et les femmes ?Afin que la formation professionnelle puisse être en adéquation avec les besoins des secteurs économiques prioritaires, le gouvernement a décidé de prioriser l’approche métier en lieu et place des filières de formation. À cet effet, le ministère en charge de la formation professionnelle et technique a entrepris l’élaboration de la loi sur la formation professionnelle pour préciser les rôles des acteurs dont les entreprises, l’élaboration de nomenclatures dans 15 secteurs économiques prioritaires et enfin, la promotion de la formation en milieu de travail à travers la mise à contribution des 5 000 entreprises formatrices recensées sur tout l’étendue du territoire.Quelles sont les mesures prises pour accompagner les femmes et les jeunes dans le financement des activités agro-sylvo-pastorales à des taux accessibles ?En plus du fonds FASO-KUNAWELI, il y a d’autres fonds tels que le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes qui financera sans garantie le domaine agro-sylvo-pastoral. Un montant total de plus de 4 milliards de francs CFA a déjà été octroyé à 26 245 femmes sans garantie et à un taux de 5 % pour soutenir l’offensive en 2024.Nous prévoyons également de renforcer ce domaine en 2025 en injectant 5 milliards de francs CFA dans l’offensive citée à travers le FARF et cela dans toutes les régions du Burkina. Pour les femmes handicapées, un taux préférentiel de 4 % est déjà mis en œuvre au niveau du FARF.Au-delà des violences basées sur le genre, qu’envisage votre gouvernement en termes de protection de la femme et des enfants ?En matière de protection de l’enfant, le gouvernement envisage de renforcer le retrait des enfants et des jeunes en situation de rue, de renforcer la prise en charge des enfants dans les internats éducatifs, de renforcer la protection des filles contre le mariage précoce et la prise en charge des pupilles de l’Etat et de la Nation.La protection de la femme constitue également une priorité. Elle se traduira par des actions visant à réduire les disparités et il s’agira notamment de renforcer la protection des droits de la femme et de la jeune fille, de renforcer l’autonomisation socio-économique des femmes, de renforcer les mesures de prise en charge des femmes victimes de violences, de construire dans chaque région des infrastructures adaptées pour la prise en charge des victimes de violences et de développer les capacités des femmes pour une meilleure protection de leurs droits.Quelle est la situation de la prise en charge et la réinsertion des enfants rencontrés lors des opérations de sécurisation du territoire ?Un dispositif est mis en place pour l’accueil et la prise en charge de ces enfants par le ministère de l’Action humanitaire. Ce dispositif intègre, entre autres, un protocole d’accord avec le Système des Nations Unies sur le transfert et la prise en charge de ces enfants depuis le 12 septembre 2022, l’élaboration d’un manuel de prise en charge des enfants en 2023, une prise en charge holistique qui allie les aspects alimentaires, sanitaires, l’encadrement éducatif, la formation professionnelle et un accompagnement à la réinsertion communautaire.À ce jour, le ministère a enregistré 233 enfants pris en charge. Il convient également de souligner le caractère cynique de ces groupes terroristes qui recrutent aujourd’hui des enfants de très bas âge. Et malheureusement, ce sont ces enfants qui, la plupart du temps, sont innocents et n’ont pas conscience de ce qu’ils font. Ce sont ces jeunes, malheureusement, qui sont recrutés, instrumentalisés pour mener des attaques. Si fait que quand les opérations militaires sont menées, les militaires et nos combattants récupèrent souvent ces enfants. Et il y a des actions qui sont menées pour leur réinsertion.Vous avez certainement vu passer certains témoignages de ces enfants qu’on passe souvent dans la communication afin de sensibiliser les populations afin que les jeunes à se démarquer de façon claire de ces sirènes et surtout de ces fausses promesses qui sont souvent faites pour pouvoir les recruter.Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour renforcer l’approvisionnement des localités difficiles, en denrées de première nécessité et en produits pharmaceutiques ?En vue d’assurer la prise en charge holistique des populations dans les localités difficiles d’accès, le gouvernement organise régulièrement des convois sécurisés dans lesdites localités. Ces convois permettent de ravitailler lesdites localités en produits de première nécessité et d’apporter une assistance alimentaire gratuite aux populations vulnérables.Aussi, des conventions ont été signées avec des organisations internationales pour appuyer l’armée dans l’héliportage de produits alimentaires et pharmaceutiques dans ces localités d’accès difficiles. Il faut signaler aussi que les vols de cargo, qui sont menés par ces partenaires, connaissent toujours la participation des agents et de l’administration. C’est le lieu également d’appeler à plus de solidarité, parce que nous avons tous été témoins souvent de ce que, dans ces zones d’accès difficiles, quand les produits vivriers arrivent au prix des sacrifices de nos combattants, nous avons des Burkinabés qui se rendent coupables de pratiques répréhensibles et qui ne sont pas dignes de l’intégrité du Burkinabé.Parce qu’il y a des populations, des commerçants qui font de la rétention des céréales pour entretenir la pénurie et spéculer sur ces produits de première nécessité. Donc, c’est d’appeler à plus de solidarité. Dans tous les cas, on se donnera tous les moyens pour veiller à ce que ces produits alimentaires, acheminés au prix du sacrifice de nos vaillants combattants, profitent véritablement aux populations dans ces localités et ne fassent pas l’objet de spéculation par certains commerçants véreux qui, au mépris de la misère humaine, ne pensent qu’à faire du profit et se remplir les poches.Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour renforcer la coopération entre les acteurs étatiques, les organisations internationales, les organisations non gouvernementales et les communautés dans la gestion des PDI ?Le gouvernement est conscient que la gestion des personnes déplacées internes nécessite une réponse multi-acteurs, multisectorielle, globale, mais coordonnée.Pour cela, un dispositif de gestion est mis en place. Ce dispositif regroupe les acteurs étatiques, les organisations internationales, les ONG nationales, les organisations de la société civile et les communautés. Chaque acteur intervient dans son domaine de compétence sous le leadership et la coordination du gouvernement.Des cadres de concertation, dont un comité stratégique, un comité opérationnel, des comités sectoriels et régionaux, sont mis en place et tiennent régulièrement des réunions pour assurer la coordination et la redevabilité dans la mise en œuvre de ces actions. Ce qu’il convient de souligner, c’est qu’en 2025, nous allons travailler véritablement à une meilleure maîtrise et à une meilleure cartographie de toutes ces organisations internationales, de ces organisations non gouvernementales et de la société civile qui interviennent sur le terrain. Il y a déjà un projet de loi qui a été adopté et qui devrait nous permettre, dans la mise en œuvre, de réorganiser le secteur pour mettre plus d’ordre et surtout pour que le gouvernement puisse avoir une claire vue de tout ce qui est fait sur le terrain, parce qu’aujourd’hui, la vision, c’est de passer de l’assistanat au soutien, au relèvement.C’est une vision qui va s’imposer à tous ces acteurs afin qu’on ne soit plus dans des modes d’action sur le terrain qui installent nos populations dans l’éternel assistanat, mais qui malheureusement ne contribuent pas à les préparer même dans l’esprit à s’assumer dignement et surtout au relèvement et à la reconstitution de leurs moyens de production.Votre gouvernement prévoit l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale Genre. Qu’en est-il de la famille ?L’analyse de la situation actuelle de notre pays fait ressortir de nombreux problèmes d’éducation sociale qui vont de la persistance des pratiques traditionnelles néfastes à la déflagration de la famille, en passant, entre autres, par l’effritement de la solidarité et de la défiance des normes sociales. Et à l’image de la stratégie nationale Genre, il est prévu l’élaboration d’une stratégie nationale de l’éducation sociale intégrant les questions de famille et de protection de l’enfant. Cette stratégie aura pour objectif de restructurer la famille autour des valeurs de la société burkinabè.Elle veillera également à aborder de façon holistique les problèmes qui touchent ses membres, notamment les hommes, les femmes et les enfants, en vue de les promouvoir sur le plan socio-économique. La pertinence de cette question ne se débat pas ; il est clair que la refondation de la société burkinabè ne passe pas nécessairement par une refondation des familles burkinabè, parce que c’est la cellule de base de la société. La plupart des problèmes que nous vivons et des déviances plongent leurs racines dans cette instabilité des familles, et surtout du fait qu’aujourd’hui, ce ne sont plus des valeurs endogènes inspirées de nos cultures, telles que la solidarité, le respect de l’autorité et le respect de la personne âgée.Ce sont ces valeurs qui sont en délitement aujourd’hui, et il convient de travailler à les réintégrer dans les familles. Je pense que sans ce travail, toute dynamique de refondation de la société peut s’avérer vaine.Y a-t-il des conditions particulières pour l’accès des personnes handicapées au fonds Kunawili ?Au-delà du fonds Faso Kunawili, il y a d’autres fonds, comme le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des Femmes, le Fonds national de solidarité et de résilience sociale, qui accordent des ressources aux personnes handicapées pour la réalisation d’activités génératrices de revenus. Ainsi, au niveau de ces différents fonds, les personnes handicapées bénéficient de mesures spécifiques, notamment la facilitation d’accès aux crédits et la réduction du taux de remboursement qui varie de 0 à 4 % en fonction des institutions.Des mécanismes de soutien aux secteurs stratégiques sociaux, notamment la santé qui sont touchés par la crise sécuritaire.A ce niveau, on peut souligner, entre autres, le soutien aux personnes vulnérables par des programmes sociaux dans le cadre de la couverture sanitaire universelle. Il s’agit notamment de la poursuite de la politique de gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans, les PVVIH sur tout le territoire et dans toutes les formations sanitaires publiques, de la réduction des coûts de prestation, notamment les examens paracliniques, le scanner, l’IRM, de la gratuité du traitement des cancers infantiles, féminins, notamment les cancers du sein, du col de l’utérus, de la prostate par la radiothérapie, du renforcement de la santé communautaire avec le déploiement renforcé des agents de santé à base communautaire, du renforcement des mécanismes pour assurer la disponibilité de médicaments essentiels génériques et des intrants dans les zones à fort défi sécuritaire, du renforcement de la disponibilité des ressources humaines et des mesures de fidélisation dans les zones à fort défi sécuritaire.De la gratuité des soins au profit des accidentésLe gouvernement s’emploie à une entière opérationnalisation du SAMU, qui prend en charge gratuitement les premiers soins pendant le transport des accidentés, dont les accidents de la circulation, et cela conformément à la politique de gratuité pour tous les Burkinabè. L’antenne de Ouaga est entièrement opérationnelle, et celle de Bobo le sera dans les semaines à venir. Les réflexions sont en cours sur la prise en charge gratuite des accidentés, mais il convient véritablement de mener la réflexion afin de prendre en compte tous les paramètres pour s’assurer véritablement que l’engagement qui sera pris sera tenu et sera surtout supportable.De la gratuité des soins au profit des personnes atteintes d’albinismeÀ ce niveau, il faut dire que le ministère de la Santé a élaboré des documents normatifs sur la prise en charge ophtalmologique et dermatologique des patients atteints d’albinisme. Des agences sont formées sur cette thématique et des campagnes de consultation dermatologique et ophtalmologique sont organisées à l’intention des albinos avec l’appui des partenaires techniques.Qu’est-ce qui est fait pour mettre fin aux pénuries de médicaments et quelles stratégies pour garantir un approvisionnement régulier ?La transformation de la CAMEG en société d’État a permis de renforcer le niveau de disponibilité des médicaments, qui est passé de 45 % fin mars à 75 % à la mi-décembre. Les efforts se poursuivent pour assurer un niveau de disponibilité supérieur à 90 % d’ici à fin juin 2025. Les partenariats pour une diversification des sources d’approvisionnement sont en cours, ainsi que l’accélération de la mise en place de Faso Pharma en vue de la promotion de la production locale des médicaments.Quelles sont les mesures prises pour renforcer la qualité des soins dans les formations sanitaires, notamment en termes de formation et d’équipement ?Le gouvernement renforce la qualité des soins dans les formations sanitaires en les obligeant toutes à prendre des mesures pour s’inscrire dans la démarche qualité et la mise en œuvre du modèle burkinabè de la qualité des soins. Un mécanisme de certification nationale des formations sanitaires, désormais « Etalon santé », est en marche depuis deux ans. Le palmarès de toutes les formations sanitaires est publié annuellement.Aussi, une obligation est faite à toute formation sanitaire d’organiser, d’évaluer et de renforcer les compétences du personnel de santé en adéquation avec les besoins du contexte. De plus, un programme d’évaluation des pratiques professionnelles est réalisé annuellement afin de déterminer et de renforcer les gaps. Le ministère de la Santé promeut également la mise en place progressive des laboratoires de compétences dans les formations sanitaires pour l’apprentissage continu des professionnels et des stagiaires.Pour les équipements, de gros efforts sont faits par le gouvernement pour mettre à niveau les plateaux techniques avec l’acquisition et l’installation d’IRM, de scanners et d’autres types d’équipements. Le gouvernement a décidé, par ailleurs, de privilégier les mécanismes de leasing et de mises à disposition comme mécanisme prioritaire d’acquisition des équipements. Un mécanisme de maintenance préventive et curative est en cours de mise en œuvre, et le gouvernement projette de signer des contrats avec les équipementiers afin de soulager les hôpitaux. Il s’agit notamment de contrats groupés.Quel est le cadre juridique de la médecine traditionnelle au Burkina Faso ?L’exercice de la médecine traditionnelle est reconnu au Burkina Faso et est encadré à travers différents textes. Il y a la loi du 14 mai 1994 portant code de santé publique, le décret du 14 décembre 2004 portant conditions d’exercice de la médecine traditionnelle au Burkina Faso, le décret du 28 décembre 2012 portant définition, conditions d’ouverture et d’exploitation des établissements de médecine et de pharmacopée traditionnelles au Burkina Faso et l’arrêté portant modalités d’exercice de la médecine traditionnelle au Burkina Faso. Donc la médecine traditionnelle est un secteur qui est vraiment encadré dans notre pays.Comment le gouvernement compte-t-il collaborer avec les institutions internationales pour lutter contre les grandes endémies et pandémies ?Je pense qu’aujourd’hui, c’est déjà le cas et que bien sûr, chaque fois que des situations de cette nature se présentent, les services de santé travaillent en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé et bien sûr toutes les institutions concernées afin d’apporter les réponses qui siéent. Parce que quand on parle d’épidémie dans un pays. Les épidémies ne connaissant pas de frontières, cela qui signifie que c’est vraiment un engagement collectif qui permet donc de réduire la menace et surtout d’enrayer la propagation de ces épidémies.À quand la reprise de la gratuité des soins au profit des femmes et des enfants de moins de 5 ans dans les formations sanitaires privées non confessionnelles ?Alors, le ministère de la Santé a travaillé en bonne intelligence avec le secteur privé de la santé pour définir les nouvelles modalités d’intégration des formations sanitaires privées dans la mesure. Il s’agit de la définition de nouveaux critères pour être éligible à la gratuité des soins, des tarifs harmonisés au niveau du privé pour la gratuité des soins, tenant compte du niveau de soins que peut offrir la structure, la mise en place d’un comité de réception et d’examen des dossiers d’intégration du privé dans la gratuité des soins et l’élaboration d’une nouvelle convention type pour la mise en œuvre de la gratuité des soins au niveau du privé.Tous les documents sont prêts pour être examinés et éventuellement adoptés lors de la prochaine session du comité d’orientation et de suivi de la gratuité des soins et du financement de la santé, programmée pour le 1er trimestre 2025. Si ces nouvelles propositions sont validées, toutes les formations privées de santé désireuses d’intégrer la politique de gratuité des soins pourront donc déposer leurs demandes pour études.Un stade de 15 000 places est prévu pour être réalisé à Bobo-Dioulasso, alors qu’on envisage d’injecter environ 4 milliards pour le stade du 4 août. Un stade aux normes internationales n’est-il pas envisagé à Ouagadougou ?Dans le cadre de l’initiative présidentielle pour la relève et l’élite sportive, mon gouvernement prévoit la construction de deux stades : 15 000 places à Bobo-Dioulasso et au moins 20 000 places à Ouagadougou, 13 académies de sport, soit une académie dans chaque région.Les contrats du stade de 15 000 places à Bobo-Dioulasso et des 13 académies ont déjà été signés. Comme vous l’avez suivi au Conseil des ministres hier, le gouvernement a autorisé un projet spécifique pour la normalisation du stade du 4 août, notamment un certain nombre de travaux qui devraient concerner la pelouse, la piste d’athlétisme, mais aussi un certain nombre de travaux connexes. Mais les orientations ont été précises parce que le processus de réfection du stade du 4 août, depuis son lancement, a connu tellement de péripéties. Et tous, autant que nous sommes, nous avons non seulement envie de voir le bout du tunnel, mais nous avons aussi envie de savoir ce qui s’est passé. Des instructions ont été données dans ce sens afin que des enquêtes puissent être ouvertes de façon diligente pour situer toutes les responsabilités. Parce que ce qui s’est passé concernant ce processus de réfection de ce stade est quelque chose qui n’est pas acceptable. Parce qu’on a vu d’autres pays qui ont normalisé leur stade à des coûts deux ou trois fois inférieurs. Mais ici, on a l’impression d’avoir affaire à un serpent de mer. Et je suis sûr que le nécessaire sera fait afin que toutes les responsabilités soient situées et surtout qu’on en tire les conséquences.Est-ce que le gouvernement peut donner espoir pour l’accès au financement ?Le gouvernement est dans la logique de favoriser l’accessibilité aux crédits en opérationnalisant le fonds Faso KUNAWILI. L’accès est particulièrement mis sur les jeunes et les femmes. Du 14 mai 2024 au 15 décembre 2024, le fonds Faso KUNAWILI a accordé au total 7 630 105 000 CFA correspondant au financement de 2 576 projets, une performance jamais égalée par les trois fonds dissous.Qu’est-ce que le gouvernement compte faire pour la valorisation effective des langues nationales ?Pour la valorisation des langues nationales, le gouvernement entend poursuivre le processus d’officialisation. Un projet de stratégie a été élaboré par le ministère en charge des langues et sera bientôt soumis pour validation en conseil des ministres.Mais d’ores et déjà, on peut citer certaines actions, notamment la généralisation de l’éducation bilingue dans les écoles. On constate aussi l’exécution de l’hymne nationale dans les différentes langues, la création de la RTB 3 exclusivement consacrée à nos langues nationales, la prise en compte des langues, notamment au niveau de la Semaine nationale de la culture et certains événements et l’organisation annuelle d’un forum des médias sur les langues nationales.Est-ce que le gouvernement peut donner espoir aux producteurs à accéder à des financements adaptés ?L’accès aux financements adaptés au développement des chaînes de valeur agro-pastorales fait partie des priorités du gouvernement. C’est pourquoi le gouvernement a créé le Fonds DUMU KAFA, opérationnel depuis février 2024. Cet instrument de financement propose des crédits un taux d’intérêt compétitif de 5 %, des possibilités de gages d’actifs et de nantissement de contrats comme garantie, et d’autres conditions souples et adaptées aux réalités des acteurs des chaînes de valeurs agro-pastorales et halieutiques.Déjà de mars 2024 à décembre 2024, ce fonds a accordé des financements d’un montant total de 5 milliards FCFA contre des performances passées d’à peine 1 milliard FCFA des anciens fonds. En 2025 et considérant les fortes et légitimes attentes des acteurs des chaînes de valeur agro-pastorales et halieutiques, le fonds passera d’un montant total de financement de 5 milliards à 14 milliards de francs CFA, tout en améliorant son accessibilité physique.Malgré la loi 034 d’immatriculation des terres agricoles, l’immatriculation des terres agricoles s’avère encore difficile. Qu’est-ce que le gouvernement envisage pour une plus grande effectivité et efficience de l’opérationnalisation de la loi sur le foncier rural ?Le gouvernement a engagé à cet effet une révision de la loi portant réorganisation agraire et foncière, qui va repenser le statut de la terre au Burkina Faso. Certes, la loi portant régime foncier rural a engrangé des acquis, mais la réforme en cours permettra de revoir et de dynamiser la problématique de sécurisation des terres des producteurs agro-pastoraux et halieutiques. Aussi, pour rendre plus cohérentes les différentes lois sur le foncier et installer une synergie d’action entre les acteurs, le gouvernement a mis en place l’autorité nationale de coordination du foncier.En plus des tracteurs, le gouvernement peut-il mettre à la disposition de chaque région du matériel de forage pour accompagner la réalisation d’infrastructures d’hydraulique agricole subventionnées ?Alors, dans le cadre du renforcement des capacités de la Société nationale de l’aménagement des terres et de l’équipement rural, il est prévu l’acquisition de quatre ateliers de foration qui pourront se déployer dans les régions pour prendre en charge les demandes des populations. Ces demandes permettront d’apprécier le nombre à mobiliser dans le futur. Actuellement, l’accent est mis sur la réalisation des périmètres maraîchers à partir des forages à gros débit dans toutes les régions du pays pour les populations, en prenant en compte les personnes vulnérables et les déplacés internes.Pour l’année 2025, il est prévu environ 233 forages à gros débit pour l’irrigation. Il convient vraiment d’indiquer que la question de la maîtrise de l’eau est une question essentielle, parce que l’eau, la plupart du temps, est un facteur majeur pour la production agro-pastorale. Il est clair aujourd’hui qu’on ne peut pas atteindre l’autosuffisance alimentaire en comptant uniquement sur les quelques mois de saison des pluies.Il faut donc mobiliser les ressources en eau. Je pense que c’est ce qui a valu les instructions du Chef de l’État pour la relance de l’ONBA, l’Office national des barrages et l’aménagement hydro-agricole. C’est l’un des tout premiers dossiers qui a fait l’objet de séances de travail dès ma prise de fonction, parce que la vision est de doter l’ONBA, dans les délais les plus brefs, des moyens d’action, notamment de matériels.Les commandes sont passées, et, plaise à Dieu, dans le premier trimestre de l’année 2025, le matériel, les premiers outils d’intervention de l’ONBA sur le terrain, seront disponibles, afin que des actions urgentes puissent être entreprises, dans le sens de la réalisation de retenues d’eau, mais aussi de réhabilitation d’un certain nombre de barrages qui ont été endommagés, ce qui permettra progressivement à l’ONBA de monter en puissance, d’améliorer son expertise, dans les délais les plus raisonnables, afin de s’attaquer à la réalisation de grands barrages.Quelles sont les principales priorités du gouvernement dans l’offensive agro-pastorale et halieutique ? Quelles mesures compte prendre le gouvernement pour atteinte des objectifs de l’offensive ?Le gouvernement compte intensifier les investissements dans le secteur agro-pastoral en vue de consolider les acquis majeurs déjà engagés dans le cadre de l’offensive agro-pastorale et halieutique. À cet effet, nous envisageons la production continue en réalisant trois campagnes par an sur l’ensemble des périmètres irrigués, l’amélioration de la maîtrise de l’eau à travers la réalisation et la réhabilitation des ouvrages de mobilisation d’eau, comme je l’ai indiqué tantôt, l’accroissement des superficies de terre aménagées, la sécurisation et l’aménagement des zones pastorales, la garantie de l’accès durable des producteurs aux intrants, équipements et matériels agricoles en renforçant les structures comme SONATER, SOBIMAP et Faso-Goulgo, la restructuration des agropoles et l’accompagnement des privés dans la production piscicole en cages flottantes, l’extension de l’assurance agricole aux produits des filières.Comment le gouvernement compte-t-il faciliter l’accès au marché des produits agricoles ?Le gouvernement a compte prendre les mesures suivantes : l’interdiction des exportations du niébé et des céréales, la fixation du quota d’enlèvement à l’importation du riz et du poisson, la réforme de la SONAGESS, l’opérationnalisation des achats institutionnels sous forme d’agriculture et de contrats, l’adoption de la stratégie d’agriculture contractuelle pour faciliter les relations durables entre producteurs et acheteurs, la mise en relation des acteurs avec des acheteurs à travers la bourse régionale, la mise en place de comptoirs d’achats pour réduire les achats bord champs.La mise en œuvre de toutes ces actions requiert une adhésion et une pleine participation de l’ensemble des citoyens, à commencer par les acteurs de toutes les chaînes de valeur. Cette année, la production agricole a connu des résultats assez appréciables, avec une augmentation de près de 18%, et justement, le gouvernement a pris la mesure d’interdiction des sorties de ces céréales pour garantir que nous ayons suffisamment de stocks à l’intérieur pour répondre aux besoins des populations.Malheureusement, en dépit de cette mesure d’interdiction, on constate çà et là des tentatives détournées de sortie de céréales. Ces derniers jours, les services du ministère en charge du commerce, qui assurent le contrôle avec l’appui des services de sécurité, ont réussi à intercepter un certain nombre de camions chargés de céréales à destination de pays voisins. Le ton sera durci sur cette question.Ce sont des instructions fermes qui ont été données dans ce sens. Dans tous les cas, tout ce qui sera intercepté fera l’objet simplement de revente et l’argent sera reversé aux Trésors et aux Fonds de soutien patriotique. On prendra toutes les mesures pour que ceux qui seront coupables de ces exportations frauduleuses ne s’y reprennent plus, car on aura fait le nécessaire.Mais cela demande vraiment la contribution de tous pour dénoncer véritablement tout ce qui est entrepris, parce que la stratégie que certains commerçants trouvent, c’est d’embarquer les céréales et de faire mouvement vers les zones frontalières pour les sortir à partir de tricycles. Cela montre à quel point, aujourd’hui, il n’y a que la question du gain personnel qui compte pour certains et je trouve que c’est dommage.Quelle est la stratégie de transformation des produits agro-pastoraux ?Plusieurs programmes et projets du département de l’agriculture offrent des financements aux acteurs en matériel et en équipement de transformation. Cette stratégie de transformation porte, entre autres, sur les points suivants : le renforcement des capacités de transformation avec des équipements et infrastructures de décorticage des céréales, la construction d’abattoirs modernes, la mise en place de deux unités modernes de transformation de la tomate, notamment à Bobo-Dioulasso et à Yako, l’opérationnalisation de Faso Gulgo et de Faso KOSAMDe la prise en compte des questions environnementales dans les projets d’infrastructure, notamment la gestion des déchets.Tout projet de développement est assujetti à une évaluation environnementale conformément au code de l’environnement. Il s’agit donc de la réalisation des évaluations environnementales, de la mise en œuvre des plans de gestion environnementale et sociale qui intègrent la gestion des déchets au niveau des chantiers et des bases-vies. À titre d’exemple, pour l’année 2024, 181 plans ont été suivis avec des recommandations sur l’effectivité et l’efficience, 173 prescriptions environnementales délivrées au compte des petites infrastructures et 1500 notices d’impact environnemental et social pour certaines catégories de projets et programmes.En dehors de ce suivi de contrôle des projets, des inspections environnementales sont réalisées afin de vérifier la prise en compte de la protection de l’environnement.Qu’est-ce qui est prévu pour la sécurisation durable des forêts et la gestion durable de la faune et les actions envisagées pour le ranch de gibier de Nazinga ?Afin d’assurer durablement la sécurisation des forêts et la gestion de la faune, le cadre paramilitaire des eaux et forêts a opéré une réarticulation de son dispositif d’intervention sur le terrain, qui s’est traduite par la création de 19 unités combattantes des eaux et forêts, qui seront positionnées autour des principaux massifs forestiers du pays. À ce jour, quatre cantonnements sont déjà opérationnels et leur effectif sera renforcé à partir du mois de janvier pour passer donc à ces unités combattantes des eaux et forêts.Avant l’installation de chaque unité, une opération d’appuiement du massif est réalisée sous la coordination du commandant du groupement de forces du secteur concerné. Une première opération a été réalisée avec succès au Centre-Ouest et a abouti à l’appuiement total de la forêt classée de Kalio, suivie de l’installation de la première unité combattante des eaux et forêts. 3825 assistants ont été recrutés pour renforcer cet effectif des eaux et forêts.De l’étude nationale prospective qui arrive à échéance L’étude nationale prospective Burkina 25 arrivant à échéance, selon l’article 8 de la loi portant le pilotage et la gestion du développement, le processus de réalisation d’une nouvelle étude commence cinq ans avant l’échéance de la mise en œuvre de l’étude en cours. Dans ce sens, des dispositions sont prises pour disposer à temps de la nouvelle étude nationale prospective, notamment un certain nombre de travaux réalisés en prélude à l’élaboration de l’étude nationale prospective post-2025 et des activités en perspective pour la finalisation de cette étude nationale prospective.De l’évaluation des politiques publiques qui n’a pas été posée dans la déclaration de politique généraleLa conduite des politiques publiques au Burkina Faso est régie par un dispositif législatif et réglementaire constitué par la loi relative au pilotage et à la gestion du développement et le décret portant dispositif de suivi et d’évaluation de la politique nationale de développement. La loi citée donne des orientations en matière de conception, de mise en œuvre et de suivi et d’évaluation des politiques publiques.En application de cette loi, le décret en vigueur relatif au suivi et à l’évaluation de la politique nationale de développement fait obligation au gouvernement de réaliser chaque année deux évaluations pour le suivi des actions, des effets et des impacts attendus de la politique nationale de développement, des politiques sectorielles et des plans locaux de développement. Chaque secteur de planification dispose d’un cadre secteur de dialogue pour l’évaluation de ces politiques, y compris les projets et programmes. En 2023 et 2024, il y a eu ces évaluations à mi-parcours concernant le secteur de la planification Culture, Sport et Loisirs, pour parler du secteur à la tête duquel j’étais avant d’être nommé à la tête du gouvernement.Pour la mesure des effets et des impacts de politique, le gouvernement, à travers l’INSD, conduit régulièrement des recensements et des enquêtes d’envergure nationale qui permettent de mesurer les effets et impacts des politiques publiques. Mais je conviens avec vous que tout cela mérite bien sûr des améliorations et nous y travaillerons.Du contrôle interne des éléments clés pour garantir l’efficacité, la transparence et la fiabilité des opérations au sein de l’administration publique ?À ce niveau, il faut indiquer l’utilisation des logiciels de contrôle automatisés et des outils d’analyse des données pour améliorer l’efficacité des audits, la facilitation de l’accès sécurisé aux bases de données publiques et privées pour effectuer des analyses plus rapides et fiables. En termes de coordination, il faut une meilleure collaboration entre organes internes et externes, à travers la mise en place des mécanismes de coordination.Il y a aussi la question du partage d’informations. Il est envisagé l’instauration d’un système intégré de communication et d’échange de données pour une gestion plus cohérente des contrôles. Pour les audits de performance, il est prévu la réalisation d’audits périodiques sur l’efficacité des organes de contrôle eux-mêmes afin d’identifier les points à améliorer.Et pour les contrôles externes, l’ASCE-LC et la Cour des comptes, ces organes étant indépendants, l’exécutif travaille à renforcer la collaboration déjà étroite avec eux dans l’optique d’assurer le respect et la mise en œuvre de leurs recommandations. Et en perspective, le gouvernement a entrepris de faire un contrôle de la quasi-totalité des comptes de dépôts et de la banque de dépôts du Trésor à partir de janvier 2025 et pour l’essentiel de l’année 2025. À ce titre, il est envisagé la mise en place d’un mécanisme de coordination à prendre en compte dans l’évaluation des ministres, comme indiqué dans mon discours.Des mesures d’accompagnement des entreprises locales dans la loi de finances pour faciliter leur résilience.Sur le plan fiscal, les mesures d’accompagnement suivantes ont été prises dans la loi de finances 2025 en faveur des entreprises locales : application d’un taux réduit de TVA de 10% aux transports aériens domestiques au lieu de 18%, exonération également du transport aérien domestique, de l’essence d’aviation et du carbure réacteurs et de la TVA. Ces mesures visent à accompagner le secteur du transport aérien national et rendre plus accessible ce mode de transport aux citoyens. Il y a aussi la baisse des taux de certaines retenues à la source, notamment pour les associations de producteurs nationaux, l’exonération des ventes de certains produits de grande consommation, des prélèvements, notamment le pain ; l’exonération de la viande congelée produite localement de la TVA, en vue de favoriser la production locale de viande congelée, l’exonération du ciment produit localement destiné à être exporté de la taxe spécifique sur le ciment.Dans le cadre de l’offensive agricole, on peut noter l’exonération des commandes publiques relatives à l’acquisition de semences et d’intrants agricoles, de matériels et services agricoles, de vivre auprès des sociétés coopératives, de leur union et de leur fédération, de taxes sur la valeur ajoutée, des droits d’enregistrement et de timbre et de la retenue à la source sur les commandes publiques.Quelles réformes fiscales pour encourager l’investissement tout en garantissant l’équité fiscale ?Le gouvernement a adopté au cours de l’année 2023 une loi pour instituer des mesures incitatives fiscales et douanières au profit des petites et moyennes entreprises. Ces mesures consistent en des exonérations d’impôts, de droits et de taxes, notamment l’exonération de la TVA sur l’acquisition de matériel de production, l’exonération de la contribution des patentes, de la taxe patronale et d’apprentissage au titre des deux premiers exercices d’exploitation, la déduction sans limitation en matière d’impôts sur les bénéfices des dons faits aux incubateurs, aux pépinières d’entreprises, aux centres de gestion agréés et aux autres structures d’utilité publique d’encadrement et de financement des petites et moyennes entreprises.Par ailleurs, des mesures d’exonération ont été prises pour octroyer les avantages fiscaux et douaniers prévus dans le régime du code des investissements aux entreprises à actionnariat populaire. Il s’agit notamment des exonérations en matière de TVA, de droits et taxes de douanes et d’impôts sur les sociétés. Ces mesures visent à permettre aux entreprises qui en bénéficient de consolider leur situation financière au cours des premières années d’exploitation et d’être plus compétitives sur les marchés national et régional.Vous comptez opérationnaliser le centre national d’appui technique à la transformation artisanale du coton. Comment faire pour disponibiliser le coton ?Ce centre en construction à Bobo-Dioulasso a pour objectif global de contribuer au développement de la filière textile au Burkina Faso par le biais de la transformation artisanale du coton. Et pour garantir la disponibilité de la matière première pour le fonctionnement effectif du centre, il s’agira de poursuivre l’accompagnement des producteurs à travers des subventions pour leur permettre d’accéder aux intrants à des prix accessibles pour booster la production.Pour la campagne 2025-2026, une subvention d’un montant de 10 milliards de francs CFA a été accordée aux producteurs. Aussi, l’amélioration du prix d’achat du coton-graine est à un niveau record dans la sous-région, soit 325 francs CFA le kilogramme. En outre, un protocole d’accord a été conclu entre l’État et un partenaire stratégique pour l’implantation d’un complexe industriel de production de pesticides et de fertilisants chimiques et biologiques.Du reste, la matière première, à savoir le coton, est disponible en quantité suffisante, estimée à 150 000 tonnes de coton-fibre pour la campagne écoulée, avec un taux de transformation locale d’environ 3 %. Toute chose qui justifie le développement de la politique de transformation du coton au plan national pour plus de valeur ajoutée.Dans le domaine des mines.Pour le secteur minier, l’État a accordé une priorité à la sécurisation des activités minières à travers le renforcement du rôle de l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASIM). Un décret a été adopté dans ce sens hier.De ce fait, le décret portant modalités d’organisation et de mise en œuvre de la sécurisation des sites miniers et des activités minières a été adopté au conseil des ministres en sa séance d’hier. Un décret qui permet de contribuer à la sécurisation du secteur minier dans tout le pays. À ce titre, l’Office national de sécurisation des sites miniers a été désigné comme interface unique désormais en matière de sécurité entre l’État et les opérateurs miniers.Le renforcement de ses pouvoirs dans la sécurisation des sites miniers et des activités minières ainsi que la définition claire des domaines de sécurisation des sites miniers et des activités minières faciliteront la mise en œuvre. La priorité pour le gouvernement est de poursuivre le rétablissement de l’électricité dans les zones reconquises par les Forces de défense et de sécurité, les VDP pour accompagner la réinstallation des populations. Il s’agira aussi de travailler à la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’électrification rurale 2024-2029 et du décret portant organisation de l’électrification dans les centres ruraux, qui ont pour objectif notamment d’améliorer le taux d’accès à l’électricité dans les zones rurales fortement impactées par l’insécurité ainsi que l’éclairage public, notamment au niveau des camps militaires et des centres sociaux communautaires.Quelles sont les mesures envisagées par le gouvernement pour le renforcement des infrastructures énergétiques afin d’assurer la souveraineté énergétique ainsi que la diversification des sources de production, notamment le solaire ?L ‘approvisionnement en énergie du Burkina Faso repose sur un mix énergétique. À ce jour, en plus des centrales thermiques, le pays dispose d’environ 225,8 mégawatts de crête solaire sur le réseau interconnecté. L’accroissement de l’offre d’électricité par le renforcement des capacités de production électrique passe par la construction, à court terme, des centrales thermiques d’environ 252 mégawatts, aussi bien par la SONABEL que par des producteurs indépendants d’électricité, la mise en œuvre des mesures d’urgence par la réparation et la maintenance des centrales électriques déjà installées, le renforcement des postes de transformation, des postes sources et des lignes de transport reliant ces postes.À l’horizon 2030, il est prévu d’accroître la capacité solaire à environ 1043 mégawatts-crête et la capacité thermique à gaz cumulée à 600 mégawatts. Par ailleurs, le programme électronucléaire prévoit, à terme, une centrale nucléaire en cours de développement avec la société russe Rosatom.
Agence d’information du Burkina