Burkina/Soutenance : Trois ingénieurs étudient les principes d’une chaussée durable
Ouagadougou, 3 janvier 2025 (AIB) – Afin de réduire les dégradations précoces des routes au Burkina Faso, les étudiants Fadel Kiba, Françoise Natama et Aïcha Ouédraogo ont analysé, sous la direction du professeur Lazare Combéré, expert en infrastructure et transport, les différents paramètres à prendre en compte dans la conception et le dimensionnement des chaussées.
Le mouvement des eaux dans la zone d’étude, les caractéristiques de la latérite et le choix des méthodes de dimensionnement structural des chaussées sont des paramètres dont la maîtrise est essentielle pour l’élaboration de dossiers d’étude d’infrastructures routières durables et de qualité, selon les ingénieurs Fadel Kiba, Françoise Natama et Aïcha Ouédraogo.
Ils ont soutenu, lundi 30 décembre 2024, leur mémoire pour l’obtention du diplôme d’ingénieur de conception en génie civil/BTP à l’École nationale des travaux publics du ministère des Infrastructures.
L’impact des caractéristiques de la latérite sur la qualité des chaussées
Selon Françoise Natama, qui a travaillé sur le thème « Impact de la maîtrise des caractéristiques de la latérite sur la qualité de la structure des chaussées », pour construire des voies durables, la composition chimique en oxyde ferrique d’une bonne latérite doit être d’au moins 86 %, avec moins de 5 % de matière organique. Elle doit également présenter une granulométrie comprise entre 0/20 et 0/40.
Elle a recommandé l’élaboration d’un catalogue répertoriant les carrières latéritiques et leurs qualités afin d’orienter les différents acteurs.
Le choix des méthodes de dimensionnement des chaussées
Pour Aïcha Ouédraogo, qui a analysé les méthodes de dimensionnement structural des chaussées, il est important de prendre en compte les caractéristiques physiques et mécaniques des matériaux constituant la structure des chaussées.
À l’en croire, le choix de la méthode dépend du type de trafic, qu’il soit léger, moyen ou lourd. Certaines méthodes nécessitent des complémentarités et des vérifications pour garantir de meilleures performances.
Les impacts environnementaux sur la durabilité des chaussées
La suspension du trafic due aux inondations des routes, notamment sur la Route Nationale N°1 (RN1), a amené Fadel Kiba à étudier les qualités de service et les lois d’évolution des chaussées. Pour lui, la non-considération de certaines données environnementales, comme le relief et le climat, dans la conception routière est à l’origine de dégradations précoces des voies.
« Maîtriser les mouvements des eaux dans la zone d’étude des infrastructures routières permet de proposer des ouvrages sécurisés et confortables, évitant que les chaussées ne soient submergées », a-t-il expliqué.
Il propose des aménagements en amont et en aval des tracés, à des distances importantes, pour réguler les mouvements des eaux avant de définir les altitudes du projet (ligne rouge). Parfois, l’importance de certains plans d’eau peut nécessiter la création d’ouvrages de rétention ou de décharge.
Une reconnaissance méritée
Les travaux des trois ingénieurs ont été appréciés par le jury, qui leur a décerné des mentions très honorables. Selon leur directeur de mémoire, Lazare Combéré, le choix des thèmes découle du constat de la dégradation prématurée des infrastructures routières au Burkina Faso.
« C’est en observant l’état de nos infrastructures routières, où les causes des dégradations ne sont jamais maîtrisées, que j’ai proposé ces sujets aux étudiants », a-t-il déclaré.
L’objectif de cette démarche, selon lui, est de permettre à ces futurs acteurs du BTP de s’approprier des principes fondamentaux pour être plus efficaces sur le terrain. « C’est ma modeste contribution à la construction de routes durables et de qualité », a-t-il ajouté.
M. Combéré a également invité toutes les compétences techniques impliquées dans la conception des infrastructures routières à contribuer à l’essor économique du Burkina Faso en proposant des routes basées sur des données fiables.
« Pour ce faire, les études doivent prendre en compte tous les paramètres de fonctionnement d’une voie routière de qualité, tout en respectant le cycle des lois d’évolution des chaussées », a-t-il conclu.
Agence d’information du Burkina
YOS/ata