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Burkina/Politique : vœux de nouvel du Mouvements SENS

Le Mouvement SENS demande au « chef de l’État, en sa qualité de garant des institutions et de la justice, de mettre un terme sans délai aux abus de pouvoir et aux injustices qui fragilisent notre cohésion nationale ».

Chères/Chers compatriotes, Peuple burkinabè,

Le Mouvement SENS exprime, avant toute chose, sa profonde compassion et sa solidarité indéfectible envers les familles durement éprouvées par les actes de barbarie perpétrés par des groupes terroristes depuis près d’une décennie. Nous renouvelons nos vœux de prompt rétablissement aux blessés, qu’ils soient civils ou militaires. Nous saluons également le courage, la détermination et le sacrifice de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS), des Volontaires pour la Défense de la Patrie, ainsi que l’ensemble des civils qui combattent sur des fronts non militaires. Ces héros combattent avec acharnement pour neutraliser la menace terroriste et contribuer ainsi au rétablissement de la paix et de l’harmonie dans notre pays.

L’année 2024 vient de s’achever ! Nous accueillons avec satisfaction les récentes avancées en matière de lutte contre les crimes économiques. Nous exhortons les autorités politiques, administratives et judiciaires à poursuivre cette dynamique avec équité et transparence. Il est impératif que tous les dossiers, y compris ceux liés aux supposés complots contre la sureté de l’État et au détournement de fonds publics considérables, soient portés devant la justice, avec des procès retransmis publiquement pour garantir la transparence.

Toutefois, malgré les bonnes intentions affichées par le pouvoir en place, l’absence d’avancées significatives sur les plans sécuritaire, humanitaire, économique et social, demeure une réalité. En effet, selon le système des Nations Unies, en 2024, le nombre de personnes en situation de besoin humanitaire est monté à 6,3 millions soit 27% de la population. Une telle situation témoigne que la résorption de la crise sécuritaire ne semble pas connaitre une avancée significative. Aussi, de nombreux axes routiers sont toujours hors contrôle et des chefs-lieux de communes mis sous blocus des groupes armés

Sur le plan économique, la situation n’est point reluisante sur le terrain malgré les performances annoncées théoriquement par le pouvoir du MPSR 2. Ainsi, le panier des ménages burkinabè se vide tous les jours avec la hausse continue des produits y compris de première nécessité comme les céréales, le riz, les huiles, etc. De même, on constate que la pression fiscale est maintenue particulièrement sur les salariés, les commerçants et sur tous les Burkinabè en général. Enfin, le climat des affaires n’inspire pas confiance aux hommes d’affaires qui, finissent par orienter leurs investissements vers des pays voisins. Les petites et moyennes entreprises ploient également sous le poids de la dette intérieure, des taxes et du rétrécissement du marché.

Sur le plan social et juridique, nous déplorons autant la faiblesse de l’engagement du MPSR 2 pour construire la cohésion sociale que la détérioration préoccupante des libertés individuelles et collectives sous ce régime. Les atteintes à la dignité humaine et les violations flagrantes des droits fondamentaux continuent de se multiplier, souvent en dehors de tout cadre légal ou judiciaire. Les accusations de torture et de traitements inhumains portées contre l’Agence Nationale de Renseignements, à l’image du cas de Monsieur Anselme KAMBOU, sont particulièrement alarmantes. Ces pratiques, si elles s’avéraient véridiques, porteraient une grave atteinte à la crédibilité de nos institutions et à l’État de droit. Elles révèleraient en outre que cette juridiction aurait été utilisée pour arrêter et jeter en prison pour des raisons non avouables, des citoyens innocents, civils et militaires. Du reste, le peuple burkinabè est en droit d’attendre la libération sans condition de tous ceux qui ont été illégalement envoyés au front et qui y sont pour certains depuis près d’un an sans contact avec leurs familles.

Par ailleurs, les cris de détresse des familles de militaires détenus dans des conditions obscures, puis radiés des Forces Armées Nationales sans jugement préalable n’honorent ni le MPSR 2 encore moins notre armée qui devrait être plus digne. Aussi, l’amnistie pour les auteurs condamnés du putsch de septembre 2015 paraît être une mesure incohérente traduisant les pratiques arbitraires : d’un côté, des auteurs reconnus coupables de crimes graves et condamnés bénéficiant d’une possible libération, et de l’autre, des citoyens enlevés, arrêtés, séquestrés et privés de leurs droits fondamentaux sans preuve, ni procès équitable.

Pour 2025, le Mouvement SENS formule le vœu que :

1. L’état de droit retrouve immédiatement ses couleurs et s’enracine mettant ainsi un terme aux abus, aux tortures au profit de procès équitables et transparents s’il y a lieu, au détriment des détentions arbitraires ;

2. Les cœurs et les esprits de l’ensemble des Burkinabè puissent être apaisés, afin que chaque individu ou groupe, dans la résilience et avec courage, puisse se retrouver dans l’idée burkinabè, et se sentir valoriser ;

3. Tous ceux qui, par erreur ou contrainte, ont rejoint les rangs des groupes armés déposent les armes et réintègrent le Faso, la forme républicaine de notre Etat, dans un esprit de réconciliation et de cohésion sociale ;

4. Le chef de l’État, en sa qualité de garant des institutions et de la justice, de mettre un terme sans délai aux abus de pouvoir et aux injustices qui fragilisent notre cohésion nationale et n’honorent pas sa gouvernance encore moins le Pays des Hommes Intègres ;

5. Notre pays s’engage véritablement dans une dynamique panafricaine et dans une quête de souveraineté et d’indépendance sans aucun compromis avec un quelconque pays dit puissant ;

6. Des mesures économiques fortes (baisse et ou suppression de taxes et impôts) soient prises pour, améliorer le panier de la ménagère burkinabè, donner des chances de croissance aux commerçants, aux petites et moyennes entreprises et rassurer les hommes d’affaires et investisseurs ;

7. L’ensemble des Burkinabè demeurent conscients que le pouvoir appartient au Peuple et qu’ils soient déterminés et engagés dans une dynamique panafricaine pour assumer leur destin dignement quand il le faut, au détriment de toute peur, complaisance, émotion ou esprit de soumission sans lendemain.

Le Mouvement SENS réitère son engagement à défendre les valeurs fondamentales de justice, de sécurité, de cohésion sociale et d’État de droit. Nous appelons nos militantes, militants et sympathisants, ainsi que tous les citoyens épris de justice, à demeurer vigilants, mobilisés et déterminés dans la lutte pour un Burkina Faso véritablement intègre et démocratique.

Ouagadougou, le 09 janvier 2025

La Coordination Nationale

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