Symposium international sur la sécurisation foncière en Afrique de l’Ouest : des scientifiques réfléchissent à une gestion efficace et durable des terres
Le centre universitaire de Manga organise, les 15, 16 et 17 janvier 2025, à Manga dans la région du Centre-sud, un symposium international sur la sécurisation foncière en Afrique de l’Ouest. L’ouverture des travaux intervenue, ce mercredi 15 janvier 2025, a été présidée par la gouverneure du Centre-sud, Yvette Nacoulma.
La question foncière est une préoccupation majeure pour nombre de citoyens au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest en général. Réunis du 15 au 17 janvier 2025, à Manga dans la région du Centre-sud, à l’initiative du Centre universitaire de Manga (CUM), des scientifiques issus des milieux universitaires du Burkina Faso et de pays étrangers réfléchissent autour de la problématique. Le symposium international de trois jours qu’ils tiennent dans la cité de l’épervier est une plateforme d’échanges et de réflexion qui s’inscrit dans la lignée des réflexions antérieures sur la thématique, a confié la chargée de mission du CUM, docteure Suzanne Yaméogo, dans son discours inaugural des travaux.
Selon le comité d’organisation du symposium, ces travaux durant les 72 heures d’activités vont s’articuler autour de communications, de tables rondes, d’une session méthodologique et d’échanges en présentiel et distanciel aussi bien en français qu’en anglais. Les réflexions vont porter principalement sur quatre axes thématiques qui sont la phénoménologie de la sécurisation foncière en Afrique, le genre et la sécurisation foncière, l’aménagement du territoire et dépossession foncière et la construction et la déconstruction de la propriété foncière. Elles seront menées par une trentaine de personnes provenant d’universités et de centres de recherche de l’Afrique de l’Ouest, de services techniques de l’administration publique, des organisations non gouvernementales et de cabinets de conseils.
La docteure Aïda Sanogo, enseignante-chercheure au CUM et par ailleurs membre du comité d’organisation, a souligné que la particularité du symposium est d’avoir « volontairement et intentionnellement opté pour une posture d’inclusion » en associant à la réflexion, des experts d’autres acteurs impliqués dans la gestion du foncier.
Pour elle, la recherche de solutions efficaces et durables dans la gestion du foncier au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest en général nécessite une conjugaison des efforts de réflexion et d’actions pour des résultats plus probants. C’est, du reste, tout l’intérêt également de ce symposium « inclusif », a-t-elle noté, rappelant que la gestion des conflits récurrents engendrés dans le rapport entre les êtres humains et la terre constitue une préoccupation partagée.
A propos des différends liés au foncier, la gouverneure du Centre-sud, Yvette Nacoulma, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux du symposium, a rappelé que selon l’annuaire statistique du ministère en charge de l’Administration du territoire, 1 204 conflits de tous genres ont été enregistrés en 2022 au Burkina Faso, dont 819 d’entre eux, soit 68,02 % sont liés à la question foncière. Et pour le cas de la région du Centre-sud particulièrement, a-t-elle précisé, sur un total de 184 conflits enregistrés en 2023, 138, soit 70% de ces conflits sont liés au foncier.
« La sécurisation foncière constitue, à n’en point douter, un enjeu foncier majeur important qui a des effets sur la cohésion sociale et le mieux vivre-ensemble », a ainsi relevé Mme Nacoulma. Aussi, elle a salué la pertinence de la thématique au menu du symposium qui apportera, selon elle, plus d’éclairages et de pistes de régulation adéquats.
La chargée de mission du CUM, docteure Suzanne Yaméogo, a formulé, elle aussi le vœu, que les « travaux de réflexion aboutissent à la production d’un recueil pour valoriser les résultats obtenus et éclairer davantage les prises de décisions publiques ».
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