Devoir de mémoire pour ces Burkinabè morts pour la France dans l’oubli
Ouagadougou, 19 janv. 2025 (AIB) – Parmi les milliers d’Africains qui ont sacrifié leur vie pour la France, de nombreux Burkinabè occupent une place importante. L’histoire tragique des martyrs du paquebot La Sequana mérite d’être connue de tous.
Lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), des milliers de soldats africains se sont engagés pour aider la France à se libérer du joug allemand. Parmi eux, de nombreux Burkinabè.
En 1917, près de 400 soldats africains embarquèrent à Dakar à bord du paquebot La Sequana pour rejoindre la France et participer à l’effort de guerre.
Cependant, cette mission héroïque se termina en tragédie, comme le relata en 2017 le journaliste Romain Auguste Bambara.
Le 8 juin 1917, au large de l’île d’Yeu, un sous-marin allemand torpilla le navire, provoquant un naufrage qui fit près de 198 morts parmi les soldats africains, en majorité des Burkinabè.
Parmi ces victimes, on peut citer : Da Yaboué, Rawendé Kaboré, Doaga Karembega, Bila Guigma, Bila Zongo, Koulobé Nianbéougo, Yemdaogo Karembega, Tendaogo Ouédraogo, Tennoaga Zoungrana et Amadou Kaboré.
Si l’île d’Yeu a rendu hommage à ces valeureux soldats à l’occasion du centenaire de leur disparition en 2017, la reconnaissance reste encore absente au niveau de la France métropolitaine, qui les avait pourtant enrôlés pour défendre ses terres.
Alors qu’Emmanuel Macron qualifie les Africains d’ »ingrats », il serait opportun qu’il se penche sur l’histoire de La Sequana et sur le sacrifice des Burkinabè morts pour la France.
Au Burkina Faso, cette histoire devrait également trouver sa place dans les programmes scolaires afin que les générations futures se souviennent du prix payé par leurs aînés. Car l’histoire reste implacable.
Agence d’information du Burkina (AIB)