Burkina Faso : L’Unité d’Action Syndicale interpelle l’Etat sur des questions majeures
L’Unité d’Action Syndicale (UAS) a organisé, ce samedi 25 janvier 2025 à Ouagadougou, une conférence publique portant sur trois thématiques majeures, notamment la crise sécuritaire ainsi que les atteintes aux droits et aux acquis en matière de liberté, la cherté de la vie et l’opérationnalisation du Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU) et l’intégration des indemnités dans le calcul des pensions.
Face à une crise multidimensionnelle marquée par l’insécurité, la cherté de la vie et les défis liés à la couverture sociale, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) mobilise les travailleurs et interpelle l’État sur ses responsabilités. Le secrétaire général de la Confédération Syndicale Burkinabè, Guy Olivier Ouédraogo, a déclaré que depuis 2015, le Burkina fait face à une guerre injuste et « lâche » imposée par des groupes terroristes.
Selon lui, la situation actuelle reflète un contexte profondément marqué par les actes néfastes de ces bandits dépourvus de foi et de loi. Par ailleurs, il a souligné que, dans ce même contexte, on observe des atteintes injustifiées aux libertés individuelles et collectives.
« Le fait qu’il y ait des enlèvements, des emprisonnements, des réquisitions, les atteintes à la liberté de presse, au droit à l’information du public, ainsi que des accusations portées contre certaines personnes sans qu’elles soient jugées, suscite de vifs débats au sein de notre population. Ces divergences d’opinions, où certains se montrent favorables, d’autres opposés, et d’autres encore partagés, créent une situation peu constructive », a-t-il précisé.
Pour lui, nul n’est opposé aux intérêts de la nation. Il appelle ainsi l’État à redoubler d’efforts afin que l’ensemble de la population puisse mieux comprendre les enjeux actuels et adhérer pleinement aux actions entreprises. Sur la question de la cherté de la vie, l’UAS souligne son impact significatif sur l’ensemble de la population, et particulièrement sur les travailleurs. Elle attribue cette situation, entre autres, à la hausse des prix des produits de grande consommation et appelle à un dialogue sur les causes internes afin de restaurer le pouvoir d’achat des travailleurs.
Concernant l’Assurance Maladie Universelle (AMU), l’UAS affirme y adhérer, mais insiste sur la nécessité pour l’État et les autres acteurs d’assumer leurs responsabilités afin de répondre aux attentes des malades. Elle souligne également l’importance de préserver les acquis des travailleurs en matière de couverture santé pour eux et leurs familles.
À cet effet, elle a émis plusieurs recommandations, notamment ramener les cotisations salariales de 6 % à 4 %, la gratuité des soins pour les personnes âgées, y compris les retraités, réduire à 1 % les contributions des retraités, veuves et veufs dont les pensions dépassent le SMIG, tout en exemptant ceux ayant des pensions inférieures.
Par ailleurs, elle propose d’adapter les contributions des acteurs de l’économie informelle selon leurs revenus, de maintenir les systèmes de prise en charge médicale existants dans les entreprises, et d’envisager des exceptions au respect strict de la pyramide sanitaire.
Pour l’UAS, seule une action concertée, équitable et respectueuse des droits des travailleurs permettra de rétablir la confiance et de garantir un avenir plus serein pour l’ensemble de la population.
Eléonore Savadogo (stagiaire)
Faso7
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