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Burkina/ Entrepreneuriat : De la vente de la barbe à papa à la fabrication de jus naturels, Boubacar Compaoré réussit à se faire une place

Boubacar Compaoré est un jeune homme d’une trentaine d’années. Il y a de cela 8 ans, il a commencé à vendre de la barbe à papa et du popcorn. Aujourd’hui, le jeune homme se fait une place au soleil grâce à son activité.

Habillé d’un ensemble jean et des gants, Boubacar Compaoré dit « Naturo » et son aide sont au four et au moulin pour la fabrication des jus d’orange, de mangue, de pastèque et d’ananas pour satisfaire leur clientèle. Il vend également de la crème glacée.

Installé à proximité de l’université l’Aube Nouvelle, l’entrepreneur a pour clients fidèles les étudiants. Des clients stationnent également pour se procurer du jus naturel.

N’ayant pas de moyens financiers pour poursuivre ses études, l’entrepreneur a abandonné les bancs après son certificat d’études primaires. Pour se faire une place « au soleil », monsieur Compaoré a décidé de vendre de la barbe à papa. Quelque temps après il a associé à la barbe à papa, la vente de popcorn. Avec son épargne, il s’est acheté des machines pour fabriquer de la crème glacée. Avant l’achat des machines, il s’est formé dans le domaine de la fabrication des jus naturels et de la crème glacée. Après avoir mieux concilié son activité de départ avec la fabrication de crème glacée, le jeune homme va alors introduire la fabrication et la vente des jus naturels.

Boubacar Compaoré en train de servir un client

« J’ai commencé mon activité avec la barbe à papa, après j’ai commencé à vendre du popcorn, après j’ai ajouté la crème glacée et en plus maintenant, le jus naturel. Mon jus est fait à base de fruits naturels. Je n’ajoute rien d’autre. C’est 100% naturel », a dit l’entrepreneur.

Aujourd’hui, son activité se porte bien. Il a deux autres endroits où il est installé. Dans ces endroits, il ne fabrique que du jus naturel et de la crème glacée. Il a des aides qui sillonnent les différents quartiers pour en vendre. « Je fais des jus naturels que je conserve dans des bouteilles. Je fais également de la crème glacée. J’ai des gens qui m’aident à vendre. Par jour après avoir déduit les dépenses, je peux avoir au moins 3 000 francs CFA de bénéfices par endroit. Je ne me plains pas. Je peux dire que je m’en sors bien avec mon activité », a expliqué notre interlocuteur.

Pour lui, pour réussir dans l’entrepreneuriat, il faut toujours innover et se faire former dans le domaine dans lequel on évolue. Mais aussi, il faut accepter de souffrir pour pouvoir bénéficier des retombées positives. « L’entrepreneuriat, c’est une longue chaîne. Tu dois travailler durant plusieurs années pour que ça réussisse. Si tu veux bénéficier des retombées économiques dès les deux ou trois premières années, ça sera compliqué. Tu seras obligé d’abandonner. Je suis dans le domaine cela fait huit ans. Pour d’autres, je n’avance pas. Mais je sais ce que je fais et ce que je veux. Dans chaque activité, il faut avoir de l’amour pour ce qu’on fait pour pouvoir évoluer et il faut vraiment avoir le courage pour affronter les difficultés », a indiqué le jeune homme.

Abdoul Aziz Drabo a acheté du jus d’orange il n’a pas souhaité qu’on montre son visage

Aujourd’hui, il travaille avec cinq jeunes à qui il verse un salaire chaque fin du mois. Pour lui, pour réussir dans l’entrepreneuriat, il faut éviter de travailler avec les membres de sa famille.

En février 2024, Boubacar Compaoré, a perdu plus d’une dizaine de ses machines dans un incendie chez lui, à la maison. Ça été une période difficile pour lui, mais aujourd’hui, il reste confiant et optimiste. « J’ai perdu beaucoup de choses c’est vrai, mais actuellement, je ne regrette pas. Je suis croyant et avec l’aide de Dieu, j’ai réussi à surmonter cela. Mon activité se porte bien je ne peux que rendre grâce à Dieu », a laissé entendre l’entrepreneur.

Il invite les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat mais aussi à être patients.

Client de Boubacar Compaoré, Abdoul Aziz Drabo, trouve que son jus est bien fait et respecte les conditions d’hygiène. Il invite les jeunes à faire comme monsieur Compaoré mais de surtout songer à toujours innover.

Rama Diallo

Lefaso.net

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