Société

Poni : Le projet EHADA II de la Croix-Rouge Burkinabè en action

Dans la région du Sud-Ouest du Burkina Faso, la phase 2 projet « Eau, Hygiène, Assainissement et Diversification Alimentaire (EHADAII) » vise à transformer les conditions de vie des populations, en particulier dans six villages de la commune de Bouroum-Bouroum. Ce projet, qui s’étend sur une période de quatre ans (1er mai 2022 – 30 avril 2026), est mis en œuvre par la Croix-Rouge Burkinabè, en partenariat avec la Croix-Rouge de Monaco.

L’objectif principal du projet EHADA II est d’améliorer significativement les conditions de vie de près de 6 500 personnes issues de 723 ménages et 6 écoles primaires, en se concentrant sur l’accès à l’eau potable, l’assainissement et la diversification alimentaire.

Jean Noël Yaméogo, le Chef de projet, dans un jardin scolaire – Faso7

Au cœur des initiatives se trouve l’amélioration des conditions sanitaires et nutritionnelles dans les villages ciblés, en l’occurrence Séouo, Gbonfrera, Tikitionaon, Tiogagara, Kokora et Mandjinaon.

De l’eau potable pour tous

« Pour garantir un accès permanent à l’eau potable, le projet a entrepris la construction de 5 nouveaux Pompe à Motricité Humaine (PMH) et la réhabilitation de 7 autres »,  a expliqué Jean Noël Yaméogo, chef du projet, le 23 janvier 2025. En parallèle, des actions ont été menées pour réparer et protéger 9 PMH existants.

L’un des forages réalisés – Faso7

Ce travail a été soutenu par la mise en place et la formation de six Associations des Usagers de l’Eau (AUE), essentielles pour la gestion de ces ressources au niveau local. Ces associations jouent un rôle crucial, notamment en organisant des assemblées villageoises qui favorisent la transparence et la responsabilité concernant la collecte de fonds pour l’entretien des infrastructures. « Par mois, chacun cotise 300 FCFA pour réparer la pompe en cas de panne. A ce jour, nous avons environ 250 000 FCFA dans notre caisse », a révélé Kizanté Da, Secrétaire général de l’AUE de Gbonfrera.

La mise en œuvre du projet a déjà un impact sur les populations concernées. « Avant, on puisait l’eau au marigot. Parfois, il n’y avait même pas d’eau. Mais aujourd’hui, grâce au forage, même les animaux ont à boire ! », témoigne Tiépena Da, habitante du village de Gbonfrera. Les populations sont également organisées pour sauvegarder les ouvrages réalisés. « Nous n’attendons pas la Croix-Rouge pour réparer les pompes en cas de panne », a assuré Tiépena Da.

Hygiène et assainissement : des latrines et des réflexes

La question de l’assainissement occupe une place importante dans le projet. En effet, pour réduire les pratiques de défécation à l’air libre, 206 latrines familiales ont été construites, et l’éducation sur les pratiques sanitaires a été renforcée auprès des habitants, a indiqué le Chef de projet, Jean Noël Yaméogo. 

Une des nombreuses latrines réalisées – Faso7

A noter, toujours sur ce volet assainissement, des clubs de santé scolaire ont été initiés dans les écoles des villages ciblés par le projet. Ils sont des cadres pour les élèves d’apprendre les réflexes d’hygiène ainsi que d’assainissement de leur cadre de vie. A l’école primaire de Gbonfrera, Lucien Bationo est enseignant et aussi responsable du club de l’établissement.

Lire aussi : Projet Accord Cadre Eau : La Croix-Rouge Burkinabè remet des ouvrages hydrauliques et d’assainissement aux populations de Tanghin Dassouri

« Chaque matin, les enfants viennent très tôt à l’école. Et avec les élèves et les enseignants, nous balayons la cour de l’école. Nous mettons les ordures dans les bacs à ordure. C’est pour cela que nous avons ce résultat », commente-t-il, en montrant une cour d’école propre et sans déchet au milieu de laquelle trône le mât du drapeau national.

Lucien Bationo est fier de l’hygiène à l’école de Gbonfrera – Faso7

L’impact de ces clubs de santé va jusqu’aux ménages où les enfants rappellent à leurs parents les pratiques d’hygiène à adopter, explique Jean Noël Yaméogo.

Les jardins scolaires : apprentissage et appétit

Dans le cadre de la diversification alimentaire, le projet a également mis en œuvre des jardins maraîchers scolaires, qui sont maintenant présents dans six établissements éducatifs. Ces jardins, d’une superficie de 0,25 hectare chacun, servent à produire des légumes qui complètent les repas servis dans les cantines scolaires, permettant ainsi une alimentation plus variée pour les enfants.

Les élèves de l’école de Gbonfrera en pleine récolte dans leur jardin scolaire – Faso7

Les enseignants, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes ont reçu une formation sur les techniques de maraîchage avec l’agriculture, leur offrant non seulement immédiatement des ressources alimentaires, mais également des compétences pour un avenir plus autonome. « A la maison, je ferai mon propre jardin », a assuré Stéphane Bationo, élève à l’école primaire de Gbonfrera, où le jardin a ravi les acteurs.

Les récoltes du jardin scolaire sont utilisées pour améliorer la cantine scolaire – Faso7

« Nous ne pouvons plus nous en passer », témoigne le directeur de l’école, Luc Gervais Kambiré. « Non seulement, les fruits du jardin améliorent leur ration alimentaire, mais grâce à la cantine, les enfants restent à l’école pour mieux étudier leurs leçons », ajoute la cantinière, Yéri Adjara Kambou.

La cantine scolaire est un atout pour les élèves – Faso7

Le succès de ces initiatives repose sur l’engagement des communautés locales, renforcé par l’implication de 12 volontaires et de 12 hygiénistes formés et l’appui des services techniques étatique dont l’agriculture, l’eau et de l’enseignement. Ces acteurs communautaires sont essentiels pour promouvoir des bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement, instaurant ainsi des changements de comportements durables.

Faso7

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