La deuxième édition de la Semaine de l’épargne et de l’investissement (SEI) se tient les 7 et 8 février 2025, à Ouagadougou. Cette édition est placée sous le thème « Sécuriser son épargne et construire un avenir financier durable : stratégies endogènes pour un développement résilient face aux défis sécuritaires et aux arnaques ». La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce vendredi 7 février, sous le haut patronage du ministre Dr Aboubakar Nacanabo, le patronage du président du Conseil national du patronat burkinabè, Idrissa Nassa, et le parrainage du président du Conseil d’administration de la BOA, Lassina Diawara.
Durant deux jours, des panels vont être organisés autour du thème. Il y aura des rencontres B to B avec des personnes qui ont su se faire une place dans la société. Les différentes institutions financières partenaires à la SEI ont chacune un stand où leurs produits financiers et d’investissement sont exposés ou expliqués par leurs agents.
Cette Semaine de l’épargne et de l’investissement vise à former et à renforcer les capacités des Burkinabè, surtout des jeunes, sur l’inclusion financière. Aussi, c’est pour leur permettre de faire la connaissance des produits financiers et des produits d’investissement. « Nous avons constaté que le taux de bancarisation est très faible. Le taux d’utilisation des produits financiers est très faible. Ce, parce que beaucoup ne connaissent pas ces produits. L’objectif que nous visons, c’est de vulgariser cette information pour que le plus grand nombre puisse avoir la bonne information et la comprendre », a indiqué le président du comité d’organisation Christophe Yaméogo.
Et d’ajouter : « Les gens sont à la recherche de quelque chose qu’ils n’ont pas, un espace pour l’éducation financière au Burkina. C’est la première initiative dédiée à l’éducation financière au Burkina Faso. Nous voulons faire un travail d’éducation à travers la semaine de l’épargne. Nous ne nous arrêtons pas à ces deux jours d’activités. Tout au long de l’année, nous avons des activités. Nous faisons des webinaires, des masters class. Nous faisons des tournées au sein des universités, des instituts et des écoles de formation professionnelle. »
Il invite les jeunes à se former sur l’inclusion financière afin qu’ils puissent mieux gérer leurs économies
Selon la représentante du ministre en charge de l’économie, Pauline Toé, l’éducation financière joue un rôle central dans la construction d’une société économiquement responsable et résiliente. « Selon une étude de la Banque mondiale, les individus ayant une meilleure compréhension des mécanismes financiers sont plus aptes à gérer leurs revenus, à anticiper les imprévus, à éviter les dettes excessives et à investir dans des actifs productifs. C’est pourquoi des initiatives comme la Semaine de l’épargne et de l’investissement méritent d’être soutenues et amplifiées. À travers cette plateforme d’échanges et de formation, nous devons nous donner les moyens d’outiller nos concitoyens, quels que soient leurs statuts, salariés, entrepreneurs, commerçants, artisans ou agriculteurs, afin qu’ils puissent prendre des décisions financières éclairées et profitables », a souligné la représentante du ministre.
Pour elle, les arnaques financières et les systèmes illégaux de collecte d’épargne constituent aujourd’hui une menace grandissante. Car de nombreuses familles ont vu leurs économies anéanties par des structures frauduleuses promettant des gains illusoires. « Face à ce fléau, nous devons agir avec fermeté », a dit madame Toé.
D’après le représentant du parrain, Serge Beni, il est crucial d’éduquer les populations. Pour lui, il faut leur fournir les outils nécessaires pour identifier les dangers liés aux arnaques. Aussi, il faut renforcer la régulation afin de protéger l’intégrité des systèmes financiers.
« Face à ces défis, notre stratégie doit être claire. Elle repose sur trois piliers fondamentaux. D’abord, la sécurité de l’épargne, cela implique une collaboration renforcée entre les institutions financières, les autorités publiques et les acteurs privés pour garantir la transparence et la sécurité des investissements. Nous devons promouvoir des produits financiers accessibles et fiables qui inspirent confiance. Ensuite, l’éducation financière, il est primordial de sensibiliser et de former nos populations, en particulier nos jeunes, pour leur permettre de faire des choix éclairés. Une population informée est une population outillée pour résister aux arnaques et pour investir judicieusement. Enfin, l’investissement dans la résilience : en investissant dans nos secteurs productifs locaux, nous contribuons à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté et à une croissance économique inclusive. Cet effort doit être soutenu par des initiatives favorisant le retour de la paix et de la stabilité », a révélé monsieur Beni.
Rama Diallo
Lefaso.net
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