Société

Burkina Faso : Les détenus de Baporo expérimente la production du blé sur 10 hectares

Dans le cadre de la campagne sèche 2024-2025, le ministre chargé de l’Agriculture a visité le Centre pénitentiaire agricole de Baporo, ce vendredi 7 février 2025.

Arrivé sur place, le chef du département en charge de l’Agriculture a été reçu par le ministre en charge de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, et le directeur de l’Administration pénitentiaire, Sabila Sawadogo. Ils ont parcouru le domaine afin que le ministre de l’Agriculture constate les exploitations en cours dans ce centre, qui regorge d’un potentiel de 1 000 hectares.

En cette période de sécheresse, le CPAB produit de la pomme de terre, du maïs et du riz. Dix hectares de blé sont également en expérimentation sur ce site, avec un objectif de récolte de 30 tonnes. Le centre teste aussi la production de bananes et de cacao sur cinq hectares. On y pratique aussi l’élevage de bétail et de volaille.

Il y a des hommes pour travailler…

Après des échanges avec les responsables des lieux, Ismaël Sombié a promis de trouver une solution au problème lié à la faiblesse de la station de pompage du centre. « Le potentiel est énorme ici. Il y a de l’eau, il y a de l’espace et il y a des hommes pour travailler. Donc, il reste l’action concertée du ministère de l’Agriculture et de celui de la Justice pour faire en sorte qu’ici devienne une référence en matière d’agriculture », a-t-il déclaré.

Selon Edasso Rodrigue Bayala, 90 % des pensionnaires au Burkina Faso sont des jeunes. Pour lui, il n’est pas question de puiser dans les caisses de l’État pour nourrir cette population qui constitue une main-d’œuvre. « Je crois que c’est la fainéantise et l’oisiveté qui créent les vices et qui ont amené ces personnes-là à des actes peu recommandables », pense le ministre en charge de la Justice.

Partant de ce constat, le ministre chargé de la Justice a rappelé l’adoption de la loi sur le Travail d’intérêt général, qui permet aux juges de condamner les coupables à des travaux d’intérêt général en tenant compte de certains facteurs, plutôt que de procéder à l’incarcération.

Le CPAB en cours d’innovation

« Lorsque vous effectuez un travail d’intérêt général d’un mois, vous bénéficiez d’une réduction de peine de trois mois […]. Lorsqu’ils viendront, ils travailleront, apprendront quelque chose, se forgeront eux-mêmes et développeront une sociabilité qui leur permettra d’être jugés aptes à réintégrer la société », a-t-il expliqué.

À ce jour, ce centre pénitentiaire à ciel ouvert compte 80 détenus. Pour les travaux agricoles sur place, environ 180 détenus de la prison de Boromo sont mobilisés chaque jour en saison pluvieuse pour renforcer les effectifs. Ce chiffre se réduit à 30 ou 40 détenus en saison sèche. Actuellement, un centre de détention de 500 places est en construction pour accueillir davantage de détenus et les former aux métiers de l’agriculture.

« Notre champ n’est pas clôturé. Ce sont les détenus qui assurent eux-mêmes la surveillance, nuit et jour. On ne les garde pas. Ils détiennent les clés de leurs chambres et veillent sur les champs sans escorte. Cela prouve qu’ils ont compris l’esprit de ce programme et qu’ils apprennent quelque chose de nouveau », a expliqué Sabila Sawadogo, directeur général de l’Administration pénitentiaire.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

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