A la UneActualitéAIB.Media

Fespaco : le cinéma tchadien trace son chemin

FESPACO 2025-BURKINA-TCHAD-CINEMA-

Fespaco : le cinéma tchadien trace son chemin

Ouagadougou, 14 fév. 2025 (AIB) – Le Tchad, pays invité d’honneur au Festival panafricain du cinéma et de la télévision (FESPACO), a beaucoup travaillé pour mettre son 7e art sur les feux des projecteurs. Les Festivaliers de la 29e édition auront la latitude de découvrir la diversité culturelle et cinématographique du pays de Mahamat Saleh Haroun.

Le Tchad regorge de talentueux cinéastes de renommée internationale. Les plus connus sont Edouard Sailly, Mahamat Saleh Haroun, Issa Serge Coele, pour ne citer qu’eux, qui servent aujourd’hui d’exemples à une kyrielle de jeunes tchadiens, amateurs du cinéma et de la vidéo. Ces trois noms ont poussé le curseur du 7e art tchadien au-delà des frontières du pays.

Edouard Sailly est considéré comme le pionnier du cinéma tchadien. Il a notamment signé une série de courts métrages, réalisée entre 1960 et 1970. Son film « Le troisième jour » (1966, 15mn, 35mm, noir/blanc) a été primé au Festival africain et malgache de Saint-Cast, en 1966.

Mahmat Saley Haroun, cet autre grand nom du cinéma tchadien est scénariste et réalisateur considéré comme le premier réalisateur tchadien de l’histoire. Il fut ministre en charge du tourisme et de la culture entre 2017 et 2018.

Il signe son premier long métrage « Bye Bye Africa » en 1999. Son second long métrage, « Abouna », 2002, a remporté le prix de la meilleure image au FESPACO et une mention spéciale au Festival international de Hong Kong.

« Letter from New York », sorti en 2001 avait aussitôt décroché le Prix de la meilleure vidéo au 11e Festival du cinéma africain de Milan.

Il a à son actif une vingtaine d’œuvres cinématographiques. Il a remporté l’Etalon de bronze de Yennenga en 2007 avec son film « Daratt ». Son long métrage « Lingui, liens sacrés », sorti en 2020 et sélectionné à la 74e édition du Festival de Cannes en 2021 a figuré parmi les 24 films en lice pour la Palme d’Or.

Une autre œuvre, « Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse » lui a valu le prix du jury au 63e Festival de Cannes,
Issa Serge Coele qui est de la même génération que Mahamat Saleh a une dizaine d’œuvres à son actif et a participé à plusieurs festivals internationaux comme membre du jury.

Né en 1967, il fit sa scolarité à Ndjmena puis à Bamako, avant de se rendre en Europe pour des études d’histoire, puis de cinéma.
Il a signé son premier long métrage, Dar es Salam en 2001 puis Ndjamena City en 2008. Il dirige jusqu’à aujourd’hui le cinéma de Normandie du Tchad.

Aux côtés de ces grands noms, existe une vingtaine de jeunes réalisateurs qui se sont lancés dans le cinéma.

Des perspectives pour plus de lauriers
En avril 2014, « Mariam », long-métrage réalisé par Moussa Tidjani et Oumar Moussa Abakar, a reçu le premier prix du Festival international du cinéma indépendant de Bafoussam (FICIB) au Cameroun.

Cette distinction, somme toute modeste, a fait la Une des médias tchadiens et suscité l’engouement général des plus hautes autorités du pays.

Depuis « Daratt » de Mahamat-Saleh Haroun qui a reçu plusieurs distinctions dont le Prix spécial du jury à la Mostra de Venise, le 7ème art tchadien est devenu un vecteur de visibilité du pays à l’international.

Le Prix du jury consacré à « Un homme qui crie » du même réalisateur, en 2010 au festival de Cannes, a été une consécration.

A son tour, l’Etat a accordé une attention particulière au cinéma. Davantage d’acteurs se sont alors lancés dans le cinéma par amour.

Dans un entretien qu’il a accordé au confrère burkinabè LeFaso.net, le Secrétaire général du ministère en charge de la culture Abdoulaye Souleymane Ousman Babalé a salué le dynamisme du cinéma dans son pays en ces termes « Le cinéma tchadien existe et renaît à nouveau grâce à une politique cinématographique qu’on est en train de mettre en œuvre sous la clairvoyance du maréchal Mahamat Idriss Déby Itno ».

Il a ajouté que « pour la première fois on a lancé un appel à projets pour la production et postproduction de films. Il est prévu d’autres actions concrètes pour le quinquennat à venir. Le véritable défi repose sur la formation ».

C’est sans conteste une vision qui présage d’une suite heureuse pour les cinéastes Tchadiens avec qui il faudra compter dans les décennies qui suivent lors des différents festivals.

Agence d’Information du Burkina
as/ata/amk

Comments

comments

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page