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Le cinéma africain à l’honneur dans un Burkina résilient

Le cinéma africain à l’honneur dans un Burkina résilient

Ouagadougou, 22 février 2025 (AIB) – La 29e édition du Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) s’ouvre ce samedi 22 février dans un contexte marqué par la résilience du peuple burkinabè face aux défis sécuritaires. L’événement réunit des réalisateurs africains et de la diaspora autour du thème « Cinémas d’Afrique et identités culturelles », invitant à une valorisation des racines culturelles pour des productions originales.

Malgré un contexte particulier marqué par une guerre imposée depuis plus d’une décennie, le Burkina Faso réaffirme son engagement à maintenir ses grandes manifestations culturelles d’envergure nationale et internationale.

Outre le FESPACO, la Semaine nationale de la culture et le Salon international de l’artisanat illustrent cette volonté de préserver l’identité culturelle du pays.

L’engouement pour le festival demeure intact, enregistrant une augmentation du nombre de films soumis et sélectionnés.

Cette année, 1 351 films ont été visionnés, soit une hausse de 12,53 % par rapport à l’édition précédente, tandis que 235 films ont été retenus.

La participation internationale s’est également accrue, avec 48 pays représentés contre 35 lors de la dernière édition, renforçant ainsi la notoriété du FESPACO sur la scène cinématographique mondiale.

L’absence de certains partenaires traditionnels n’entrave pas la tenue de l’événement, rappelant que les relations internationales sont souvent dictées par des intérêts fluctuants.

Ce festival se veut un espace d’affirmation culturelle, encourageant les cinéastes à s’inspirer de leurs racines tout en restant ouverts aux influences extérieures pour créer des œuvres authentiques.

Le thème de cette 29e édition met en exergue le rôle du cinéma comme vecteur d’identité et de transmission des valeurs culturelles.

À l’instar des industries cinématographiques américaine, chinoise, indienne ou encore nigériane, sud-africaine et algérienne, le cinéma africain est appelé à se développer sur la base de son propre patrimoine culturel.

Au-delà de l’hommage rendu aux réalisateurs africains et de la diaspora, le FESPACO constitue également un appel aux cinéastes burkinabè à s’engager dans la dynamique nationale de résilience, de lutte contre le terrorisme et contre l’impérialisme sous toutes ses formes.

Le cinéma est une puissante arme de communication et d’influence. Ceux qui ont saisi cette réalité et s’inscrivent dans cette dynamique sont à encourager, tandis que le mimétisme culturel montre ses limites.

« Le morceau de bois a beau séjourner dans l’eau, il flottera peut-être, mais jamais il ne deviendra caïman», selon Amadou Hampâté Ba.

S’illustrer à travers des œuvres authentiques et ancrées dans nos réalités est un atout face à une concurrence mondiale.

Personne ne pourra mieux exceller dans un domaine culturel propre à notre identité que nous-mêmes.

Par ailleurs, le cinéma est un canal privilégié pour promouvoir des valeurs fondamentales de nos sociétés, telles que le respect des aînés, le courage, la solidarité et la cohésion sociale.

Ces valeurs contrastent avec certaines influences extérieures prônant l’individualisme, l’exploitation à outrance et le néocolonialisme.

Le cinéma burkinabè doit s’attacher à préserver son essence culturelle et éviter de diffuser des principes en décalage avec les traditions locales.

Au-delà du secteur cinématographique, le patriotisme doit se manifester dans tous les domaines d’activité.

Aucun effort n’est vain dans un contexte où l’ennemi est prêt à user de toutes les stratégies pour parvenir à ses fins.

Le FESPACO incarne ainsi une résistance culturelle face aux défis contemporains, réaffirmant l’identité et la souveraineté culturelle des Africains.
Bonne fête du cinéma.
Agence d’information du Burkina

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