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FESPACO 2025 : La réalisatrice guadeloupéenne Mariette Monpierre invite les femmes à faire attention aux réseaux sociaux
Ouagadougou, 27 fév. 2025 (AIB) – La réalisatrice guadeloupéenne Mariette Monpierre, à travers sa série Manmzel New York, a invité jeudi, lors de la projection de son film au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), les femmes à faire attention aux réseaux sociaux, qu’elle considère comme un terrain propice aux prédateurs.
Dans le cadre de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), la série Manmzel New York, en compétition, a été projetée ce jeudi 27 février 2025 au CBC.
« J’appelle les femmes à faire attention aux réseaux sociaux, car ils sont des lieux où sévissent des prédateurs susceptibles de leur porter préjudice », a averti la réalisatrice.
Elle a précisé que sa série raconte l’histoire d’Isabelle, une jeune fiancée qui, lors de son passage à l’âge adulte, ignorait que sa valeur en tant que femme ne dépendait pas du nombre de followers sur Instagram, mais allait bien au-delà.
« C’est une série puissante, où l’on passe du rire aux larmes. Les paysages en Guadeloupe sont magnifiques. C’est une œuvre originale, féminine et engagée », a souligné Mariette Monpierre.
Pour la réalisatrice, Isabelle veut vivre pleinement en dehors des réseaux sociaux tout en mettant en avant sa force et son indépendance.
Selon elle, il n’est pas toujours évident pour une femme de bien se positionner à l’âge adulte, car l’amour peut parfois mener à des trahisons.
« C’est le cas d’Isabelle, amoureuse d’un homme que sa mère souhaitait la voir épouser en raison de sa richesse. Mais elle ne l’aime pas réellement », a-t-elle poursuivi.
D’après Mariette Monpierre, Isabelle réalise à la dernière minute, le jour de son mariage, qu’elle est en train de suivre la volonté de sa mère sans éprouver de véritables sentiments pour son futur mari.
La réalisatrice a révélé que ce personnage principal entraîne derrière elle toute une communauté de femmes et d’hommes, grâce à son charisme et son énergie.
« On perçoit bien le pouvoir des réseaux sociaux sur la famille. Les jeunes veulent être connectés à leur communauté en ligne plutôt que de partager des moments avec leurs proches », a-t-elle constaté.
Mariette Monpierre aborde également dans sa série la question de l’excision, notamment à travers la reconstruction du clitoris du personnage principal. Elle met ainsi en lumière une femme qui s’approprie son corps et aspire à vivre pleinement sa sexualité.
Elle souhaite aussi établir une passerelle culturelle entre l’Afrique, les Antilles et la Guadeloupe, en intégrant des acteurs africains, notamment d’origine ivoirienne et congolaise.
L’un des acteurs de la série, Bruno Henry Galian, a indiqué que son personnage apparaît à partir de l’épisode 4 de Manmzel New York.
Par ailleurs le réalisateur, M. Galian a souligné qu’Internet pousse souvent les jeunes à inventer des vies idéalisées pour donner l’illusion d’un bonheur constant.
Le cinéphile Sansan Somé a, quant à lui, salué l’originalité de la série et son ancrage dans l’actualité.
« J’ai suivi un reportage sur ce film à la télé et j’ai appris que la réalisatrice venait le présenter au FESPACO 2025. Je suis venu le voir et j’ai trouvé cela vraiment intéressant », a-t-il confié.
Agence d’information du Burkina
NO/ata