
Le Programme d’entretien routier 2017-2019 (PER 2017-2019) a été initié pour renforcer et assurer la pérennité du réseau routier au Burkina Faso. Son objectif principal était d’améliorer la circulation en réduisant les temps de parcours, de diminuer les coûts d’exploitation des véhicules et d’améliorer le cadre de vie des populations grâce à des infrastructures adaptées. Avec un budget de 28,55 milliards de francs CFA, financé par l’État, le Fonds spécial routier (FSR-B) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le projet a connu un avancement significatif, mais n’a pas totalement répondu aux attentes.
Le Programme d’entretien routier 2017-2019 (PER 2017-2019) affichait un taux d’exécution physique de 98,48%, avec un taux d’exécution financière et de décaissement atteignant 95,20%, à la date du 31 décembre 2023. Le montant total investi depuis le début du projet, lui, s’élève à 39,97 milliards de francs CFA. Malgré ces chiffres encourageants, le projet n’a pas été achevé dans les délais initiaux et a nécessité une prorogation. Au vu du taux d’exécution du temps consommé estimé à 103,45%, les performances globales ont été jugées insatisfaisantes par la Commission d’enquête parlementaire sur l’efficacité des projets et programmes financés sur ressources extérieures au Burkina Faso (CEP-EPPRE).
Une satisfaction mitigée des bénéficiaires
Selon CEP-EPPRE, les bénéficiaires du projet ont exprimé leur satisfaction quant à la réalisation des infrastructures. En milieu urbain, notamment sur certaines rues de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la fluidité de la circulation s’est améliorée, favorisant le dynamisme économique. « Au niveau des rues urbaines, les bénéficiaires apprécient positivement leur réalisation, car elles contribuent à la fluidité de la circulation et à la florescence de leurs activités », a affirmé la commission.
Cependant, L’évaluation du PER 2017-2019 a mis en évidence plusieurs insuffisances sur certains axes routiers du pays. « Sur l’axe Ouaga-Kongoussi (RN22), les bénéficiaires déplorent l’étroitesse de la voie et le manque de ralentisseurs au niveau des localités traversées par ladite voie. Cela entraîne beaucoup d’accidents », a confié la CEP-EPPRE.
À Ouagadougou, l’avenue Oumarou Kanazoé, quant à elle, souffre d’un mauvais entretien, avec des caniveaux obstrués et un manque d’éclairage public, ce qui complique la circulation et accroît les risques d’inondation en période de pluie. Les rues 30.660 et 30.986 présentent, elles, une canalisation asymétrique, où seule une partie des voies est équipée de caniveaux, souvent obstrués. Tandis que l’éclairage public est déficient, compromettant la visibilité nocturne.
À Bobo-Dioulasso, les habitants de la rue 17.01 (avenue de l’Insurrection populaire) plaident pour son prolongement et l’installation de dalles sur les caniveaux, afin d’améliorer la fluidité du trafic et la sécurité des piétons.
Des défis à relever pour une meilleure efficacité
L’évaluation menée par la CEP-EPPRE met en lumière des insuffisances structurelles et de gestion qui ont ralenti l’atteinte des objectifs du PER 2017-2019. Des améliorations sont nécessaires pour optimiser les futures phases d’entretien routier et garantir un impact durable sur le quotidien des populations. Parmi les recommandations, l’on note l’élargissement et la sécurisation des voies trop étroites, notamment sur la RN 22. Aussi, l’installation systématique de ralentisseurs dans les zones habitées pour limiter les accidents est à prendre en compte.
À cela, il faut ajouter le renforcement de l’entretien et du drainage des caniveaux pour éviter leur obstruction, l’amélioration et l’extension de l’éclairage public sur les axes stratégiques, ainsi qu’un suivi plus rigoureux des constructions des riverains pour préserver les infrastructures.
Le PER 2017-2019, bien qu’ayant atteint un taux d’exécution avancé, souffre de plusieurs insuffisances qui nuisent à son efficacité. L’Assemblée législative de transition, à travers la CEP-EPPRE, souligne la nécessité d’une gestion plus rigoureuse et d’un meilleur suivi des infrastructures mises en place. Ce qui va permettre de garantir des routes non seulement praticables, mais aussi sûres et adaptées aux besoins des usagers.
Hamed Nanéma
Lefaso.net