Lors d’une conférence de presse tenue, le vendredi 21 mars 2025 à Ouagadougou, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) a présenté un bilan détaillé de l’état des médias audiovisuels au Burkina Faso. Ce rapport fait suite à une visite de contrôle menée du 26 novembre au 13 décembre 2024, et qui a concerné 213 médias audiovisuels. L’objectif de cette initiative était de faire un état des lieux du paysage médiatique, d’évaluer le respect des obligations éthiques, de déontologie et conventionnelles et d’identifier les défis afin de prendre des mesures appropriées.
Selon les résultats présentés, il ressort que le paysage médiatique audiovisuel burkinabè compte 144 radios et 21 télévisions fonctionnels. Ces chiffres n’incluent pas les dix radios et les cinq télévisions du groupe Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB).
Cependant, il est à déplorer que seize radios et trois télévisions ne diffusent plus. Les raisons de ces fermetures sont multiples, notamment les problèmes sécuritaires, des impayés à la Société burkinabè de télévisions (SBT), des travaux de réfection des locaux. A cela s’ajoutent, l’expiration des autorisations spéciales, la disparition des responsables de certains médias, ainsi que d’autres motifs non précisés.
Par ailleurs, le CSC a révélé que douze médias n’ont pas obtenu d’autorisation depuis 2020 et 2021 pour démarrer leurs programmes, malgré l’expiration des délais impartis. Parmi eux, on compte cinq télévisions à couverture régionale, cinq radios communales, une radio commerciale et une radio institutionnelle. En outre, certaines radios, comme la radio municipale de Toma et la radio communale de Falagountou, fonctionnent sans l’autorisation requise du CSC.
Sur le plan technique, l’autorité de régulation a constaté que 24 médias audiovisuels ne respectent pas la limitation de puissance d’émission, tandis que dix-neuf autres ne sont pas conformes à la réglementation concernant le nombre de dipôles. « D’autres cas de dysfonctionnement constatés ont porté sur des émissions irrégulières ou non conformes à la grille des programmes, ou des libertés prises dans la gestion des radios, notamment une cession de l’exploitation desdites radios, toutes choses réglementaires et conventionnelles contraires aux dispositions légales, réglementaires et conventionnelles », a fait savoir Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, président du CSC.
Concernant les médias en ligne, le CSC a observé 178 médias, dont 119 sont fonctionnels et 59 sont inaccessibles. Parmi les médias fonctionnels, 56 produisent régulièrement des contenus, 52 ont une publication « plus ou moins régulière » et 11 médias n’ont publié aucun article en 2024. Parmi les médias inaccessibles, 29 sont actifs uniquement sur Facebook, 14 sont totalement inaccessibles, et 16 autres n’ont pas fourni d’informations ou ne sont pas reconnus.
Le CSC propose des perspectives
En ce qui concerne la presse écrite, le CSC a effectué son contrôle à travers les dépôts légaux reçus tout au long de l’année. Sur les 39 titres déclarés fonctionnels, 14 journaux n’ont pas effectué de dépôt légal en 2024. Par ailleurs, trois journaux ont changé de typologie en basculant vers des médias en ligne.
Comme perspectives, le CSC prévoit d’organiser des formations, des campagnes de sensibilisation sur l’éducation aux médias et à l’information. Des conférences publiques sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux et la cohésion sociale seront également organisées à l’intention du public.
L’instance de régulation entend développer le monitoring et la régulation des réseaux sociaux à travers la création et l’opérationnalisation d’un centre de monitoring. L’instance poursuivra également la mise en œuvre de la loi organique n°041-2023/ALT du 21 novembre 2023, afin de renforcer le cadre réglementaire du secteur médiatique burkinabè.
Lazard KOLA
Faso7
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