Employabilité des jeunes : L’ONG AGRA organise le symposium Youth Entrepreneurship for the Future of Food and Agriculture (YEFFA) à Ouagadougou

AGRA (Sustainably Growing Africa’s Food Systems), en partenariat avec la Fondation Mastercard, a organisé ce vendredi 28 mars 2025, un symposium, dénommé Youth Entrepreneurship for the Future of Food and Agriculture (YEFFA), dédié à la jeunesse. Cette initiative vise à instaurer une plateforme d’échanges et de réflexion entre les jeunes et les principaux acteurs engagés dans leur autonomisation.
Sous le thème « Donner aux jeunes les moyens d’accéder à des emplois décents et à des systèmes alimentaires résilients au changement climatique », cette rencontre avait pour objectif d’ouvrir de nouvelles perspectives d’emploi pour les jeunes, en mettant un accent particulier sur les jeunes femmes rurales. Ce programme quinquennal ambitionne d’atteindre 500 000 jeunes et de créer 142 000 opportunités d’emploi dignes et épanouissantes.

Jules Somé, directeur pays d’AGRA Burkina Faso, a souligné la pertinence de ce forum, le qualifiant de « nécessité » pour offrir aux jeunes un espace d’expression sur les défis qu’ils rencontrent dans le secteur agro-sylvo-pastoral. Il a rappelé que la majorité de la population burkinabè est jeune et que « 80 % du monde rural vit du secteur agricole », un pilier essentiel pour un développement inclusif du pays.
Selon lui, il est impératif que les initiatives visant à développer l’agro-industrie placent la jeunesse au cœur de leurs priorités. C’est dans cette optique, de ses dires, qu’AGRA a réuni de jeunes Burkinabè de divers horizons afin d’identifier, en collaboration avec le gouvernement et les partenaires du programme YEFFA, financé par la Fondation Mastercard, des solutions adaptées aux défis qu’ils rencontrent.
Offrir des perspectives solides aux jeunes…
À l’entendre, l’objectif est de permettre aux jeunes d’exploiter pleinement le potentiel du secteur agricole, d’accéder à des emplois décents et d’en créer, contribuant ainsi à la souveraineté alimentaire et à la lutte contre le chômage. Il a également insisté sur l’importance d’offrir à la jeunesse des perspectives solides pour éviter qu’elle ne soit livrée à l’oisiveté et exposée à divers fléaux en lien avec l’insécurité. « Il est impératif que nous puissions occuper sainement et dignement nos jeunes », a-t-il affirmé, soulignant leur rôle clé dans la construction de la paix et l’industrialisation du pays par le biais du développement agro-industriel.

Adama Boro, directeur général du foncier, de la formation et de l’organisation du monde rural au ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, a fait valoir l’intérêt des échanges tenus lors du forum, mettant en avant les préoccupations des jeunes ainsi que les perspectives et résolutions qui en ont émergé.
Parmi les défis soulevés, il a insisté sur la question du marché et des infrastructures de stockage, tout en rappelant que « pour stocker, il faut d’abord atteindre un niveau critique en termes de production ». Il a également encouragé les jeunes à s’organiser en groupements d’intérêt économique (GIE) afin de mutualiser leurs efforts et surmonter les obstacles qu’ils rencontrent. Selon lui, « seul, on peut aller vite, mais seul, on ne peut pas aller loin », soulignant ainsi l’importance du travail collectif pour transformer les contraintes en opportunités.
Insister sur la formation des jeunes
Abordant la question de la formation, il a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des jeunes, précisant que « le défi, c’est d’accompagner la jeunesse », notamment à travers les centres de promotion rurale qui offrent des formations qualifiantes en dix mois, sans exigence de niveau académique. Il a par ailleurs mis en exergue les opportunités de financement existantes, bien que certaines conditions d’accès restent contraignantes.
Enfin, il a rappelé que la compétitivité sur le marché dépend du respect des standards de qualité et des normes, et a exhorté les jeunes à se former en amont pour accroître leurs chances de réussite. « Le premier pas vers l’entrepreneuriat, c’est acquérir la connaissance », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance de la formation pour garantir la viabilité et la pérennité des initiatives dans le secteur agricole.

Rahinatou Barry, représentante des jeunes du Burkina Faso, a exprimé les attentes de la jeunesse à l’égard du programme YEEFA, insistant sur la nécessité de prendre en compte « les recommandations que nous avons formulées et les solutions que nous avons proposées » pour répondre aux défis spécifiques de chaque région.
Évoquant la situation du Haut-Bassin, elle a souligné les principales difficultés rencontrées par les jeunes, notamment le manque de formation, l’accès limité au financement et les obstacles considérables auxquels sont confrontées les jeunes femmes pour accéder aux terres. « L’accès aux terres est très, très difficile pour les jeunes femmes », a-t-elle déploré, appelant à des mesures concrètes pour lever ces barrières et permettre une véritable inclusion des jeunes dans le secteur agricole.
Éléonore Savadogo (stagiaire)
Faso7
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