Les impacts des inondations fluviales au Burkina Faso : La Croix-Rouge Burkinabè et ses partenaires simule le PAP à Hèrèdougou
La Croix-Rouge Burkinabè (CRBF), avec le soutien financier de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a mené un exercice de simulation pour tester son Protocole d’Actions Précoces (PAP) pour les inondations fluviales à Hèrèdougou, le 25 mars 2025. L’exercice, axé sur la région du fleuve Mouhoun, une zone fréquemment touchée par les inondations fluviales, vise à renforcer la résilience des communautés face à cet aléa.
Comme dans certaines localités sur le long du fleuve Mouhoun, Hèrèdougou, dans la commune de Pâ, est constamment menacé par les inondations fluviales, en particulier pendant la saison des pluies en raison des crues du fleuve. Au cours des trois dernières années, le Burkina Faso, particulièrement le village de Hèrèdougou a subi d’importants dégâts humains et matériels causés par les inondations pluviales et fluviales.
En réponse, la CRBF, avec le soutien de la FICR et du Centre Climat, a élaboré un PAP pour les inondations fluviales le long du fleuve Mouhoun afin d’anticiper ce risque, de sauver des vies et de préserver les moyens de subsistance des communautés vulnérables. Ce PAP a été validé le 18 février 2025 et tous les acteurs ont été mobilisés pour sa mise en œuvre en cas d’atteinte des déclencheurs définis. Ce PAP prévoit un exercice de simulation sur le terrain.
Atelier de coordination
Réunis en atelier du 24 mars 2025 à Boromo, l’ensemble des partenaires intervenant dans ce protocole ont arrêté les différentes articulations de cet exercice. Asseta Koanda, le Secrétaire général de la Province des Balé, a rappelé les conséquences dramatiques des inondations à Hèrèdougou en 2024. Elle a salué l’initiative du PAP qui permettra de pouvoir parer à toute éventualité.
« La simulation a pour objectif d’évaluer l’efficacité du PAP, à améliorer la coordination entre les parties prenantes et à préparer les équipes à une réponse rapide en situation de crise imminente sur les inondations fluviales », a expliqué Yacouba Guébré, Coordonnateur de la préparation et réponse aux catastrophes à la CRBF.
Les principaux objectifs de la simulation étaient de tester l’efficacité du PAP dans des conditions réelles et identifier les points faibles, de renforcer la coordination entre les différents services (cadre de concertation, secours, logistique, communication) et les acteurs locaux, d’évaluer le temps de réaction des équipes et leur capacité à gérer les situations d’urgence et de tester les canaux de communication entre les acteurs et avec la population.
La simulation
Le 25 mars 2025, l’ensemble des acteurs ont été déployés à Hèrèdougou. Les communautés, mobilisées, ont accepté se prêter à l’exercice. Plusieurs actions ont été menées durant cette simulation.
Elles ont consisté à alerter les communautés vulnérables, de les sensibiliser aux risques et aux actions prévues (évacuation, protection des moyens de subsistance), de mettre en place des points d’évacuation dans des zones sûres (construction des abris d’urgence), de transporter les personnes vulnérables vers des abris d’urgence, de distribuer des kits d’urgence aux familles vulnérables et de sécuriser les biens essentiels, les points d’eau potable, les stocks de nourriture, les champs et le bétail. En amont, des abris d’urgence ont été réalisés afin d’accueillir les populations impactées.
L’exercice a impliqué les autorités locales, la Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE), l’Agence Nationale de la Météorologie (ANAM), le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), la Brigade nationale des Sapeurs-Pompiers, les services techniques déconcentrés, les leaders communautaires, les organisations de la société civile et les organisations humanitaires présentes dans la province.
Le succès de la simulation a été évalué en fonction de la rapidité de la prise de décision, de la coordination entre les acteurs, de l’efficacité des actions anticipatoires, de l’efficacité de la communication et de la gestion des ressources. « A l’issue de la simulation, on peut dire qu’on a un motif de satisfaction parce que nous avons pu identifier certains points que nous allons améliorer en révisant notre PAP, qui sera soumis très bientôt au niveau de la fédération », a commenté Yacouba Guébré.
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