Société

Bassolma Bazié : « Le système éducatif a fait que nos jeunes sont complexés »

Le Burkina Faso a célébré, ce 21 septembre 2025, la Journée internationale de la souveraineté africaine (JISA). À cette occasion, le comité UJAMAA a organisé une conférence publique à Ouagadougou sous le thème « La souveraineté africaine et la question des réparations en lien avec l’esclavage et la colonisation : rôle et responsabilité de la jeunesse ». Ladite conférence a été animée par Bassolma Bazié.

​Durant 50 minutes, Bassolma Bazié a partagé son point de vue sur la responsabilité de la jeunesse dans la réparation des torts causés à l’Afrique par l’esclavage et la colonisation. ​Selon Bassolma Bazié, la colonisation se manifeste encore sous diverses formes. Il a cité le Franc CFA comme un signe de la persistance de la colonisation en Afrique francophone, les 11 accords coloniaux signés lors des indépendances, qui montrent que la colonisation a simplement changé de forme. ​

Le Code noir, selon lui, adopté au XIXe siècle en France et toujours non abrogé, est une manifestation résiduelle de l’esclavage. ​Les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque Mondiale), à travers les programmes d’ajustement structurel, prolongent la colonisation, a estimé Bassolma Bazié. ​Les systèmes démocratiques occidentaux, imposés aux pays africains, ont été décrits par Bassolma Bazié comme des stratégies pour maintenir la domination coloniale.

​Pour lui, ces manifestations ont des conséquences profondes sur le continent africain notamment au Sahel avec les conflits communautaires, le retard de développement économique et le terrorisme. Bassolma Bazié a appelé la jeunesse à l’action. Il a insisté sur le fait que la jeunesse doit devenir un acteur clé de la souveraineté africaine. Il les a exhortés à s’approprier les valeurs prônées par les États du Sahel et à s’investir en tant qu’acteurs de la révolution dans les pays de l’AES.

« Le rôle de la jeunesse, au plan politique, c’est de se battre et d’imposer une voie par laquelle les dirigeants doivent faire en sorte d’avoir une constitution qui soit l’aspiration du peuple. C’est sur cette base qu’on peut fonctionner. Dans la constitution, il faut faire la différence entre la légalité et la légitimité. La légitimité, c’est l’ensemble des actions qui doivent permettre au peuple de vivre de façon bienveillante », a-t-il déclaré. ​Bassolma Bazié a expliqué que cette lutte n’est pas uniquement réservée aux jeunes.

Les personnes âgées doivent aussi s’impliquer, car elles ont, selon lui, contribué à la perpétuation de la domination occidentale à un moment de l’histoire. « Nous sommes sur un engin explosif à fragmentation générationnelle. Si les jeunes refusent de se battre pour qu’il y ait l’assainissement politique, dans 10 ans, 15 ans, 20 ans, ils vont le payer cash », a-t-il soutenu. ​Pour que les jeunes puissent jouer leur rôle en tant qu’acteurs de la souveraineté, Bassolma Bazié a souligné l’importance de réformer le système éducatif.

​« Ça a commencé avec l’immersion patriotique mais ça doit aller plus loin. Les curriculas de notre enseignement doivent être revus. Il n’est plus question de dire à nos jeunes que Christophe Colomb a découvert l’Amérique. Le système éducatif a fait que nos jeunes sont complexés. Il nous faut une école bien assise pour former nos cadres », a-t-il affirmé.

Pour rappel, la Journée internationale de la souveraineté africaine est célébrée le Comité Ujamaa, en collaboration avec le mouvement Quilombo et le cadre Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita.

Saydou Ismaël GANAME 

Faso7 

L’article Bassolma Bazié : « Le système éducatif a fait que nos jeunes sont complexés » est apparu en premier sur Faso7.

Comments

comments

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page