Gouvernance minière : Le Réseau Afrique Jeunesse propose une « approche développementale »
Le Réseau Afrique jeunesse (RAJ) a organisé une rencontre de concertation et de plaidoyer avec les Organisations de la société civile (OSC) intervenant dans la gouvernance minière, les 21 et 22 janvier 2021 à Ouagadougou, pour tracer une feuille de route de collaboration.
Cinq ans après son institution, le Fonds minier du développement local (FMDL) présente toujours des limites, constate le Réseau Afrique jeunesse (RAJ). Parmi celles-ci, il y a les divergences de compréhension de son affectation par les acteurs, les limites des collectivités pour la gestion efficiente du fonds et la non-appropriation des mécanismes de fonctionnement du fonds par les comités de suivi.
Pour le RAJ, ces difficultés rencontrées nécessitent le renforcement des capacités des acteurs locaux et des Organisations de la société civile (OSC) autour de la veille citoyenne sur le FMDL, le contrôle citoyen de l’action publique communale, le leadership des femmes et des jeunes, et le plaidoyer. C’est ainsi qu’il a organisé une rencontre avec les acteurs afin de tracer une feuille de route de la collaboration entre les membres intervenant dans la gouvernance de l’industrie extractive.
- Pour le coordonnateur du RAJ, Daniel Da Hien, les OSC doivent connaître les actionnaires des sociétés minières.
Pendant deux jours, les participants ont passé en revue les différents domaines de leurs interventions et proposé des stratégies visant à accroître l’accès des communautés (surtout les femmes et les jeunes) au FMDL. « Nous ferons en sorte que l’Etat puisse savoir que les acteurs de la société civile engagés dans la gouvernance minière ont une approche développementale ; ils viennent pour contribuer », a indiqué le coordonnateur du RAJ, Daniel Da Hien.
« Un gain pour tous »
L’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC), qui milite pour que la gestion des ressources minières apporte un changement positif dans le quotidien des femmes et jeunes du Burkina Faso, est un partenaire du RAJ. « Mon souhait est qu’à l’issue de cet atelier, nous parvenions à des résolutions constructives que nous allons ensemble porter à l’aboutissement ; c’est-à-dire la création d’un environnement favorable à la prise en compte des préoccupations des communautés locales pour un développement social et économique harmonieux », a formulé la directrice pays de l’EUMC, Fatimata Lankouandé.
- Le président du réseau des maires des communes minières, Issaka Yaméogo.
Tout en saluant cette initiative, le président du réseau des maires des communes minières, Issaka Yaméogo, a indiqué que si ces recommandations sont mises en œuvre, « ce fonds minier est un gage du développement local et surtout durable ». Pour lui, la priorité des recommandations est l’application des textes prévus par la loi sur le nouveau code minier (en 2015). « Si nous arrivons à appliquer exhaustivement, vous verrez que c’est vraiment un gain pour tous. Ce sera un outil d’apaisement et de maintien de l’environnement social entre nous communautés et les sociétés minières », a-t-il affirmé.
- La photo de famille.
L’ONG RAJ et les OSC intervenant dans la gouvernance minière ont décidé de multiplier ce genre de rencontre. « Nous allons faciliter les rencontres, accélérer la confiance et casser la méfiance entre les communautés et les sociétés minières, entre les sociétés minières et les OSC, et également entre les sociétés et l’Etat face aux pressions qu’elles subissent », a conclu Daniel Da Hien.
Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net