Vœux du nouvel an 2021 : Le SYNAMUB répond à Abdoul Karim Sango
A l’occasion du nouvel an 2021, le secrétaire général et l’ensemble des membres du bureau exécutif national du Syndicat national des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) ont présenté leurs meilleurs vœux de santé, de paix, de prospérité aux artistes musiciens, le samedi 30 janvier 2021 à la Bourse de travail (Ouagadougou). Lors de la présentation, ils ont dressé le bilan quasi sombre de l’année écoulée et comme l’occasion fait le larron dit-on, ils ont renvoyé l’ascenseur à leur ex-ministre de tutelle, Abdoul Karim Sango.
C’est la Bourse du travail, bâtiment symbole de la lutte et de la résistance du Burkina Faso que le syndicat des artistes musiciens du Burkina a choisi pour présenter les meilleurs vœux pour l’année 2021. Il a dressé ensuite le bilan de « l’incompétence notoire » des « anciens-nouveaux » dirigeants (MPP), les sorties médiatiques qu’ils ont qualifiées « d’aberrantes » de l’ancien ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango, en passant par la cherté de la vie liée à la mauvaise gouvernance, Abdoul-Kader Ouattara alias Almamy KJ, secrétaire général de la SYNAMUB, ne mâche pas ses mots.
Au cours de son allocution, Almamy KJ a laissé entendre que l’année qui vient de s’achever n’a pas été un long fleuve tranquille dans le monde en général et au Burkina en particulier. Il en veut pour preuve, le renchérissement du coût de la vie, les attaques terroristes intempestives, des exécutions ciblées et extrajudiciaires, la pandémie du Covid-19, etc.
- Vue d’ensemble des artistes-musiciens
A l’entendre, les anciens-nouveaux dirigeants, le MPP et ses alliés, sont à l’origine de la gestion chaotique du pays des Hommes intègres, preuve « d’incompétence notoire » de leur part. « Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses alliés se sont révélés dans leur gouvernance comme de véritables fossoyeurs de la démocratie à travers la prise des mesures antisociales, la restriction des libertés individuelles et collectives, la promotion de la médiocrité, de la gabegie et du népotisme » a dénoncé le SYNAMUB.
C’est pourquoi, le porte-parole du SYNAMUB, Almamy KJ a invité et encouragé ses camarades militants à s’armer d’abnégation afin de faire face aux futurs assauts du « pouvoir impopulaire » qui, dit-il, « tentera par tous les moyens possibles de nous arracher nos acquis chèrement remportés sur le champ de bataille au prix de nombreux sacrifices ».
Le Covid-19 devenu « Covid Business » au ministère de la Culture
Selon l’explication du SYNAMUB, le président du Faso avait promis un milliard 250 millions de FCFA au secteur culturel. Cependant, il a qualifié ce fond de « médecin après la mort » car non seulement son décaissement est venu tardivement mais aussi sa gestion a mis à nu la « boulimie » de certains responsables à l’image du directeur général du BBDA, Wahabou Barra. « Le refus du directeur général du BBDA de publier les listes exhaustives et nominatives des bénéficiaires des différents fonds de solidarité au profit des acteurs culturels affiliés à l’institution corrobore les suspicions de détournement de fonds que notre syndicat pressentait, vu la moralité douteuse de ce dernier », a-t-il rappelé. « Le Covid-19 est devenu « Covid Business » au ministère de la Culture », regrette le syndicat.
- Abdoul-Kader Ouattara alias Almamy KJ, secrétaire général du SYNAMUB
Malgré tout ce dysfonctionnement tant relevé par le SYNAMUB, les membres ont salué l’avancée des luttes multiples et multiformes qui ont permis d’améliorer les conditions de vie et de travail des artistes musiciens au Burkina Faso. « Nous saluons le développement des luttes multiples et multiformes impulsées par les organisations authentiques d’artistes à travers des marche-meetings. »
Chevauchement entre qualité musicale et qualité politique : de deux choses l’une
L’on se souvient de cette déclaration du ministre de la Culture d’alors, Abdoul Karim Sango, suite aux multiples revendications des artistes musiciens du Burkina Faso, lors d’un point de presse du 12 février 2020 : « C’est la qualité de ta musique qui va te faire vivre de ça, l’Etat ne peut rien. Si ça ne marche pas, laisse la musique, vas faire autres choses, c’est clair et net. » A chaque chose son temps dit-on. L’heure a sonné pour les artistes-musiciens de lui renvoyer l’ascenseur en le paraphrasant en ces termes : « Monsieur Sango, si la politique ne marche pas, changez de métier. C’est la qualité de votre politique qui fera de vous un député, le parlement n’y peut rien. C’est clair et net ».
Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net