Transport routier : La grève du 22 au 26 février 2021 suspendue, informe le Regroupement des Mouvements du Burkina Faso
Le Regroupement des Mouvements du Burkina Faso (RM/BF) a tenu un point de presse ce samedi 20 février 2021 au Centre national de presse Norbert Zongo, à Ouagadougou, pour donner sa lecture sur la crise qui secoue le secteur des transports. Après des rencontres avec les différentes parties prenantes, le RM/BF affirme que les associations concernées ont décidé de suspendre la grève pour un mois, dans le but de finaliser les négociations afin d’aboutir à une sortie de crise.
A travers une correspondance adressée au président du Faso, l’Union des Chauffeurs Routiers du Burkina (UCRB) avait annoncé une grève du lundi 22 au vendredi 26 février 2021. Selon les premiers responsables de l’UCRB, cette grève visait à dénoncer l’ingérence du ministre des Transports, Vincent Dabilgou, mais aussi le non-respect de l’arrêté portant gestion et contrôle du fret en provenance et à destination du Burkina Faso.
En annonçant cette suspension de grève, le Regroupement des Mouvements du Burkina Faso, qui est une organisation de la société civile composée de 13 membres, vise à soulager la population déjà affectée par la crise sécuritaire et sanitaire sans précédent que vit le pays.
Pour Sidiki Dermé, porte-parole du regroupement, c’est à l’issue des concertations avec les différentes parties prenantes qu’ils ont obtenu la suspension du mot d’ordre de grève afin d’organiser des consultations pour résoudre la crise. Les associations impliquées étant notamment des organisations comme le Conseil burkinabè des Chargeurs (CBC), l’Union des Transporteurs routiers du Burkina (UCRB), le ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, la Faitière unique des Transporteurs routiers du Burkina (FUTR/BF) et le Haut Conseil des Transporteurs du Burkina Faso (HCT/BF)
Pour le principal conférencier du jour, ces rencontres ont permis au RM/BF de mieux cerner les différents enjeux de la crise et d’avoir aussi de la matière pour apprécier et apporter sa contribution pour une sortie de crise. Une crise qui, selon le représentant du RM/BF, n’a que trop duré et a un impact négatif sur l’économie, perturbant ainsi la quiétude sociale.
- Sidiki Dermé, porte-parole du regroupement
Mise en place d’une faitière des transporteurs
En rappel, dans une lettre datée du 18 février 2020, le Premier ministre Christophe Dabiré demandait aux responsables des organisations socio-professionnelles des transporteurs routiers, de se concerter en vue de la mise en place d’une faitière des transporteurs au Burkina Faso. Une seule organisation qui défendra les intérêts des transporteurs au Burkina Faso. De là est née la Faitière Unique des Transporteurs Routiers du Burkina Faso (FUTR/BF) pour représenter toutes les organisations socio-professionnelles du transport au Burkina Faso.
Cependant sur 19 organisations au départ, trois se sont démarquées de cette structure et ont créé le Haut Conseil des Transporteurs du Burkina Faso (HCT/BF). Cette scission serait à l’origine de la crise au sein des organisations socio-professionnelles des transporteurs routiers du Burkina Faso, selon le porte-parole de la RM/BF.
« La Faitière Unique des Transporteurs Routiers du Burkina Faso (FUTR/BF) est l’unique représentant des acteurs du transport. Elle est l’interface entre l’Etat et les différents partenaires. Par conséquent, toute organisation ou regroupement qui se crée est libre d’adhérer ou pas. Mais elle ne peut en aucun cas se substituer à la faitière, ni s’arroger de ses prérogatives. La délivrance du récépissé au HCT/BF a eu pour conséquence d’alourdir davantage un climat qui était déjà délétère et a créé le lit de la division », a déclaré Sidiki Dermé, porte-parole du RM/BF.
Pour ce dernier et ses camarades, le principal point de désaccord de cette crise interne est le leadership contesté du président de l’Organisation des Transporteurs Routiers du Faso (OTRAF) Issouf Maïga, élu à la tête de la Faitière Unique des Transporteurs Routiers du Burkina Faso (FUTR/BF).
Le Regroupement des Mouvements du Burkina Faso appelle le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités pour trouver une issue à cette crise afin de permettre à la faitière de dérouler ses activités pour le bonheur et la quiétude des populations.
J. E.Z.
Lefaso.net