Politique

Adhésion du MPS à la majorité présidentielle : Le bonheur se trouve dans la manière de gravir la montagne, enseigne Yacouba Isaac Zida

Yacouba Isaac Zida, président d’honneur du Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS), se prononce sur l’adhésion de son parti à la majorité présidentielle. Un message qu’il a publié ce vendredi 5 mars 2021 sur sa page Facebook.

Confucius disait que « tout le monde pense que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il se trouve dans la manière de la gravir ».

Je voudrais à travers ce message adresser mes félicitations au professeur Augustin Loada et son parti le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) pour la décision prise d’adhérer à la majorité. Il ne fait aucun doute que c’est une décision mûrement réfléchie et issue d’échanges entrepris au sein des instances du parti.

Je salue donc non seulement le courageux choix politique mais également la démarche qui a abouti à ce positionnement. La principale raison avancée est la priorité accordée au processus de réconciliation nationale par le président Roch Marc Christian KABORÉ et son gouvernement.

Aussi, en réponse à l’appel du parti, je m’inscris dans cette logique de la réconciliation nationale tout en félicitant le chef de l’État qui à l’entame de son second mandat, s’est attaqué de manière résolue à ce chantier de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, porteur d’immenses espoirs pour l’ensemble de notre peuple.

La réconciliation nationale n’a jamais été facile nulle part et certainement qu’elle ne le sera pas au Burkina ; mais nous devons ensemble relever le défi car la grandeur d’un peuple réside en sa capacité à transcender ses divergences pour bâtir une nation forte au bénéfice des générations présentes et futures.

Je suis convaincu aujourd’hui que notre pays prend la bonne direction ; aussi je réaffirme mon entière adhésion au processus enclenché et invite dès à présent toutes les militantes et tous les militants du MPS ainsi que tous les Burkinabè, femmes ou hommes, jeunes ou vieux, indépendamment de leur appartenance politique, ethnique ou religieuse, à se mettre tous à l’ouvrage afin de faire de la réconciliation et de la cohésion sociale une réalité dans notre pays.

À tous ceux qui doutent encore, je voudrais les interpeller et dire que leurs doutes, leurs craintes et parfois mêmes leur colère sont légitimes ; toutefois, la réconciliation n’étant pas un processus linéaire, notre pays peut éditer sa propre version originale qui nous mettra tous en confiance.

Chacun d’entre nous a donc le devoir d’y contribuer pour qu’au bout du compte cette réconciliation soit ce que souhaite véritablement l’ensemble de notre peuple. Il est plus que jamais temps que notre solidarité quitte le cadre des slogans pour se traduire maintenant en actions concrètes à l’endroit de tous nos compatriotes qui sont profondément blessés et ont besoin d’être guéris de graves traumatismes physiques et psychologiques.

Cette réconciliation sera le premier pas vers l’édification d’une nation solidaire, unie, forte et prospère. La sagesse populaire ne nous enseigne-t-elle pas de regarder là où l’on a trébuché plutôt que là où l’on est tombé ? Nos échecs face aux ennemis extérieurs sont dus en grande partie à une incohésion sociale aggravée : des burkinabé aux côtés de parfaits inconnus ont pris les armes contre leurs propres concitoyens et cela ne saurait être anodin.

Refusons d’être les victimes résignées d’un projet d’anéantissement de notre nation, de nos familles, de notre identité et de nos valeurs, projet orchestré par les forces du mal et exécuté par les groupes armés terroristes actifs dans notre région sahélienne depuis quelques années, et qui dans leur folie meurtrière ne discriminent aucune ethnie, aucune religion, aucun village ni aucune ville ; nous devons quitter nos positions tranchées qui parfois encouragent et dynamisent nos agresseurs tout en sapant le moral de nos braves soldats. Il est temps qu’ensemble nous reprenons en main notre destin en changeant le cours de cette guerre injuste et de cette histoire tragique qui nous sont imposées.

Nulle personne ne peut se réconcilier avec les autres si elle n’est pas d’abord réconciliée avec elle-même ; par conséquent, si notre pays le Burkina Faso veut retrouver son éclat et sa place dans le concert des nations, il lui faut impérativement se réconcilier avec lui-même et ensuite se réconcilier avec ses voisins et avec tous les peuples d’Afrique et du monde.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso réconcilié !!!

Yacouba Isaac Zida

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