Jeux de hasard au Burkina : Plus de 2 300 machines à sous non conventionnelles saisies
Afin d’assainir le secteur des jeux de hasard en proie ces dernières années à la prolifération des machines à sous non conventionnelles, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique ainsi que la direction générale de la police nationale ont élaboré une stratégie pour combattre le phénomène. Les actions réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie ont été présentées à la presse ce mercredi 9 juin 2021. Les opérations de contrôle menées dans 11 régions du Burkina ont permis de saisir 2 360 machines à sous non conventionnelles à la date du 31 mai 2021.
Le phénomène de la prolifération des machines à sous non conventionnelles a pris des proportions inquiétantes ces dernières années au Burkina Faso. En effet, depuis 2018, de nombreuses zones dites non loties, des villes et villages sont envahis par l’implantation de ses machines, souvent dans des endroits interdits à la pratique de cette activité (écoles, centres de santé, marchés, maquis, caves, etc.). Pourtant, l’exploitation des machines à sous est soumise à une réglementation que plusieurs promoteurs foulent au pied.
Parmi les régions du Burkina, la Boucle du Mouhoun est la plus touchée par le phénomène. Les enfants et les jeunes sont les principales victimes de ces machines non homologuées, car recourant au vol pour avoir de quoi miser. Et parce qu’elles ne disposent pas d’agrément et ne sont pas homologuées, ces machines échappent aux contrôles et donc au payement des impôts. Ce qui constitue un manque à gagner pour l’économie.
Selon Célestin Sanon, directeur général du trésor et de la comptabilité publique, des concertations entre les structures en charge de la supervision du secteur des jeux de hasard et les promoteurs de jeux ont abouti à l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la prolifération et l’exploitation illégale des machines à sous non conventionnelles au Burkina Faso, adoptée en 2019. Plusieurs actions ont été menées dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie. « Bien avant l’adoption de la stratégie, quatre missions de contrôle ont été menées dans la ville de Ouagadougou et ont permis de saisir au moins 210 machines à sous non conventionnelles », a précisé Jean Noël Sawadogo, directeur des études et de la législation financière.
Suspension de la délivrance des autorisations…
La mise en œuvre de la stratégie a permis la réalisation d’actions de communication et de sensibilisation au profit des populations, pour une meilleure connaissance et le respect des textes qui régissent le secteur des jeux de hasard. Les autorités communales ont aussi été touchées par les actions de communication, puisqu’elles interviennent dans le processus de délivrance des autorisations d’exploitation des machines à sous.
Suite aux actions de communication, 11 missions de contrôle ont été menées dans les différentes régions et ont permis de saisir 2 360 machines à sous non conventionnelles. La plupart de ces machines sont stockées au sein de la direction générale du trésor et de la comptabilité publique et dans les commissariats de police au niveau des régions. La délivrance de toute nouvelle autorisation d’exploitation des machines à sous est désormais suspendue, en attendant de pouvoir assainir le secteur.
En termes de perspectives, les acteurs de mise en œuvre de la stratégie comptent poursuivre les missions de contrôle ainsi que la formation des autorités communales et des promoteurs de jeux de hasard sur les différents textes. La finalisation de la relecture des textes encadrant le secteur les jeux de hasard est aussi en ligne de mire, afin de disposer de textes permettant de lutter efficacement contre la prolifération des machines à sous non conventionnelles.
Armelle Ouedraogo
Lefaso.net