Insécurité: les populations de Kaya crient leur ras-le-bol
Une coalition des Organisations de la société civile (OSC), des déplacés internes, des élèves et épouses des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont battu le pavé, le samedi 26 juin 2021, dans les rues de Kaya, pour protester contre l’insécurité grandissante dans la région du Centre-Nord.
Dénoncer l’insécurité grandissante et inquiétante dans la région, afin d’interpeller les autorités face à leur responsabilité, c’est l’objectif de la marche-meeting pacifique organisée par «L’Appel de Kaya», conglomérat de plusieurs Organisations de la société civile (OSC), avec le soutien des élèves, des épouses des FDS, des femmes déplacées internes, ce samedi 26 juin 2021, dans la ville de la cité des cuirs et peaux.
Du rond-point de la femme au gouvernorat du Centre-Nord en passant par le rond-point Naaba Oubri et la devanture de la gendarmerie nationale, les manifestants ont scandé des slogans : «Depuis 2015, nous sommes dans l’insécurité totale», «Nous voulons des mesures urgentes tout de suite et maintenant, « Où sont nos drones et avions », «Nous sommes des morts ambulants», etc. Sur les banderoles, il est aussi écrit : «Il est temps de trouver une stratégie, les forces étrangères hors de notre pays», «la sécurité est un droit, nous y attachons un prix» et «ça suffit !».
Devant les autorités régionales du Centre-Nord, conduite par le gouverneur Casimir Séguéda, les mécontents ont d’abord observé une minute de silence et entonné l’hymne national en mémoire des victimes des attaques terroristes.
Dans une foule acclamative, les leaders de la marche ont ensuite livré leur message, lu par leur porte-parole, Joseph Claver Zongo, au représentant régional du Président du Faso. En substance, le porte-parole a souligné que la gestion de la crise sécuritaire est en deçà des attentes des populations. « La gestion chaotique et par tâtonnement de la situation sécuritaire a fini par convaincre les populations que la situation ne semble pas préoccuper nos autorités au même titre que la population sinon comment comprendre que nos FDS et nos VDP se plaignent toujours de sous équipements pendant que le budget de l’Armée connait une augmentation », s’est-il interrogé. Pour lui, les forces étrangères doivent quitter le sol burkinabè. «A quoi sert la présence des bases militaires étrangères françaises dans notre pays, installées sous le prétexte vertueux de la lutte contre le terrorisme, alors que le phénomène ne prend que de l’ampleur et ceci malgré leur présence ?», s’est demandé M. Zongo.
Après avoir reçu le message, le gouverneur de la région du Centre-Nord, Casimir Séguéda, a remercié les manifestants pour leur marche pacifique. De ce fait, il a promis de transmettre les préoccupations des mécontents à qui droit. Dans la prise de parole, les épouses des FDS ont souhaité que le gouvernement dote leurs maris d’armes sophistiquées afin qu’ils puissent venir à bout du terrorisme. «Nous voulons que le gouvernement dotent nos maris des blindés, des détecteurs des mines, des armes lourdes car, nous ne voulons plus jamais que les avions partent transporter leurs corps sans vie. Ces mêmes avions pouvaient combattre pour aider nos FDS en cas d’attaques», a estimé la représentante des épouses des FDS, Aguiratou Sawadogo. Les manifestants ont promis sortir le 3 juillet prochain pour la grande manifestation nationale.
Wendkouni Sawadogo (Correspondant)
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