Marche de l’opposition : certains mouvements estudiantins s’en démarquent
Les 3 et 4 juillet 2021 prochains, l’opposition va battre le pavé pour dénoncer l’insuffisance d’actions du gouvernement face aux multiples attaques terroristes. Pour certains mouvements estudiantins, ce n’est pas la véritable raison de la marche, l’opposition a caché ses intentions et en plus, ce n’est pas le moment de marcher voilà pourquoi ils refusent d’y prendre part.
Alhassane Yaméogo, secrétaire général du MEFA (Mouvement des étudiants du Faso)
Pour la marche de demain nous sommes contre en ce sens que l’opposition veut profiter de cette marche pour atteindre ses objectifs cachés. Nous ne voulons pas être l’appât d’une quelconque opposition pour atteindre ses intérêts cachés (pousser la population à une autre insurrection). Pour nous le Président du Faso n’est pas le problème mais plutôt son entourage. Le remaniement ministériel est déjà un bon départ. Nous saluons la politique étrangère du chef de l’Etat qui vise à protéger le Burkina, notre chère patrie.
Jean Jacques Sawadogo, président de l’Union Estudiantine et Scolaire du Burkina (l’UESB)
Nous voulons tous la paix et la sécurité. En tant qu’étudiant le milieu estudiantin reste un cadre apolitique. Mais je ne peux pas rester en marge de cette situation nationale car je reste tout de même un citoyen burkinabé. Alors pour ma part la marche n’est pas la solution actuelle qu’on a besoin dans notre pays. La marche pour moi peut engendrer le désordre puisqu’il est difficile de contrôler la masse. Pourtant cela n’arrangera pas la situation et c’est ce que les terroristes veulent, c’est-à-dire semer la peur et la panique. Donc j’appelle mes camarades et toute la population du Burkina à plus de calme. Le président a remanié le gouvernement donc attendons de voir ce que ces nouveaux ministres sont capables de faire. Restons soudés, cultivons l’amour du prochain, proposons des solutions et encourageons nos FDS. Unissons nos forces pour défendre les intérêts de la nation. C’est ce qui nous reste à faire.
Bonkoungou Bertin président de l’Union Nationale pour la Renaissance Estudiantine et Scolaire (UNARES)
L’actualité qui mine notre pays est basée sur la question sécuritaire comme nous avons entendu le président du Faso sur sa dernière intervention. Un remaniement ministériel était en vigueur, chose qui a été faite, nous saluons cela, et nous attendons de voir un vrai changement sur la question sécuritaire. J’appelle tous les camarades étudiants et étudiantes du pays à faire fi de cette marche pour que nous puissions regagner la paix et la sécurité dans notre chère patrie. Aucun président ne souhaite voir son peuple mécontent, un travail est en train d’être fait pour regagner la paix et la sécurité. En tant qu’étudiants nous devrions nous aligner derrière nos dirigeants.
Félix Koala, membre du CRJ
Pour la marche de demain je pense qu’elle n’a pas son intérêt d’être, car nous devons concilier nos forces pour lutter contre le terrorisme. Il ne faut pas que les gens profitent du terrorisme pour saper le pouvoir du président actuel. Nous sommes tous des Burkinabè et nous devons travailler ensemble pour protéger ce pays. Le président du Faso a remanié son gouvernement pour répondre à la situation. Pour ce faire, je pense que cette marche n’est pas la bienvenue. Je pense que chacun doit œuvrer pour la stabilité du Burkina.
Ablassé Kabré, étudiant
Concernant la marche de demain, je voudrais tout d’abord demander aux deux composantes (opposition et majorité) à la retenue. Par ailleurs, il faut noter que l’intérêt général doit primer. Je ne suis pas contre la marche à condition qu’elle soit vraiment patriotique. C’est aussi un signe de notre démocratie. Cependant, n’est-il pas nécessaire de s’unir car dit-on que l’union fait la force ? Pour le parti au pouvoir, je voudrais qu’il sache que lorsque quelqu’un se baigne nu dans une rivière, il ne doit pas poursuivre un fou qui a ramassé ses habits. Car le cochon n’a pas de leçons de propreté à donner au coq.
Propos recueillis par Aubin OUÉDRAOGO
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