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Nos chances

La patrie est généralement définie comme une communauté d’individus vivant sur un même sol et qui sont unis en vertu d’un attachement culturel, pour la défense de ses valeurs. Ainsi dit, le Burkina a l’avantage d’être internationalement reconnu dans ses frontières et de ne traîner aucun contentieux territorial avec tous ses voisins, qu’ils soient de l’Est, de l’Ouest, du Sud ou du Nord. Nous avons un peuple divers, de migrations, d’émigrations et d’immigrations. Un peuple multi-culturel, multi-ethnique et multilingue, avec des modes de vie allant de la sédentarité au nomadisme. Cette diversité a été et reste pour nous, une source permanente d’enrichissements mutuels et réciproques, génératrice d’échanges multiformes. Elle nous a amenés à sublimer nos rivalités et nos adversités de départ en une parenté à plaisanterie qui nous permet de rire de nos travers, de nous réconcilier avec notre passé douloureux fait de conflits, d’esclavage, de servage dont les traces sont toujours perceptibles à travers nos organisations sociales et nos comportements. Face aux ressorts négatifs de nos origines, nous avons su créer et pratiquer des valeurs parmi lesquelles la tolérance, la fraternité et l’amour. Nous avons donc une histoire commune, forgée dans la proximité et l’osmose. Nous en

avons tiré des enseignements, à travers des figures emblématiques qui incarnent les valeurs de liberté, de courage et de fraternité. Hors ces valeurs, point de salut pour nous, ni individuellement, ni collectivement. Elles sont la richesse sociétale immatérielle, accumulée par des siècles d’expériences et validée par le bon sens. Nous devons cultiver notre sagesse et en tirer le meilleur des profits. Parce que nous sommes une nation en construction, une société composite en mutation permanente, donc en pleine resocialisation. Ne faisons pas comme cet enfant qui se contente de regarder le doigt au lieu de suivre la direction qu’il indique pour voir la lune. Si le chien de la cour se bagarre avec le chien du dehors autour de l’os du dedans, c’est que c’est le chien du dedans qui a porté l’os du dedans dehors ! Ne gâchons pas nos chances ! Ne jetons pas à la poubelle, ces richesses, nos richesses, celles, visibles, et d’autres, invisibles, que beaucoup nous envient, souvent secrètement et convoitent furieusement !

La patrie, le Faso, c’est nous, et nous tous : l’agriculteur, l’éleveur, le fonctionnaire, le soldat, le gendarme, le policier, l’agent de santé, le vigile, le commerçant, le mécanicien, le cireur, le journaliste… Le patriote, c’est toi, c’est moi. Que tu te prénommes Noaga, Ousmane ou Paul, quelle que soit ta religion ; que tu te nommes Ouattara, Hien, Diallo, Lompo ou Bado ; quelle que soit ton ethnie ; tous, nous devons « convoquer » notre patriotisme dans toutes nos réflexions, dans tous nos actes. Nous devons retrouver le patriotisme dans notre système éducatif, notre santé, notre armée, notre gendarmerie, notre police, notre justice. Notre patriotisme doit être présent dans notre habillement, nos relations, nos intimités, nos foyers et dans nos assiettes ; à chaque instant de notre vie. La patrie, c’est l’alliance nouvelle qui nous invite depuis hier, aujourd’hui et qui nous invitera demain, encore et toujours, à bâtir et à chérir notre Faso. La patrie, c’est la conscience citoyenne suprême.

A bientôt !

Dr Jean-Hubert BAZIE

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