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Une résilience à toute épreuve

Les lampions se sont éteints, le samedi 23 octobre 2021, sur la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), révélant du même coup le nom du lauréat du prestigieux prix de l’Etalon d’or de Yennenga. Après le report et les appréhensions légitimes sur les préparatifs de cette édition, dire haut, que tout est bien qui finit bien n’est que la traduction d’une satisfaction à tous les coups. De la victoire de la résilience sur toutes les analyses pessimistes qui ont d’abord précédé, puis suivies du festival durant toute la semaine, on a souvent cherché le verre à moitié vide, là où il aurait fallu voir le même verre mais à moitié plein. Le message que les Burkinabè donnent à travers cette édition du FESPACO, est un appel à toute l’humanité : « Venez au pays des Hommes intègres, chez vous, en terre africaine, libre, hospitalière et résiliente ! ». C’est l’édition de tous les défis, nous répondrons édition de toutes les réussites. Les cérémonies d’ouverture et de clôture, féériques, artistiques qui ont fait l’unanimité, en témoignent. Le déroulé des films, la maîtrise de l’évènementiel et de l’organisation complète ce beau tableau. Pour tout couronner, il y a bien eu cette complicité, cette unanimité entre le jury du grand prix et le public d’amateurs ou de professionnels sur le choix du lauréat de cette édition.

La princesse Yennenga, parée de ses plus beaux atours aura fait le choix de la Somalie avec le film « La femme du fossoyeur » du réalisateur Khadar Ayderus Ahmed. Un long métrage qui raconte la misère humaine sous divers aspects et de nature à susciter en nous, de vives émotions…De l’avis des observateurs, cette édition, qui se tient dans un contexte sécuritaire et sanitaire préoccupant, a tenu tous ses paris. D’aucuns n’hésiteront pas à dire que ce fut l’une des plus belles réussites organisationnelles, dans le sens de la discipline, de la courtoisie et du timing depuis bien des éditions. Les Burkinabè viennent, après coup, de révéler leur vrai visage de résilients, de courageux au reste du monde, avec la légendaire hospitalité qu’on leur connaît. Ces hommes et femmes, venus des quatre coins de la planète pour vivre le FESPACO, ont reçu l’eau du Kadiogo, qui a su toujours accueillir et protéger les étrangers comme elle le fait pour les fils de ce pays. Le festival de cette année a montré que le Burkina pourra tenir, dans la résilience, le pari de l’organisation des autres grands évènements qui se profilent. Parmi lesquels, la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO), les Nuits atypiques de Koudougou (NAK), les Kundé, sans oublier le tour cycliste international du Faso et la fête nationale prévue le 11 décembre, jour mémorable et solennel.

Il y a de quoi ne jamais désespérer, ne jamais se laisser troubler par des prévisions alarmistes qui ressemblent bien aux sondages en temps électoral avec leur dose d’incertitude et de flops. Ici on ne parle pas de flops, mais de ces cris empreints d’avertissements comme si le pays de Thomas Sankara était une destination en aller simple. Le retour étant un condensé de risques. Les porteurs de ce message ne connaissent certainement pas la riche histoire de ce peuple, résilient, courageux et prêt à faire face à toute adversité. Si c’est le cinéma qui sert de tremplin pour convaincre, alors vivement que le FESPACO soit cette tribune quotidienne qui nourrit l’esprit des Burkinabè et de leurs amis. Se mettre ensemble pendant les grandes dates de la république, c’est gagner ensemble c’est triompher ensemble, ou malheureusement perdre ensemble. C’est bien la plus belle leçon que cette 27e édition laissera comme empreinte en chacun de nous. Maintenant, serons-nous assez futés pour le comprendre et taire nos divergences ? Vive le FESPACO !

Par Mahamadi TIEGNA mahamaditiegna@yahoo.fr

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