Situation sécuritaire au Burkina : L’opposition menace d’exiger la démission du président Roch Kaboré
L’opposition politique burkinabè donne un mois au président du Faso de trouver une solution face à la dégradation sécuritaire. Sinon elle risque de descendre dans la rue à travers des mouvements pour exiger son départ. Pour l’opposition, le Burkina Faso n’a jamais été aussi malade que sous le règne du président Kaboré. Telle est la substance de cette sortie du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), ce mardi 9 novembre 2021 au siège de l’institution.
Siège du chef de file de l’opposition politique, quartier Zone du bois de Ouagadougou. En cette matinée du 9 novembre 2021, sous une tente en bâche, des journalistes et des membres de l’opposition sont installés. Ils attendent l’arrivée du chef de file de l’opposition politique burkinabè pour sa déclaration sur la situation nationale marquée par une dégradation de la situation sécuritaire. Prévue pour débuter à 10 heures. C’est finalement à 10 heures et quelques minutes, qu’elle débute pendant que toute l’assistance sous cette tente en bâche qui rejette une chaleur insupportable.
Présidium ©infoh24
Le chef de file de l’opposition dans un Bazin tout blanc effectuait son entrée au siège de l’institution. Arrivée, il fonce dans son bureau pour quelques minutes avant de ressortir pour prendre place devant l’assistance en compagnie d’autres membres de l’opposition politique. D’entrée, Eddie Komboïgo demande du kleenex pour essuyer sa sueur provoquée par cette tente en bâche avant d’attaquer habilement la déclaration du jour.
Avant de prononcer son discours, le CFOP a entonné l’hymne national du Burkina avec moins de conviction. Puis, il a fait observer une minute de silence en mémoire des personnes tombées sous les balles assassines des terroristes. Sans détour, le chef de file de l’opposition, Eddie Komboïgo, fustige la gouvernance du président Kaboré en soutenant que « le Burkina Faso n’a jamais été aussi malade que sous le régime Kaboré ».
Pire, elle affirme que « même l’espoir suscité par le mouvement insurrectionnel des 30 et 31 octobre », s’est amenuisé. Pour l’opposition politique, « le tableau de la situation sécuritaire est effroyable car on a enregistré plus de 2000 morts avec des familles abandonnées et près de 2 millions de déplacés. Des axes routiers sont sous contrôle malheureusement de groupes armés » soutient-elle.
Selon l’opposition « le Burkina Faso a perdu presque 2/3 du territoire et trop c’est trop. Les deuils nationaux, les messages de condoléances et les dons matériels ne peuvent pas améliorer la situation ». Et face à cette incapacité du gouvernement, elle menace que si d’ici un mois rien n’est fait. « En concertation avec les organisations soucieuses de l’avenir de la nation, elle appellera à des manifestations pour exiger la démission immédiate du chef de l’État et de son gouvernement» a soutenu le chef de file de l’opposition politique burkinabè, Eddie Komboïgo.
Dégradation continue de l’atmosphère sécuritaire
Face à la dégradation continue de l’atmosphère sécuritaire, l’opposition politique au Burkina veut que les lignes bougent dans le sens de l’amélioration de la situation. « La dernière fois, nous avons demandé la démission du Premier ministre. Cette fois-ci, nous allons demander la démission du Faso et de son gouvernement. Et la mobilisation ne va pas concerner seulement les partis politiques, même les organisations (civiles et tous ceux qui sont de bonne foi » a souligné Me Gilbert Noël Ouédraogo. Et si dans un mois, ce n’est pas le cas, l’opposition va prendre ses responsabilités pour demander la démission du président du Faso.
Des journalistes à la rencontre du CFOP ©infoh24
Pour elle, les tâtonnements ne sont plus acceptables car le président du Faso, Roch Kaboré avait pris l’engagement de trouver une solution lors du dernier dialogue politique. Pourtant sur le terrain, la situation ne fait que se dégrader. Pour l’opposition politique, le président Kaboré a trahi son serment de préserver l’intégrité territoriale parce que le pays a perdu deux tiers de sa superficie.
Et face à cette dégradation, l’opposition politique exige entre autres, la mise en place dans les meilleurs délais d’une commission d’experts pour évaluer la qualité du matériel militaire et la qualité de la flotte aérienne.
Au plan régional et international
L’opposition politique tout en déplorant l’insuffisance d’implication de la communauté internationale face au drame qui se joue dans les pays voisins interpelle la CEDEAO. Pour elle, les organisations internationales doivent s’impliquer dans la recherche de solutions urgentes et efficaces avec les peuples afin d’endiguer l’insécurité galopante.
le chef de file de l’opposition politique burkinabè, Eddie Komboïgo ©infoh24
L’opposition politique a appelé aussi la CEDEAO à ouvrir les frontières terrestres de tous les pays membres afin de faciliter la circulation des personnes et des biens. « Nous voulons une CEDEAO des peuples et non une CEDEAO des chefs d’État » a déclaré le chef de file de l’opposition politique burkinabè, Eddie Komboïgo.
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