Relecture du Code du travail : L’UAS plaide pour un CDD renouvelable deux fois
L’Unité d’action syndicale du Burkina Faso (UAS) s’est prononcée sur la situation que traverse le pays ce mardi 09 novembre 2021. Cette organisation a ainsi appelé le gouvernement burkinabè à prendre à bras le corps la préoccupation sécuritaire qui prend de plus en plus de l’ampleur dans la quasi-totalité des régions du pays.
Quatre questions majeures ont été abordées par l’Unité d’action syndicale (UAS), ce mardi 9 novembre 2021. Sur le plan sécuritaire, l’unité a appelé le gouvernement à se pencher « sérieusement » sur la question de l’insécurité dont souffrent les populations dans la quasi-totalité des régions du pays.
« On ne peut pas compter le nombre de marches, ni d’interpellations. À Fada, nous avons interpellé les autorités pour dire le sens dans lequel nous devons aller pour pouvoir satisfaire la population en termes d’insécurité. Malheureusement, on n’a été écouté, voire même être traité d’ennemis. Il faut que le gouvernement ait le courage de prendre ses responsabilités », s’est insurgé Bassolma Bazié, secrétaire général confédéral de la CGT-B.
L’organisation syndicale dit espérer qu’un plan de riposte plus conséquent sera incessamment mis en œuvre et que « l’attentisme » observé depuis belle lurette sera vite corrigé.
Sur la relecture de la loi 028 portant Code du travail, l’UAS reste toujours au front pour interpeller les autorités et relève les « méfaits » de cette loi sur les travailleurs. Il s’agit notamment du non-respect de la loi par les agences de placement, de la disparité dans le traitement salarial, du climat conflictuel créé dans les mines par la disposition du Code du travail relative aux types de contrat, aux heures supplémentaires, aux droits syndicaux, aux transferts de compétences, à l’externalisation du personnel et de l’absence d’une convention collective.
Pour l’Unité, toutes ces récriminations sont liées à l’adoption de la loi n°028-2008/AN du 13 mai 2008 portant Code du travail qui livre les travailleurs à l’exploitation et aux abus de leurs employeurs.
« Une question comme la limitation du renouvellement de Contrat à durée déterminée (CDD) à deux qui avait fait consensus entre le patronat et l’UAS dans le processus de relecture, a été complètement charcutée à l’étape de l’Assemblée nationale. Le verrou de la limitation a été sauté. Idem pour le plafonnement des dommages et intérêts à 18 mois alors que le code 2004 laissait le choix au juge de décider en fonction du niveau de dommage », s’est indigné Bassolma Bazié.
Inoussa Nana, secrétaire général de Force ouvrière/UNS, a, pour sa part, insisté sur le fait que l’Unité reste déterminée sur le fait que la durée du Contrat de travail à durée déterminée (CDD) soit renouvelée que deux fois. La structure syndicale a appelé l’Assemblée nationale à adopter « une loi sociale plus juste, à visage humain, respectueuse des droits fondamentaux au travail et gage de paix sociale ».
Concernant la grogne des travailleurs de la mairie centrale de Ouagadougou, l’UAS a exigé des autorités, un traitement « raisonnable » du dossier car celle-ci n’honore pas l’image « d’un pays qui se dit État de droit ». Pour l’organisation syndicale, cette façon « inhumaine » de gérer des travailleurs de la mairie « est inacceptable ».
Sur la question de la privatisation de l’Aéroport, l’UAS trouve « inqualifiable » la situation que vivent les travailleurs de l’aéroport de Ouagadougou et aussi celle en voie de construction de Donsin. « Parce ce que les syndicats de l’aéronautique ont dit la vérité, on les écartent. Comment, dans un tel projet, les acteurs sociaux peuvent être écartés jusqu’à ne pas connaître le plan de construction de l’aéroport ? Ils demandent juste la transparence », a martelé Bassolma Bazié.
Joël THIOMBIANO (Stagiaire)
Faso7
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