Insécurité routière « Les accidents font perdre au Burkina près de 250 milliards FCFA par an », Adama Kouraogo, directeur général de l’ONASER
Le directeur général de l’Office national de la sécurité routière (ONASER), Adama Kouraogo, dans cet entretien, parle de la vie de la structure. Il présente le bilan des activités réalisées en 2021 ainsi que les perspectives de l’ONASER pour 2022, mais aussi à moyen terme. Adama Kouraogo dénonce par ailleurs les comportements à risques des usagers sur la route à l’origine des accidents et prodiguent des conseils pour plus de sécurité sur nos routes.
Sidwaya (S) : vous êtes à la tête de l’ONASER depuis un peu plus de deux ans. Dites-nous comment se porte aujourd’hui la structure dont vous avez la charge et quels sont les défis majeurs de l’ONASER plus d’une décennie après sa création ?
Adama KOURAOGO (A.K.) : L’Office national de la sécurité routière (ONASER) est l’organisme- directeur en matière de sécurité routière dans notre pays. Créé en 2008, l’ONASER s’est vu confié 3 missions essentielles. Il s’agit de la promotion de la sécurité routière, la contribution à l’amélioration des conditions d’exploitation du réseau routier et la fluidification du trafic routier.
Pour remplir ses missions, l’ONASER s’est projeté à travers plusieurs objectifs stratégiques déclinés dans son plan de développement stratégique. L’office veut assurer son ancrage institutionnel, réduire le nombre d’accidents et leur gravité et contribuer à la mise en œuvre du règlement 14 de l’UEMOA concernant la surcharge. Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’en assurant un management propice et incitatif.
On peut se dire que l’ONASER se porte bien, dans la mesure où un peu plus de 10 ans après sa création, il a pu s’inscrire dans l’espace institutionnel du Burkina Faso. De plus, il s’est montré visible à travers de nombreuses actions. L’ONASER se porte bien également parce que nous sommes un groupe de personnes qui ont su insuffler la dynamique de la mobilisation sociale autour de la question de la sécurité routière.
L’Office national de la sécurité routière peut aussi se féliciter d’être présent sur le front de la lutte contre l’insécurité routière à travers plusieurs actions de communication, d’information et d’éducation à la sécurité routière. Depuis sa création, grâce à l’héritage de nos prédécesseurs, aux efforts du personnel et la contribution de la société civile à travers les actions des ONG et des associations, nous pouvons dire que le chemin parcouru est plein d’espoir et que nous pouvons encore aller plus loin.
En effet, les défis sont bien là comme pour toute structure qui se projette dans l’avenir. Nous nous inscrivons dans la dynamique de l’amélioration continue de nos services.
S : la promotion de la sécurité routière est une des missions principales de l’ONASER. Pourtant on a l’impression que les actions de l’ONASER peinent à produire des résultats, vu le nombre élevé d’accidents sur nos routes. Qu’est-ce qu’il faut faire à votre avis pour inverser la tendance ?
A.K. : les statistiques sur les 3 dernières années font état en moyenne de 1 000 tués sur les routes chaque année. Rien qu’au 30 novembre 2021, nous avons enregistré 950 tués et près de 11 331 blessés sur 18 000 accidents. Lorsque l’on regarde les chiffres, on peut se dire que la courbe des accidents a du mal à fléchir.
Cependant il faut mettre ces chiffres en lien avec la croissance démographique, la croissance du parc automobile et l’urbanisation du pays qui est relativement forte. S’il n’y avait pas les actions de l’ONASER, la situation allait être beaucoup plus dramatique. Ces chiffres devraient interpeller toute la communauté nationale, car c’est l’incivisme des usagers de la route qui fait le lit des accidents.
Pour faire infléchir la courbe, il faut s’attaquer aux causes. La courbe des accidents de la circulation va fléchir parce que les actions de communication de l’ONASER commencent à porter de plus en plus de fruits. Pour gagner la bataille contre l’insécurité routière, il faut sonner de plus en plus la mobilisation sociale.
Ces derniers temps nous nous réjouissons de voir des jeunes se mobiliser autour de la sécurité routière, parce que les accidents constituent la première cause de mortalité des jeunes de 15 à 29 ans. Ils s’organisent à travers les réseaux sociaux, à travers des associations pour porter le message de la vie en invitant au respect des règles de la circulation routière. Pour nous c’est à ce prix que les comportements peuvent changer positivement et ainsi faire infléchir la courbe.
Vous savez, les accidents sont la résultante de 3 facteurs, à savoir l’homme, l’environnement et le véhicule, mais l’homme contribue pour 80%. Le Burkina Faso est champion en matière de textes sur la sécurité routière mais leur application est difficile, parce que nous avons érigé la défiance de l’autorité de l’Etat comme une manifestation de notre liberté, avec comme conséquence notre propre destruction sur les routes.
Les routes ne tuent pas, ce sont les usagers qui vont se tuer sur les routes, parce qu’ils ne respectent pas le code de la route, brûlent le feu, défient les forces de sécurité, ne sont pas courtois vis-à-vis des autres dans la circulation. Chacun pense qu’il a la priorité alors que la priorité c’est d’abord la vie.
« Nous avons aussi en perspective, la déconcentration de nos services pour être beaucoup plus proches des usagers ».
S : La lutte contre les surcharges fait également partie des missions de votre structure. Cependant on rencontre sur toutes nos routes des camions surchargés avec des effets dévastateurs pour la chaussée et des risques d’accidents. Comment l’ONASER travaille-t-il pour dissuader cette pratique dangereuse ?
A.K. : Le coefficient moyen de dégradation au Burkina est multiplié par 3 ou 4 et nos routes se dégradent précocement. Cela veut dire qu’une route qui est conçue pour durer 20 ans est dans un état de dégradation avancé en 5 ans du fait des surcharges. Les bailleurs de fonds ne sont pas assez heureux de voir qu’ils investissent au profit de nos pays dans des routes dont l’entretien pose problème.
C’est pourquoi le règlement 14 de l’UEMOA a été adopté. Il a pour objectif le contrôle de la charge à l’essieu du gabarit et du poids en vue de préserver nos routes contre les méfaits de la surcharge. Mais il peine à être appliqué. Pour être efficaces contre les surcharges, tous les pays de l’UEMOA devraient l’appliquer de façon concomitante. Depuis 2005, son application reste disparate.
Cela fait que des pays de l’interland comme le Burkina encaissent le coût de la non-application du règlement par les pays côtiers avec d’énormes difficultés. Au niveau de l’ONASER qui s’est vu confié cette mission, nous avons 12 stations fixes de pesage à basse vitesse au niveau de nos corridors pour nous assurer que la charge normale n’est pas dépassée. Il y a des amendes à payer pour tous ceux qui sont en surcharge. 60 000FCFA/ tonne pour un excédent de surcharge pour les véhicules qui font du transport international et 20 000FCFA/ tonne pour ceux qui font du transport national.
S : Ne faut-il pas changer de stratégies et être beaucoup plus coercitif contre ce fléau ?
A.K. : Les amendes ne sont pas efficaces parce que l’objectif du règlement n’est pas de collecter des amendes mais bien de lutter contre les surcharges. En réalité le règlement prévoit le délestage des surplus de charges sur un autre camion au frais du transporteur et c’est la manière la plus efficace de lutter contre la surcharge.
Vu que l’application du règlement est progressive pour le moment, cette disposition n’est pas encore obligatoire. Ce qui conduit au fait que les gens font la surcharge, paient les amendes et parfois non, mais la route continue de se dégrader, car les véhicules surchargés continuent de circuler. Pour réduire les surcharges et préserver nos routes, tous les pays de l’UEMOA doivent appliquer de façon concomitante le règlement 14.
S : On pointe souvent du doigt la corruption comme principal frein à l’application des règles liées aux surcharges. On parle de complicité de certains agents qui travaillent de connivence avec certains commerçants. Qu’en pensez-vous ?
A.K. : Quand on parle de corruption, il faut savoir qu’elle est pernicieuse. Personne ne viendra confirmer avoir pris de l’argent pour ne pas faire son travail. C’est le plus grand problème, mais le constat est là. Nous avons d’ailleurs fait le constat au niveau de l’ONASER que notre mode de gestion actuel du système de pesage présente des insuffisances.
Nous avons mis en place une commission ad hoc qui a réalisé une étude dont les conclusions indiquent que la surcharge ne fléchit pas ; de plus, alors que le parc automobile augmente il y a une baisse des recettes. Pour inverser la tendance, l’étude a proposé plusieurs scénarii. Le conseil d’administration de l’ONASER, avec l’accompagnement du gouvernement a recommandé d’externaliser une partie de notre gestion.
En termes clairs, cinq de nos stations dans le cadre d’une concession ont été confiées à un partenaire privé. Le projet de concession qui a suivi toutes les procédures prévues a été confié à Afrique pesage, le 1er conseiller de l’UEMOA en matière de pesage. A travers l’externalisation, l’ONASER entend réduire les surcharges, en rendant les pesées plus exhaustives.
Le rapport du comité ad hoc a révélé que sur une moyenne de 200 000 camions contrôlés par nos services, seulement 13% sont pesés, parce que la pesée n’est pas systématique, les machines tombent souvent en panne et la maitrise de l’opération n’est pas toujours assurée, car le personnel commis à cette tâche n’est pas spécialisé. Afrique pesage a l’expertise nécessaire pour nous garantir que les pesées seront exhaustives 7jours/7 et surtout que les statistiques seront fiables.
A ce propos, avec la mise en œuvre de la concession depuis fin mai, nous avons des motifs de satisfaction. Depuis le démarrage effectif de la concession en mai 2021 jusqu’en novembre 2021, sur le plan quantitatif, Afrique Pesage a pesé 58 836 véhicules contre 7 709 véhicules pesés par l’ONASER sur la même période en 2020, concernant les trois stations actuellement en concession ( Tanghin- Dassouri, Dakola et Bobo Dioulasso).
Ce chiffre représente une variation de plus de 600% comparativement à la même période de 2020, permettant un contrôle plus efficace de la lutte contre les surcharges. Les ressources collectées ont fortement accrues également. Et de plus, cette concession a permis la création de plus de 100 emplois jeunes.
Il convient de souligner que nous avons été prudents dans la délégation de service public en faisant un projet de trois ans avec des objectifs clairs avec à la clé, une évaluation pour capitaliser l’expérience. Nous avons également adopté une démarche prudentielle avec la mise en place d’un comité permanent de suivi qui se réunit chaque mois pour examiner l’évolution de la délégation de services publics. Nous pensons qu’avec cette réforme, les choses vont s’améliorer au niveau des surcharges. Elle nous permet aussi d’améliorer nos performances dans la gestion des 7 autres stations qui restent sous notre contrôle.
S : l’ONASER a-t-il un dispositif de lutte contre la corruption en son sein ? Comment fonctionne-t-il ?
A.K. : à la suite du constat de la baisse des recettes, nous avons entrepris des réformes. Comme la corruption n’est pas un phénomène tangible, il faut s’attaquer aux causes et éviter que les agents soient dans la tentation. La concession de nos stations de pesage s’inscrit dans cette dynamique. Au niveau interne, nous avons mis en place, avec l’accompagnement du REN-LAC, un comité de lutte contre la corruption.
Ce comité peine véritablement à montrer des résultats, je l’avoue. Par ailleurs, nous avons mis en place un manuel de gestion de nos stations de pesage pour montrer comment les choses doivent se faire. Encore une fois cela ne garantit pas les choses, c’est pourquoi nous avons en plus intensifier les missions de supervision et de contrôle inopinés pour nous assurer qu’un camion qui, logiquement doit être pesé à un poste donné, détient les fiches de pesée.
Je veux préciser que nous sommes intransigeants sur les cas de corruption et nos collaborateurs le savent. Si cela est avéré, chacun répondra de ses actes de corruption conformément à la loi en vigueur. Depuis 2 ans nous n’avons pas encore épinglé un agent, même si des rumeurs circulent nous n’avons pas encore eu de preuves.
S : Comment se fait l’affectation des agents (policiers et gendarmes) à l’ONASER ? D’aucuns arguent qu’il faut avoir des bras longs pour y accéder.
A.K. : L’ONASER a la richesse d’avoir en son sein plusieurs catégories d’agents publics. Il y a des agents civils qui viennent des administrations et mis en détachement à la disposition de la structure. Il y a des contractuels recrutés directement par la structure. Et des agents des forces de sécurité mis à notre disposition pour trois ans. Ils sont remplacés au bout de trois ans. Pour cette dernière catégorie, la structure exprime ses besoins au ministère en charge de la défense et celui en charge de la sécurité qui pourvoit à nos besoins.
Maintenant je ne saurai vous dire les mécanismes qui guident la sélection des agents mis à notre disposition.
« Respectons- nous en circulation, respectons les forces de l’ordre et de sécurité. C’est à ce prix que nous allons rentrer dans la nouvelle année en vie ».
S : L’ONASER perçoit des taxes et autres contraventions, est-ce à dire que l’ONASER a une obligation de recettes au budget national? Dans le cas contraire, quelle est la destination de cet argent ?
A.K. : L’ONASER est un établissement public en principe qui ne pourvoit pas de recettes au budget de l’Etat. Au contraire il doit bénéficier d’une subvention, parce que la question de la sécurité routière est une question sociale. Mais depuis 2 ans, l’Etat ne nous vient plus en aide directement.
Par contre, il nous laisse la latitude de bénéficier des amendes que nous collectons dans le cadre des surcharges, des infractions constatées comme le non-respect de la limitation de vitesse ou les comportements à risque sur la voie publique. Les recettes ainsi collectées financent toutes les activités de l’ONASER ainsi que son fonctionnemen.
S : Est-ce que cette situation est de nature à favoriser vos actions pour rendre les routes du Burkina plus sûres ?
A.K. : Vous touchez là à un véritable problème. On ne peut pas financer la sécurité routière avec des recettes accidentelles. Selon ses statuts, le financement de l’ONASER doit être assis sur des quotes-parts liées aux titres de transport, visites techniques, ainsi que d’une partie des ressources collectées par le fonds spécial routier.
Ces recettes ne sont pas mobilisées parce qu’il n’y a pas de textes qui clarifient leur mise à disposition. Cette situation conduit l’ONASER à se replier sur les amendes qui constituent des recettes accidentelles. Les amendes en réalité montrent notre contreperformance si elles augmentent. Cela veut dire que les usagers ne respectent pas les textes et que le message ne porte pas. On ne peut pas agir sur la sécurité routière en comptant sur des recettes qui ne sont pas pérennes.
S : Que faudrait-il faire pour assurer des ressources pérennes à la promotion de la sécurité routière ?
A.K. : le problème crucial au niveau de l’ONASER est le financement de ses activités. Notre vœu est que l’Etat central puisse restaurer la subvention de l’ONASER, ne serait-ce que pour prendre en charge les fonctionnaires détachés à l’ONASER. Elle a été interrompue depuis 2018.
Nous souhaitons également que les structures partenaires se mobilisent, surtout les assureurs qui bénéficient de l’amélioration de la sécurité routière. Nous souhaitons que les députés valident le projet de loi sur la sécurité routière qui leur sera soumis afin de rendre contraignant la mise à disposition, des ressources pérennes pour la sécurité routière. La sécurité routière est un domaine social et les pertes en vies humaines du fait de l’insécurité sont inaccessibles. Je ne sais pas quelle pandémie fait 1 000 morts/an.
Les accidents font perdre à l’économie du Burkina, 3% du budget, soit près de 250 milliards chaque année, parce que ce sont des bras valides qui sont fauchés et ce sont nos formations sanitaires qui sont éprouvées par la prise en charge des accidentés. En investissant dans la sécurité routière, le pays gagne.
S : Nous sommes en fin d’année et c’est l’occasion des bilans. Quelle a été votre satisfaction en 2021 ?
A.K. : Malgré les difficultés qui ont émaillé l’exécution de nos activités, nous sommes au 30 novembre 2021 à 80% de réalisation. Cette performance montre le sacrifice du personnel de l’ONASER, l’accompagnement du premier responsable du département, le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, du conseil d’administration.
La mobilisation des acteurs majeurs en matière de sécurité routière a participé aussi aux résultats atteints par l’ONASER en 2021. Il s’agit des associations des jeunes et des leaders d’opinion. Au cours de l’année, nous avons pu réaliser des activités importantes, notamment la Semaine nationale de la sécurité routière à Manga, avec la participation du ministre en charge des transports et de quatre autres ministres sur la promotion du port du casque.
C’était des moments forts au cours desquels, ils ont sillonné les artères de la ville de Manga à moto et en casque. Nous avons aussi organisé la rentrée routière en toute sécurité qui connait de plus en plus un impact depuis deux ans. Nous voulons à travers cette semaine, que les élèves soient les artisans de leur sécurité routière en mettant en place des clubs de sécurité routière.
Nous retenons aussi notre participation au prix Galian parce que nous sommes convaincus que les populations seront sensibilisées à la sécurité routière, si la question est traitée par les médias. L’ONASER a participé avec succès, vu les retours positifs qui nous parviennent, au 33e Tour du Faso. Nous avons mené plusieurs missions d’inspection pour nous assurer que la signalisation routière sur certains axes est conforme aux standards.
Elles nous ont permis de relever des manquements, que nous avons consignés dans un rapport avec des recommandations. A ce sujet l’implantation des panneaux de signalisation incombe aux collectivités en agglomération et au ministère en charge des infrastructures sur les routes nationales. A l’ONASER, nous croyons en la vertu de la formation.
Ainsi, au cours de l’année qui s’achève, nous avons pu former 100 conducteurs de tricycles et de quadricycles à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso à l’obtention du permis de conduire. Cent journalistes ont bénéficié d’une formation sur la sécurité routière.
S : Quelles sont les perspectives de l’ONASER pour 2022 et à moyen terme ?
A.K. : L’ONASER est à une phase charnière de son existence, plus d’une décennie après sa création. Les référentiels qui gouvernent la structure sont en fin de cycle. Il s’agit du plan de développement stratégique, de la politique nationale de la sécurité routière, du plan d’actions et du plan de communication qui en découlent. En 2022, nous allons rebâtir de nouveaux référentiels en tenant compte du contexte actuel.
Un autre challenge de l’ONASER est la poursuite de son ancrage en tant que chef de file en matière de sécurité routière notamment à travers sa capacité à mobiliser les ONG autour de la question de la sécurité routière. L’ancrage se fera à travers l’ambition que nous avons de mettre en place le fonds national de la sécurité routière.
Il va ouvrir ses guichets aux promoteurs de la sécurité routière pour nous permettre de capitaliser des acquis en matière de sécurité routière. Nous avons aussi en perspective, la déconcentration de nos services pour être beaucoup plus proches des usagers. Nous nous déployons actuellement aux quatre coins du pays à partir de Ouagadougou et cela ne peut pas continuer.
Les accidents les plus graves au Burkina sont liés aux stationnements dangereux et nous allons rechercher des moyens pour les dégager des voies. La vitesse étant la première cause des accidents graves, nous allons intensifier les sorties de contrôle- radar en vue d’inciter les usagers au respect de la limitation de la vitesse sur les routes.
Au niveau de la préservation du réseau routier, la réforme concernant l’externalisation du pesage va se poursuivre. Je voudrais dire qu’il y a des difficultés, mais nous sommes déterminés, en dépit de certaines allégations que vous avez pu lire dans la presse, à la mener jusqu’à terme. C’est un engagement du gouvernement et du conseil d’administration de l’ONASER que la direction générale se charge de conduire.
S : Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit de tous les usagers de la route en cette période de fêtes de fin d’année ?
A.K. : Les fêtes de fin d’année constituent des périodes cruciales pour la sécurité routière. En fin d’année, la mobilité est accrue, les gens sont pressés, et moins tolérants en circulation. Ce qui fait que nous enregistrons les pics d’accidents entre fin décembre et début janvier. L’année dernière nous avons enregistré pour cette période, 115 tués pour moins de 88 tués les mois ordinaires.
C’est de la responsabilité de chacun de respecter le code de la route et d’aller doucement. La règle d’or est de rouler à 30km/h en agglomération. A cette vitesse il y aura moins d’accidents et surtout leur gravité en sera réduite. Chacun doit utiliser des engins qui respectent les conditions de circulation à savoir un bon phare, de bons freins et pneus. Nous invitons tous les jeunes à porter le casque, c’est une nécessité vitale avec laquelle on ne peut pas transiger.
On ne peut pas boire et conduire. Le téléphone au volant c’est la mort assurée. Nous appelons donc en cette période à une prise de conscience individuelle et collective. Respectons- nous en circulation, respectons les forces de l’ordre et de sécurité. C’est à ce prix que nous allons rentrer dans la nouvelle année en vie. Le meilleur cadeau que nous puissions offrir à nos proches, c’est la vie. Pour terminer, je voudrais rappeler que les parents sont responsables de leurs enfants et de ce fait, ils doivent être des modèles pour leurs enfants en matière de respects de règles de la circulation. Je souhaite une bonne et heureuse année en sécurité routière à tous les burkinabè. Nous prions Dieu pour qu’il ramène la paix, la sécurité et la concorde dans notre pays. Que 2022 se déroule en toute sécurité et dans la réconciliation.
Entretien réalisé par Nadège YE
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