Burkina : Aboubacar Toguyeni, un enseignant-chercheur globe-trotter porté à la tête de l’Assemblée législative de transition
C’est un scientifique que les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) ont hissé, ce 22 mars 2022, au perchoir.
Aboubacar Toguyeni, qui aura 58 ans le 17 avril prochain, est professeur titulaire en sciences halieutiques officiant à l’université Nazi Boni de Bobo Dioulasso. S’il s’est porté candidat à la présidence de l’Assemblée législative de la transition, dit-il, c’est pour s’impliquer activement dans la recherche de solutions alors que le pays traverse des moments difficiles.
Elu par 59 voix contre 8 pour le Dr Harouna Louré et 3 voix pour Zarata Zoungrana, il est désormais aux commandes de l’ALT. Il va devoir abandonner ses étudiants et ses laboratoiresafin de se consacrer aux réformes politiques, contrôler l’action gouvernementale, de veiller au respect des intérêts des Burkinabè. Il fait partie des 21 personnalités désignées par le chef de l’Etat, Paul Henri Damiba.
C’est un scientifique plein qui s’installe au perchoir. Membre de l’Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF), directeur de l’Ecole doctorale sciences naturelles et agronomie (ED-SNA), le Pr Toguyeni est aussi le secrétaire exécutif du Réseau des universités du Sahel pour la résilience (REUNIR).
Il décroche son baccalauréat série D en 1985 au Burkina. Puis un diplôme d’ingénieur halieute (option pêches continentales et pisciculture) à l’Institut supérieur des sciences et techniques halieutiques en Mauritanie en 1990. Il enchaîne avec un DEA à l’université de Rennes, en France, et soutient une thèse de doctorat -mention biologie et agronomie, option sciences halieutiques, à l’Ecole nationale supérieure agronomique de Rennes, France, en 1996.
Ses domaines de recherches de prédilectionsont : le système intégré de productions agricoles, la valorisation des ressources génétiques locales, l’étude de la diversité ichtyologique, l’alimentation et la nutrition des poissons.
Ce père de trois enfants est un globe-trotter qui a beaucoup voyagé pour se former ou dispenser ses connaissances. Il a ainsi travaillé sur les cinq continents : dans 17 pays en Afrique de l’ouest, centrale, en Afrique de l’est, mais aussi en Europe, en Asie, sur le continent américain (USA, Brésil) et en Australie.
Aussitôt élu par ses pairs, ses premiers mots ont été pour « ceux et celles qui ont payé de leur vies la barbarie des hommes sans foi ni loi » pour lesquelles il a demandé une minute de silence. Puis il a expliqué que s’il a accepté de quitter son domaine de l’enseignement, de la recherche et du développement, ce n’est pas par ambition personnel. « C’est parce que je crois fermement à la contribution nécessaire de tous les Burkinabèpour la construction d’un Burkina nouveau. Il a promisd’inscrire son mandat dans le sens de l’engagement pour le pays dans sa quête de sécurité, de dignité et d’honneur.
Lefaso.net