Economie

Afrique de l’Ouest : Le blanchiment de capitaux, une gangrène dans le secteur des casinos et des jeux de hasard

Le Groupe inter-gouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a récemment publié son rapport sur la vulnérabilité du secteur des casinos et des jeux de hasard en Afrique de l’Ouest. Pour la réalisation de ce rapport, six pays étaient dans le viseur de cette institution. Il s’agit du Ghana, du Nigéria, du Sénégal, du Cap Vert, de la Côte d’Ivoire et du Bénin. Les informations récoltées dans ces différents Etats ont permis de saisir les risques et tendances de ce phénomène, afin de proposer des solutions à même de faire reculer, autant que faire se peut, le blanchiment de capitaux dans ce secteur.

Pour mieux connaître les risques de blanchiment de capitaux dans le secteur des casinos et des jeux de hasard et prendre en compte des mesures visant à les atténuer de façon considérable, le GIABA a publié en la matière son rapport courant 2021.

La réalisation de ce projet s’est faite en trois phases. D’abord, le GIABA a procédé « au recueil de documents écrits, notamment, l’exploration et l’analyse des rapports publics disponibles ». Ensuite, s’en sont suivis plusieurs « visites et 51 entretiens virtuels » avec les acteurs du domaine ainsi que les autorités. Enfin, l’équipe mobilisée pour la cause a finalisé le projet à travers la rédaction, les observations et les échanges avec les pays concernés.

A la lecture de ce rapport, il ressort que le secteur des casinos et des jeux de hasard qui connaît une ascension fulgurante et qui brasse beaucoup de revenus, constitue un nid favorable à la montée du phénomène. En effet, « la prévalence de l’argent liquide, l’existence de joueurs étrangers dans la région, le laxisme des contrôles en matière de Lutte contre le blanchiment de capitaux (LBC), … sont les causes principales des risques élevés de blanchiment de capitaux et de la recrudescence de la fraude dans ce secteur.

Ainsi, pour limiter les effets pervers du phénomène, le GIABA a soumis des recommandations allant dans le sens de ralentir le blanchiment de capitaux dans ce secteur. Au titre des recommandations le GIABA voudrait que « ce rapport soit diffusé à temps opportun afin de permettre aux exploitants de prendre conscience de leur vulnérabilité ».

Aussi, « la révision de la législation nationale en la matière, le contrôle des autorités, l’organisation d’une session de travail entre les comités de coordinations de la LBC dédiée au secteur des casinos et des jeux de hasards, la mise en œuvre de sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives, … » constituent des pistes de solutions à explorer pour lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest.

Erwan Compaoré (Stagiaire)
Lefaso.net

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