Burkina : « Les droits ne peuvent être piétinés par un groupe d’individus armés qui a prêché le faux pour accéder au pouvoir » (Alliance citoyenne pour la libération de Roch Kaboré)
Après sa sortie du 30 mars 2022, l’Alliance citoyenne pour la libération de Roch Marc Christian Kaboré revient à la charge à travers une conférence de presse animée ce jeudi 28 avril 2022 à Ouagadougou pour, cette fois-ci, exiger la « libération totale sans restriction aucune ».
Selon le coordonnateur de l’Alliance citoyenne pour la libération de Roch Kaboré, Désiré Guinko, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) n’a jamais voulu relâcher Roch Kaboré, il ne l’a fait que sous la pression de la CEDEAO, des organisations politiques et civiles. A l’en croire, l’acte pris par les autorités de la transition le 6 avril 2022 n’est pas une libération, c’est une « mise en résidence surveillée de l’ex-président ».
« Toute chose que nous n’acceptons pas et que nous dénonçons de vive voix. Le président Kaboré demeure un citoyen burkinabè et un ancien chef d’Etat, dont les droits ne peuvent pas être aussi piétinés par un gouvernement et par un groupe d’individus armés, qui a prêché le faux pour accéder au pouvoir. Cela est inacceptable d’autant plus que la junte continue d’agir dans la manipulation de l’opinion », martèle M. Guinko, interpellant la communauté nationale et internationale sur ce qu’il qualifie d’« agissements » de la junte qui ne contribuent pas à un apaisement et à la cohésion.
Selon l’organisation, si l’annonce de la libération de Roch Kaboré (le 6 avril) a fait des heureux, ceux qui se sont rendus à son domicile dans l’objectif de le voir ont été vite désillusionnés. « Certains de nos membres ont cherché à voir le président, mais ils se sont rendus compte que c’est la voie qui mène à Golgotha. (…). On a juste déplacé le président de Ouaga 2000 à la patte d’oie (son domicile, ndlr) pour faire croire qu’il est libre, ce n’est pas vrai », affirme Désiré Guinko. Il explique que seule une catégorie de personnes a accès à Roch Kaboré, l’accès étant filtré.
« Le président Roch Kaboré est plus libre dans les rues de Ouagadougou, dans les rues du Burkina qu’entre les mains de ceux qui le détiennent », insiste Désiré Guinko, pour qui, la sécurité personnelle de l’ancien président n’est en cause pour justifier cette liberté relative. « Le bourreau ne peut assurer la sécurité de sa victime », enfonce-t-il.
« Ni les restrictions de libertés opposés aux esprits critiques ni les menaces et les intimations ne sauraient prospérer dans ce pays. La junte militaire et son chef gagneraient mieux à faire grincer les dents des groupes armés qui endeuillent notre pays depuis maintenant sept ans, que de bander les muscles face aux citoyens burkinabè épris de liberté, de justice et de paix », lance l’ancien chargé de missions du président Roch Kaboré, Désiré Guinko, clamant que le MPSR est venu pour restaurer un ordre ancien, celui renversé en 2014. « La junte militaire, qui a accédé au pouvoir le 24 janvier 2022 pour, dit-elle, œuvrer à un retour à la sécurité dans notre pays, doit se mettre impérativement, rapidement et exclusivement à la tâche, au lieu de faire la politique à Ouagadougou et œuvrer à la restauration d’un ordre politique dépassé », assène-t-il.
L’organisation a aussi souligné que son combat n’est pas uniquement pour Roch Kaboré, mais également pour la défense des valeurs cardinales de liberté de chaque individu, tant que rien ne lui est reproché.
« Si le lieutenant-colonel Damiba et ses compagnons continuent d’observer cette posture qui consiste à confisquer injustement les droits du président Kaboré, notre organisation, en synergie avec d’autres organisations et l’ensemble de nos concitoyens épris de liberté et de justice, agira à travers des initiatives populaires de protestation et de dénonciation », avertit Désiré Guinko, annonçant la création incessamment d’un large front pour la « libération totale » de Roch Kaboré.
O.L
Lefaso.net