Pénurie de carburant dans la Gnagna: Le calvaire des populations
Bogandé, 12 mai 2022 (AIB)-La province de la Gnagna peine à se ravitailler en carburant depuis trois mois à cause de l’insécurité. Pour ne rien arranger, des revendeurs véreux se taillent au détriment des populations, les grosses parts dans les rares stations encore fonctionnelles. Constat.
Se procurer de l’essence dans la province de la Gnagna est devenu depuis le mois de février 2022, une véritable angoisse pour les populations. C’est le duel entre les motocyclistes et les revendeurs de carburant dans les quelques stations-services qui fonctionnent encore à peine.
De l’avis de certains clients, les revendeurs sont privilégiés par les pompistes par rapport aux autres clients.
« J’ai été victime , en voulant me servir du carburant le pompiste m’a fait comprendre que le restant du stock était destiné aux fûts et bidons alignés, appartenant aux revendeurs » relève Oumarou Tindano.
Dans la plupart du temps, les stations d’essences sont envahies de bidons et de fûts attendant le prochain ravitaillement. Toute chose qui ne rend pas facile la tâche aux pompistes.
A peine les stations d’essences servies que les revendeurs les envahissent.
Elles sont vidées de tous leur contenu les heures suivantes. La même essence est revendue souvent juste à quelques mètres des stations à un prix fixé, selon l’humeur du revendeur.
Le client est obligé de débourser une somme allant de 750 à 1000 FCFA pour acquérir le litre d’essence. Ces différents prix sont à prendre ou à laisser. Et le client n’a pas le choix.
Chez certains revendeurs, la clientèle crie à la mauvaise qualité du carburant et celle du service. Si certains se ravitaillent auprès des stations d’essences ce n’est pas le cas chez d’autres. Pouytenga, ville située à une centaine de kilomètres de Bogandé est la localité où la plupart des revendeurs s’approvisionnent.
Parfois les sources d’approvisionnement ne sont pas connues par la clientèle. » Si tu te sers pas ici, tu vas garer ton engin », conseille une dame le couvercle du réservoir en main. Et de s’interroger. «Que faire si les stations n’arrivent plus à nous vendre de l’essence ? »
La plus grande station de la place ne vend plus du carburant il y a plus de trois mois.
A l’étape actuelle les contrôles sont devenus quasi inexistants. C’est désormais la vente à ciel ouvert avec des risques énormes. Des pannes techniques à répétition liées à la qualité du carburant sont à noter dans un tel contexte.
Des stations-services dans l’incapacité de satisfaire la clientèle
Toutes les stations d’essences peinent à s’approvisionner dans la Gnagna. Interrogés, les différents gérants des stations-service pointent du doigt, la dégradation de la situation sécuritaire. Si certains fonctionne au ralenti d’autres ont systématiquement raccroché les pompes.
«La société chargée de nous livrer le carburant a reçu à la date du 22 février 2022, une menace d’individus armés non identifiés sur l’axe Bogandé-Manni » confie un pompiste qui a requis l’anonymat.
A l’entendre depuis cette date sa station n’a plus été ravitaillée. Un tour dans une autre station d’essence sis au secteur 2 de Bogandé, nous laisse entrevoir que les activités sont aux ralentis.
«Nos commandes traînent à arriver car personne ne veut emprunter nos routes par crainte de se faire enlever » souligne le gérant. Les retraits de camions citernes par des individus armés non identifiés enregistrés sur certaines axes routiers du pays font craindre les sociétés de ravitaillement. La plus importante station dans la ville de Bogandé ne vend plus de l’essence depuis le 24 février 2022.
Selon certaines indiscrétions l’approvisionnement en carburant se fait une fois la semaine dans les stations d’essences qui continuent à servir. Par moment, elles passent toute la semaine à attendre leur livraison. Avec la rareté de la ressource, le stock se vide à moins de 24 heures et il faut encore attendre tout le temps nécessaire pour être servi.
Agence d’information du Burkina